Lion Électrique : L'autobus qui a fait fondre 4,7 milliards $ pour en valoir 6

 Par Suzy Wong

C'est une histoire comme seul le Québec peut en produire, un conte de fées moderne où le carrosse se transforme en citrouille, mais en moins cher. Il était une fois, en 2021, la merveille technologique québécoise, Lion Électrique, dont la valeur boursière brillait de mille feux à 4,7 milliards de dollars. On l'imaginait déjà propulsant l'économie verte mondiale, un moteur de fierté nationale pour chaque citoyen.

Trois ans plus tard, la magie a opéré. Non pas celle d'une croissance spectaculaire, mais plutôt d'une déflation boursière d'une rare élégance. La compagnie, qui valait l'équivalent de quelques milliers d'autobus, a finalement été cédée pour une bouchée de pain, ou, pour être précis, pour 6 millions de dollars. Soit la valeur d'une maison de banlieue un peu trop luxueuse. C'est l'affaire du siècle, à condition d'être l'acheteur.

Et l'État, dans tout ça? Notre gouvernement, toujours prêt à investir pour le bien commun, a généreusement versé 143 millions de dollars de l'argent des contribuables dans cette belle aventure. Un autre beau flop à ajouter à l'arc de notre Premier ministre, François Legault. C'est un peu comme parier sur une licorne en espérant qu'elle ponde des œufs en or, pour finalement se rendre compte qu'il s'agissait d'un poney qui s'est enfui avec le portefeuille.
Finalement, tout le monde est content : les acheteurs ont fait une bonne affaire, les contribuables ont contribué à une leçon d'économie grandeur nature, et nous avons la preuve irréfutable que le marché, parfois, a le sens de l'humour. Reste à savoir si les nouveaux propriétaires nous promettront de faire des profits ou de nous faire rire, ce qui, au vu des circonstances, est peut-être la seule chose qui nous reste.