Conférence de presse hilarante de Pablo Rodriguez: L'art de ne rien savoir
Par Suzy Wong
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Lieu: Foyer de l'Assemblée nationale. Le pupitre du PLQ est entouré de plantes vertes, car, selon un conseiller, ça donne une impression de croissance.
Personnages
Personnages
- Pablo Rodriguez (PR): Le chef, arborant un sourire figé mais optimiste.
- Journaliste 1 (J1): D'une grande chaîne de télévision.
- Journaliste 2 (J2): Du Devoir.
J1: Monsieur Rodriguez, parlons d'actualité. Le parti est secoué par des allégations de toutes sortes. Êtes-vous au courant des histoires de brownies et de fling flang qui circulent, et des reproches adressés à Mme Hines?
PR: (Sourire qui se crispe légèrement) Excellente question. Voyons, les brownies... C'est une question très technique. Vous savez, notre parti est comme un chef pâtissier qui ne saurait pas ce qu'est la farine. J'entends le mot, mais je n'ai aucune idée de l'ingrédient que cela représente dans notre cuisine interne. Si c'est une nouvelle recette, je ne suis pas encore au courant. Mais nous prenons la gourmandise de la situation au sérieux!
J2: Et le fling flang, Monsieur le Chef? C'est un terme qui revient souvent dans les couloirs du parti. Qu'est-ce que c'est?
PR: (Hoche la tête avec un air de fausse connaissance) Ah, le fling flang... C'est un jargon, n'est-ce pas? Je crois que c'est un terme très... local. Je vous avoue que, en tant que chef, je suis concentré sur la Formule 1 de la politique québécoise. Me demander de m'occuper du fling flang, c'est comme demander à un pilote de Formule 1 de décrire le fonctionnement d'un balai-vapeur: ce n'est pas mon champ d'expertise. C'est quelque chose que nous allons... balayer sous le tapis, je veux dire, étudier en profondeur.
J1: C'est difficile à croire que vous ne sachiez rien de ces affaires. Qu'en est-il du cas de Mme Hines, et des reproches sérieux qui lui sont adressés?
PR: (Les yeux écarquillés, feignant la surprise absolue) Mme Hines? Des reproches? Écoutez, l'information arrive à mon bureau avec la vitesse et la surprise d'une lettre envoyée par pigeon voyageur qui arrive six mois après la catastrophe. J'apprends les choses en même temps que vous, dans les journaux. Je vous assure que ma maîtrise de l'information est comparable à celle d'un perroquet qui répète des phrases sans en comprendre le sens: j'entends les mots, mais le contexte m'échappe totalement. Quand je serai au courant, je vous en ferai part.
J2: Passons au programme. Votre plateforme est critiquée pour son manque de précision. Pourquoi votre plan économique est-il si vague?
PR: (Sourire forcé) Au contraire! Notre programme est d'une flexibilité incroyable. Nous ne sommes pas vagues, nous sommes inclusifs! Vouloir plaire à tout le monde est une tâche noble, bien que difficile, je l'avoue. C'est un peu comme essayer de faire danser une tortue sur un fil de fer: le mouvement est lent, la chute est imminente, mais l'intention est belle et artistique! Nous sommes là pour toutes les sensibilités, ce qui rend le plan... adaptable.
J1: Mais qu'est-ce que les gens devraient retenir de votre leadership, alors que le parti dégringole dans les sondages?
PR: Ce qu'il faut retenir, c'est que je garde le cap! Je suis un leader avec le charisme d'un calendrier de l'Avent après le 25 décembre: toutes les surprises sont parties, mais on est toujours là, accroché au mur, attendant l'année prochaine! Nous allons continuer à travailler, même si l'attrait est, disons, minimal.
PR: Merci à tous. Et n'oubliez pas : le PLQ est peut-être un vieux téléphone à clapet, mais il peut toujours faire des appels... même s'ils sont coupés et que personne ne répond. J'ai un comité qui travaille sur la recette des brownies, je dois y aller!
(Pablo Rodriguez quitte la salle, sans répondre à une dernière question sur la crédibilité.)
(Après que Pablo Rodriguez a quitté la salle, le Journaliste 2, du Devoir, se tourne vers son collègue.)
J2: C'est quand même incroyable. Il nous a littéralement dit qu'il avait la crédibilité d'un vendeur de sable dans le désert et le charisme d'un calendrier de l'Avent vide, et il pensait que c'était une bonne réponse.
J1: (Haussant les épaules) Moi, ce que je retiens, c'est qu'il a réussi à ne rien dire, tout en nous parlant de tortues danseuses et de balais-vapeur. C'est le niveau d'évitement politique qui fait de lui un champion.
(Un des assistants de Pablo Rodriguez revient en courant, le visage défait, et chuchote au micro qui est resté allumé:
Assistant: M. Rodriguez! M. Rodriguez! On vient de trouver un paquet de brownies douteux dans le bureau de Mme Hines! Et le fling flang... c'est le nom de code que l'équipe utilisait pour... leur compte de dépenses secrètes!
(Le micro coupe brusquement. Le silence est total. Le Journaliste 1 se tourne vers la caméra.)
J1: Voilà. Le sous-marin a heurté un iceberg. Et à en juger par la réaction du chef, il va probablement nous dire qu'il est juste en train de prendre un bain...



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