L'éloge de la Réserve: Un contrat tacite avec l'Avenir
Par François Laurier J'ai toujours vécu avec le sentiment qu'un contrat tacite liait ma tranquillité présente à une vigilance perpétuelle. Ma prudence n'est pas une tocade, mais le fruit mûr d’observations glanées au fil des décennies. Quiconque a vu l'Outaouais submergé, a ressenti le froid mordant de la crise du verglas, ou a écouté les voix rassurantes (et nécessaires) des chefs d’État lors du déluge du Saguenay, comprend qu'entre la normalité et le chaos, il n'y a parfois que l'épaisseur d'une ligne de transmission brisée ou d'une crue printanière inattendue. Se faire des réserves n'est pas un acte de défiance, mais une humble reconnaissance de la fragilité des systèmes. Je ne me considère pas comme un prophète de l’apocalypse, mais plutôt comme un architecte de mon propre havre, un homme qui choisit de s'organiser avec "les moyens du bord" avant que le bord ne se dérobe complètement. Combien de temps avant que les rayons ne se...








