Communiqué de presse (Extrêmement officiel et sincère)
Par Suzy Wong
AIR TRANSAT ET L'ILLUSION DE LA NÉGOCIATION: QUAND LES PILOTES DÉCOUVRENT LE CONCEPT DU VOYAGE ET QUE LE PASSAGER EST LE DINDON DE LA FARCE!
MONTRÉAL, QC – Air Transat est honorée (et légèrement amusée) de présenter le fruit de ses négociations: une Entente de Principe qui promet non seulement des avancées sociales, mais surtout une prise de conscience existentielle chez certains membres de notre personnel navigant!
Cette entente a été négociée dans une période de pénurie où, incontestablement, les pilotes ont le gros bout du bâton. Cependant, un revirement dramatique a eu lieu: plusieurs pilotes ont soudainement catché que leurs demandes salariales, en plus d'être extravagantes, risquaient de couler l'entreprise et, par extension, leur propre gagne-pain luxueux. Un moment d'illumination étonnant!
La pénurie leur a permis d'obtenir une augmentation considérable (pour eux), mais a surtout soulevé des plaintes... sur la nature même de leur métier! Ils se plaignent d’être 20 jours sur 30 à l’extérieur. (Et nous de répondre : Ben oui! Vous êtes pilotes d’avion! Vous n’êtes pas chauffeurs de bus de la STM! Vous n'êtes pas supposés voir votre salon tous les soirs après le circuit 121 vers la station Montmorency!) La conclusion est simple: ils ne sont juste pas dans la bonne job.
Pour tous les autres, l’augmentation équivaut à un pourcentage à deux chiffres... dont le premier est... C'est un pas de géant pour la stabilité financière de nos employés, qui pourront désormais s'offrir, sans culpabilité, un meilleur sachet de thé Earl Grey (ou plutôt deux bonnes bouteilles de Krug et Dom Pérignon par semaine).
Ce que l'entente apporte de nouveau: Des bénéfices révolutionnaires!
- Le Droit à la Pause-Pipi Planifiée (P3P): L'employé aura désormais droit à une pause-toilette de 2 minutes et 37 secondes par quart de travail de huit heures, à condition que l'aéronef soit en palier de croisière, qu'il n'y ait pas de turbulence, et qu'aucun pilote ne soit en train de se plaindre d'être encore une fois à 5000 km de sa machine à café.
- La Règle des Vingt-Quatre Heures (R24): Toute demande d'heures supplémentaires sera désormais soumise à l'approbation d'un comité secret qui se réunit tous les 24 du mois, 24 heures après l'émission de la demande.
- La Prime au Maintien de la Zen-Attitude (PMZA): Pour chaque vol en retard de plus de quatre heures où l'employé réussit à ne pas jeter son insigne de nom à travers la cabine, une prime de 5$ sera versée.
Un clin d'œil à nos chers Passagers: Le dindon de la farce
Nous rappelons à nos passagers que votre voyage, payé avec la sueur de votre front après des mois d'économie, est le financement direct de cette ironie salariale et existentielle.
C'est pourquoi nous tenons à être transparents: si les pilotes ont le gros bout du bâton, et qu'ils se plaignent ensuite de leur job, les clients, eux, récoltent juste de la grosse merde (selon l'étude de satisfaction). Votre sacrifice financier permet à la magie de l'aviation de continuer d'opérer, et nous vous en sommes reconnaissants... tant que votre carte de crédit passe et que vous comprenez que votre confort est la première variable d'ajustement de nos coûts!
Le mot de la Direction: Un engagement inébranlable (et fatigué)
«Cette entente est un témoignage vibrant de notre volonté à considérer nos employés comme notre ressource la plus précieuse, juste après le kérosène, évidemment, et le bon sens, apparemment», a déclaré un vice-président exténué.
«Nous avons réussi à trouver un équilibre parfait entre l'excellence du service et le besoin de rentabilité. En d'autres termes: on s'est serré la ceinture, et vous aussi. C'est ça, l'esprit d'équipe Transat!»
Bon vol, et surtout, bonne chance à nos passagers qui n'ont pas les moyens de choisir de voyager avec une autre compagnie à la dernière minute!



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