Les tribulations d’une dent perdue : ma saga avec le dentiste.

 Par Suzy Wong

C'est pas pour dire, mais j'aurais dû étudier en dentisterie. Je m'en serais mis plein les poches! Non, mais sans blague, 5000 piastres pour un pont? C'est le prix d'un bon air plané trip avec petit séjour en Nouvelle-Zélande, ou même une méchante bonne TV 8K. Mais non, c'est pour remplacer une maudite dent de lait qui a décidé de jamais repousser après que l’anesthésiste qui m’a intubée l’an dernier me l’a cassée. Ça a pas d'allure!

Déjà qu’il y’a à peine trente minutes, j'ai déboursé 575 piastres, comme ça, juste pour me faire photographier les dents, me les faire nettoyer 15 minutes et pour me faire arracher une quenotte. On dirait que c'est un amuse-gueule pour le dentiste, comme le plat principal est un pont à 5000$.  Ça fait que je me suis dit, vous savez quoi? On va laisser le trou. Ça me donne un petit look gangster des années 20, avec une personnalité mystérieuse et un passé sombre, comme si j'étais toujours en train de comploter. Sauf que je complote rien. J'ai juste pas 5000 piastres pour ça. 

C'est pas pour rien que maudit, je me suis dit, on va le laisser le trou. En plus, j'ai l'impression que je pourrais mettre la paille pour boire dans le trou. C'est pratique. Sauf que c'est le fun juste pour moi parce que je peux faire ça n'importe quand. Mais pour les autres, ça doit être vraiment bizarre, mettons si je suis au restaurant.

Mais bon, je suis déjà rendue pas mal à l'aise avec mon trou. C'est la nature, puis on devrait l'accepter, même si c'est la nature qui s'est pas forcée de me donner une nouvelle dent.