L’écorce des vanités: Requiem pour un cascadeur de l’ego
Par Suzy Wong
C’est une propension tragique, presque sublime, que d’accuser l’autre de sa propre pesanteur.
L’Anatomie d’un Naufrage
Vouloir mettre sa déroute sur le dos de Patrick Lagacé, c’est essayer de faire passer une baudruche pour un ballon de plomb. C’est de la petite bière, Guillaume. Pointer du doigt le chroniqueur, c’est s’attaquer au thermomètre pour soigner la peste; c’est comme blâmer la météo parce qu’on est sorti en gougounes dans une tempête de neige. Lagacé n'est pas l’artisan de ton abîme; il n’est que celui qui a allumé la lumière pendant que tu faisais le fanfaron dans le noir.
Le Sacrifice du Bouleau
Utiliser un arbre, symbole de pureté boréale, pour y inscrire le sceau du mépris, c’est une erreur de syntaxe existentielle. C’est le geste d’un homme qui, incapable de supporter le vernis de sa propre image, décide de s’immoler par pur narcissisme. En s’asseyant au micro de Lagacé, il ne cherchait pas la rédemption, mais le coup de grâce. Était-ce un suicide carriériste? Absolument. On ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis par accident quand on a soi-même parsemé le sol de mines antipersonnel.
Le Verdict du Silence
- L’hubris: Cette certitude de flotter au-dessus du gros bon sens.
- Le pelletage de nuages: Croire que l'on peut tout dire sous prétexte de «vérité».
- La chute: Ce moment gracieux où l'on réalise que le sol n'est pas une suggestion, mais une certitude.
«Se croire la victime d’un complot quand on est seulement l’auteur de son propre vaudeville, c'est ce qu'on appelle péter plus haut que le trou.»
L’ambition est un vin de glace qui, lorsqu’il surit, vous décape l’œsophage avec une allégresse proprement diabolique. Je fus ton enfant chéri, ton acrobate de service, ce gymnaste du vedettariat qui grimpait l'échelle de ta gloire avec l’agilité d’un écureuil sous amphétamines. Aujourd'hui, je me retrouve le derrière entre deux chaises, sinon complètement au ras des pâquerettes, et c’est d'une beauté foudroyante.
Vouloir mettre ma déroute sur le dos de Patrick Lagacé? Ce serait de la petite bière. Accuser le chroniqueur, ce serait m’attaquer au thermomètre pour soigner la peste; ce serait blâmer la météo parce que je suis sorti en gougounes dans une tempête de neige. Lagacé n'est pas l’artisan de mon abîme; il n’est que celui qui a allumé la lumière pendant que je faisais le fanfaron dans le noir.
J'ai choisi le raffinement dans l'horreur. J’ai admis avoir gravé l’infamie, ce mot en N (stigmate de la barbarie), sur l’écorce d’un bouleau pour me sortir de ton hypocrisie. Quelle délicieuse et effroyable arrogance j'ai eue de croire que l'on soigne le mensonge par l'abject! Utiliser un arbre, symbole de pureté boréale, pour y inscrire le sceau du mépris, c’est mon ultime erreur de syntaxe existentielle.
Je ne me suis pas enfargé dans les fleurs du tapis par accident. J'ai parsemé le sol de mines antipersonnel et j'ai dansé dessus. En m'asseyant au micro de Lagacé, je ne cherchais pas la rédemption, mais le coup de grâce. Ce suicide carriériste est mon œuvre d’art la plus honnête.
Adieu, clique de banquise. Mon hubris m'a fait croire que je flottais au-dessus du gros bon sens, mais la chute est une certitude que même le plus grand des cascadeurs ne peut éviter. On ne peut pas accuser le vent d’avoir renversé un château de cartes construit sur un courant d’air.
J’ai voulu être VRAI, je suis devenu inexistant. C’est dommage, mais c’est ça qui est ça.
Ton ex-idole, Guigui, désormais sculpteur de vide.
Réponse à un exilé volontaire
Nous avons bien reçu ton épitaphe, griffonnée entre deux cascades de l’ego. C’est un texte charmant, bien qu’un peu lourd en adjectifs pour un homme qui prétend chercher la pureté du silence.
Tu parles d’hypocrisie comme s’il s’agissait d’une maladie, alors que c’est simplement la politesse du vivre-ensemble. Tu as voulu «déchirer le voile», mais tu n’as déchiré que ton propre filet de sécurité. Tu n'es pas un martyr de la vérité, cher ami; tu es simplement un acteur qui a oublié son texte et qui s'est mis à insulter les spectateurs pour meubler le vide.
Voici ce que tu dois comprendre de ton exécution:
- Le miroir n'est pas un complot: Patrick Lagacé n'est pas un bourreau, c'est un greffier. Il n'a pas inventé ta chute, il a pris des notes pendant que tu prenais ton élan.
- La symbolique du bouleau: Graver la haine dans l'écorce pour dénoncer le mensonge est une acrobatie mentale que même tes meilleurs cascadeurs refuseraient de tenter. Ce n'est pas de la rébellion, c'est de la maladresse crasse.
- La mise en quarantaine: Le milieu ne te déteste pas. Le milieu ne pense plus à toi. Dans ce Québec que tu crois diriger par tes frasques, l'indifférence est la seule arme nucléaire. Nous ne sommes pas une banquise, nous sommes juste une pièce dont tu as toi-même claqué la porte en sortant.
Tu voulais être VRAI? Te voilà exaucé. Tu es si vrai que tu en es devenu assez invisible. C’est le propre des kamikazes: une fois la fumée dissipée, il ne reste que le silence des gens gênés.
On ne t'en veut pas d'avoir sauté. On t'en veut (un peu) de nous avoir forcés à regarder ton atterrissage. C’est dommage, mais comme tu le dis si bien: c’est ça qui est ça.
Repose en paix (médiatique),
Le Comité de la Bienséance et du Velours.
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