Par Suzy Wong
«Si on n'avait pas eu cette crise, on n'aurait rien réglé avec les médecins de famille.»
Ça, c'est de la galette. Une phrase qui dégouline de bonne conscience et qui cherche à nous faire passer des vessies pour des lanternes. J'ai vu l'entrevue, et j'ai eu une envie soudaine de me péter les bretelles... de rage.
Notre François, alias M. Legault, a la cassette facile. Il s'assied, le regard ben étudié pour l'appareil photo, et il nous sert sa grande confession post-réforme. Confession? Allons donc. C'est de la guédille enrobée de velours. Il est en train de justifier un gros dérapage en mode: «On n'avait pas le choix, t'sais!»
Le psychodrame, il l'a orchestré lui-même, l'air de rien. Il a pitché sa réforme des médecins sur la table, avec le bâillon en prime, comme un enfant qui écrase son jouet pour qu'on le regarde. Et maintenant que la chicane est faite, que la patente est maganée, il nous explique qu'on devrait le remercier pour le bad trip.
Rien réglé? C'est ça l'aveu le plus épais: il nous dit qu'il était trop mou ou trop niaiseux pour négocier sans avoir besoin d'un incendie dans la cabane. Il était barré dans ses négociations, donc, il a fallu y aller de force et à la dure. Et ça, ce n'est pas le boutte de l'incompétence, ça?
Nous niaise-t-il? Mais voyons donc! On est ses cruches officielles. Ses p'tits cons à qui il peut raconter n'importe quoi en espérant que le gouvernement-papi sera pardonné parce qu'il a pitché une solution (même broche à foin) dans la crise.
Le pire, c'est cette manière de transformer un manque de leadership en stratégie nécessaire. C'est nous faire croire que pour avoir une pomme rouge, il faut mettre le pommier au feu.
Franchement, M. Legault, arrête de nous prendre pour des valises. Ton aveu ne fait pas de toi un homme sincère, il fait de toi un politicien qui assume sa job de bras et qui pense que les Québécois sont assez niaisageux pour gober ça.
Faque non. La crise n'était pas un mal nécessaire. C'était le résultat d'un gouvernement qui ne sait pas faire son bout de chemin sans provoquer une maudite tempête. Et ça, c'est plates pour nous, mais c'est sa faute.
Commentaires