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Legault Dévoile son Plan Infalible : Blâmer tout le monde, du syndicaliste au Canadien, pour remonter dans les sondages !

 Par Suzy Wong


En ce matin de soleil de septembre, un vent glacial soufflait sur les plaines d'Abraham. Pas un vent ordinaire, non. C'était un vent de blâme. Et au cœur de cette bourrasque, se tenait un homme, droit dans ses bottes et d'une détermination à toute épreuve : le Premier Ministre François Legault. Il venait d'annoncer une conférence de presse d'une importance capitale, et la Nation attendait, suspendue à ses lèvres.


Derrière un pupitre sur lequel trônait un gros verre de lait, il prend la parole. Le visage grave, il scanne la foule de journalistes. « Mes chers concitoyens, je vous ai réunis ici ce matin, car l'heure est grave. On m'a beaucoup reproché les ratées de mon gouvernement. La santé, l'éducation, l'économie... Mais la vérité, c'est que je n'y suis pour   rien. »


La foule est sous le choc. Un silence assourdissant se fait.


« D'abord, il y a les syndicats. Ces chevaliers de la paresse, qui exigent des salaires mirobolants pour travailler 25 heures par semaine. Comment voulez-vous qu'on bâtisse une nation forte avec des gens qui refusent de travailler? Et leurs grèves... Ils paralysent la province, font reculer le progrès. Par exemple, si on a un manque d’enseignants, c’est de leur faute. Ils veulent un salaire de ministre pour faire 37 heures par semaine. »


Le Premier Ministre fait une pause, prend une gorgée de lait, puis continue.


« Ensuite, il y a les fonctionnaires. Ces héros silencieux qui sauvent des vies, certes, mais qui le font très, très lentement. On dirait que leur horloge interne est réglée sur l'horaire de la fin de semaine. La productivité est au point mort. Je vous le dis, si l'économie québécoise est en panne, c'est à cause des fonctionnaires qui prennent leur pause café à rallonge. Par exemple, si le service des permis de conduire est lent, c’est la faute des fonctionnaires qui prennent leur temps à vérifier les documents, alors qu’ils devraient se dépêcher! »


« Et parlons des médecins. Ces demi-dieux en sarrau qui n'ont pas de temps pour des rendez-vous, mais qui ont le temps de faire des grèves. Eux aussi veulent une hausse de salaire. Ils en ont déjà plus que n'importe qui. On leur offre le paradis sur Terre, mais ils veulent toujours plus! Il est grand temps qu'on leur fasse comprendre que ce sont des employés comme les autres, et non des rois. »


« Puis, il y a les immigrants.  Ces nouveaux arrivants, qui travaillent fort, qui veulent s'intégrer, mais qui ne veulent pas parler français. J'ai un scoop pour vous, si l'intégration est en panne, c'est parce que les immigrants refusent de parler français. On leur offre la chance de vivre au Québec, mais ils ne veulent pas parler notre langue! »


Legault fait une nouvelle pause. Il boit une autre gorgée de lait, puis d'un coup, il s'écrie, le visage rouge de   colère :


 « Et le pire de tous, ceux qui minent notre moral depuis plus de 30 ans... Les Canadiens de Montréal! »


La foule est abasourdie.


« Oui, vous avez bien entendu, les Canadiens! Comment voulez-vous qu'on bâtisse une société forte, alors que le Canadien de Montréal ne gagne pas la coupe Stanley? C'est la pierre angulaire de notre identité, le ciment de notre fierté. Si on est au bord du gouffre, c'est parce que le Canadien ne gagne pas! Si on était plus fort, le Canadien serait plus fort aussi. Le Québec, c'est plus qu'une équipe de hockey, mais sans coupe, la province est en mode mineur! »


« Et j'ai la solution pour tous ces problèmes : mon remaniement ministériel d’hier! J'ai remplacé tous les boucs émissaires par des gens compétents qui vont nous ramener au top. Grâce à ces changements, nous allons être en tête du prochain sondage Léger, je peux vous le garantir! »


« Alors, la prochaine fois que vous entendrez que les ratés du gouvernement, c'est la faute de François Legault, rappelez-vous que je n'y suis pour rien. J'ai les mains liées, le moral à zéro. La faute revient aux syndicats, aux fonctionnaires, aux médecins, aux immigrants et aux Canadiens de Montréal. Et maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je m'en vais me préparer à affronter une autre journée de blâme, que je ne mérite pas. »


Le Premier Ministre quitte le pupitre, sous les applaudissements de sa garde rapprochée. Les journalistes, quant à eux, restent bouche bée, incapables de trouver les mots pour décrire ce qu'ils viennent d'entendre. Un vent de blâme continue de souffler sur le Québec, mais cette fois, il n'y a plus personne pour le recevoir.


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