Être humain, c'est l'fun : Le Québec se rallie pour la 36e Nuit des sans-abri.

 Par Suzy Wong 

36e Nuit des sans-abri au Québec : On se bouge, la crise de l’itinérance, c'est pas une blague!

La Fissure dans la Mante

Il est vendredi soir. L'air, déjà, sent la poudreuse et le gel qui s’installe pour la longue saison. Pour la 36e fois, tandis que la plupart des lumières s'allument sur des soupers chauds et des planchers chauffants, le Québec entier se prépare à vivre une nuit à la dure, une nuit symbolique.

De Montréal à Gaspé, de Québec à Gatineau, des milliers de pas se ramassent dans la pénombre, non pas pour dormir, mais pour veiller. C'est le rendez-vous annuel de la conscience, là où le confort de la majorité frappe le désespoir de ceux qui n'ont plus rien.

On ne peut plus faire semblant. L'itinérance, ce n'est plus l'affaire de quelques marginaux. C'est l'affaire de la crise du logement qui poigne, des problèmes de santé mentale qui débordent, et des vies brisées par la malchance.

Ce soir, on se parle franchement. On entendra les cris silencieux de ceux qui sont laissés-pour-compte, et l'écho puissant de ceux qui refusent d'accepter l'inacceptable.
Bienvenue à la 36e Nuit des sans-abri. Que l'empathie soit notre seul abri.

Asteure, c'est l'heure de se parler franchement.

En cette 36e Nuit des sans-abri, on se rassemble partout au Québec. On le sait, la crise de l'itinérance, ça brasse pas mal dans nos villes. Les tentes, les gens qui gèlent dehors... C'est plus juste un problème qui est loin ; c'est sur notre trottoir, en pleine face.

L’itinérance, ce n’est pas le résultat d'une paresse. C’est souvent une vraie bad luck, un paquet de problèmes qui s'accumulent : la santé mentale qui lâche, la perte d'une job, les loyers qui montent en fou et qui sont devenus hors de prix (c'est le bout du monde!). Quand tu n'as pas de place où te mettre la tête au sec, tu es mal pris.

Ce soir, on est là pour dire, haut et fort, qu’on ne veut plus se mettre la tête dans le sable.

On est tous dans le même bateau!

À ceux qui vivent dans la rue ou qui sont sur le seuil de la porte :

• On est solidaire en maudit. On vous voit, et on est là pour vous donner un coup de pouce.
• On lâche pas la patate. Votre dignité, elle est sacrée, peu importe où vous dormez.
• Aux organismes et aux travailleurs de rue qui se démènent jour et nuit : un gros merci, vous êtes des champions!

Cette nuit, on ne fait pas juste jaser : on s'engage à exiger des gouvernements qu'ils mettent le paquet sur le logement social et les services. Il faut que tout le monde ait un toit au-dessus de sa tête, point à la ligne.

Faisons preuve d'humanité, de la vraie, de la grande. Que cette nuit nous rappelle que la bienveillance, ce n'est pas juste d’être fin de temps en temps, c'est de bâtir un Québec où personne n'est laissé pour compte, où tout le monde a sa juste part.

Allez, on se tient, pis on va y arriver!