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Trente ans de « P’tit-lait » : le référendum perdu, une sweet défaite

 Par Suzy Wong


Eh boy! Trente ans! Le temps passe fast quand t'es assis sur le bord du pit à attendre que le party reprenne. On est là, en 2025, à célébrer le trentième anniversaire de notre plus belle, notre plus tight, notre plus presque victoire: le Référendum de 1995. Un moment tellement chargé d’émotion, qu’à chaque fois qu’on en parle, on dirait qu’on vient de se faire frapper en pleine face par une brique de nostalgie.

On a beau dire, on a une maudite belle track record en matière de «close call». Qui d’autre peut se vanter d’avoir perdu un pays pour un cheveu? C’est ça, le Québec: on excelle dans l'art de dealer avec le «Presque». On est les champions du monde de la «Victoire Morale». C’est comme gagner à la loto, mais réaliser que tu t’es trompé d’un seul chiffre. Pis quand tu le racontes, tu feel quand même comme un millionnaire.

Le Love-In et le Whipping Boy

Faut dire que la campagne de 1995, c'était tout un show. Le climax, c’est le fameux Love-In à Montréal. Des autobus qui débarquent de partout au Canada, remplis de monde qui crie : «We love you, Québec! Please, stay!» Ça, c’était le move de la dernière chance, le gros kiss d'adieu pour nous faire sentir coupables.

Ça nous a donné le sentiment d’être le centre de l'univers canadien pendant 48 heures, avant de redevenir le whipping boy habituel. Une belle petite dose de flattery à la dernière minute.

Pis le soir du vote, tabarouette! Le Oui était tellement près qu'on voyait déjà la fumée s'échapper du Château Frontenac pour signaler l'Indépendance. Le suspense était tellement intense qu'on en a échappé nos bidets. Pis là, le couperet tombe. 50,58 %. Une marge plus mince qu'une tranche de jambon de l'épicerie.

Le célèbre punch de Jacques Parizeau sur «l'argent pis les votes ethniques»? Un moment tellement cru, tellement franchement québécois dans sa déception. C'était la débandade, le backlash était méchant, mais au fond, c'était le cri du cœur du gars qui venait de se faire voler son jouet. Le timing était peut-être rough, mais le feeling était là.

La Next Level de l’ambiguïté

Trente ans après, le constat est clair: la game est rendue ailleurs. On ne peut plus se permettre d'être clairs, c’est ça qu’on a appris! La clarté, c'est pour les amateurs. Si on veut que ça marche, le prochain référendum, ça doit être un chef-d'œuvre de la subtilité, une question tellement virée sur le top qu'elle paralyse la Loi sur la clarté elle-même.


On devrait pondre une question qui, peu importe ton bord, te donne l'impression d’avoir gagné. Une question qui met un OUI dans la bouche de tout le monde:


« Dans l'optique où l'on considérerait l'éventualité d'une démarche subséquente visant à réévaluer les fondements du partenariat pancanadien, sans préjudice au statu quo actuel, mais dans le but d'assurer la reconnaissance de facto de l'autonomie nationale, à condition que cette reconnaissance n'entraîne pas de rupture immédiate, êtes-vous d'avis qu'il est préférable d'avancer prudemment, ce qui équivaut à un OUI conditionnel, ou de maintenir l'ambiguïté actuelle, ce qui constitue aussi un OUI déguisé? » 

Tsé, la réponse est dans la question. Tu réponds OUI pour l'autonomie. Tu réponds NON, tu confirmes que tu préfères l'ambiguïté, ce qui nous ramène... au statu quo. Et le statu quo, c'est juste le Oui qu'on n'a pas encore voté. On win, c'est tout!

Le nouveau coupable : le Backlash 3.0

Pis si on perd avec cette question mindfuck? Fini le Parizeau qui blâme les «votes ethniques»! C’est dépassé! Faut blâmer le futur!


Le messager idéal : Le geek souverainiste désabusé ou le leader du Oui, après avoir bu son p'tit-lait.
Le coupable n°1 : L'Intelligence Artificielle (the AI)

« On s'est fait voler par un code binaire obscur que personne ne comprend. C'est l'algorithme de Meta qui a shadowbané notre contenu. On a perdu contre Silicon Valley, contre le Big Data! » (C'est politically correct et ça donne l'air smart.)

Le coupable n°2 : Le Télétravailleur des Cantons-de-l'Est (The Remote Worker)
« On a été battus par des gens qui pensent que le Québec, c'est un chalet Airbnb géant! Le vote immobilier des nouveaux arrivants qui télétravaillent de Toronto pour des salaires fédéraux, c’est ça qui nous a coulés! » (Ça touche à la crise du logement, ça met les gens en criss.)

On a le choix, mais les vieux clichés, c'est out. Faut blâmer le futur!  

En waiting mode pour le futur

Aujourd'hui, l'appui est là, mais endormi. Le buzz est parti. On est comme une vieille band de garage : on a le talent, les instruments sont là, mais on manque de punch pour la tournée mondiale. On est dans un «p’tit-lait» politique, à siroter notre café en attendant que le Canada fasse une grosse gaffe pour qu'on puisse chialer et se réveiller.

Alors, trente ans plus tard, on lève nos verres de bière rousse (ou de cooler pour la jeunesse) à ce référendum perdu! Sans cette défaite, on n'aurait pas eu ces décennies d'attente confortable, de self-pity constructif, pis de leaders qui nous promettent le pays... soon. On a réussi, non pas à faire un pays, mais à faire de notre «presque» pays notre meilleure joke nationale.

Vive le Québec... maybe next time, bro!












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