Grand.e.s ados et adultes, voici le Guide pratique pour vivre un enfer en amour (et s'en contenter)

 Par Suzy Wong

Le texte voit le jour grâce à @EnRouteVersLeBonheur@qlub.social  et aux conversations entendues avec mon fils et ses potes peu discrets lorsqu’ils jasent amour !


Hey, l'ami.e. T'es pogné.e dans une relation toxique?

C'est comme être pogné.e dans une tempête de neige, mais avec le chauffage qui arrête de marcher et les fenêtres qui s'ouvrent. Pis le chauffage et les fenêtres, ben c'est toi.
Si tu penses que ta blonde ou ton chum, c'est le top du top pis que c'est l'amour de ta vie, c'est parce que t'es rendu ben raide de la tête pis tu te racontes des histoires. On va être clairs, là : c'est pas de l'amour, c'est un show de cirque, pis t'es le clown.

Faut se dire les vraies affaires, c'est pas une question d'être mauvais ou de ne pas être assez bon. Si tu te retrouves dans cette situation-là, c'est que tu as appris à te faire traiter comme une garnotte sur le bord du chemin. Pis ça, tu l'as pas appris en regardant des films, tu l'as appris chez vous.

On est souvent nés dans des familles où un parent a des agissements toxiques. C'est pas une question de choix. T'as pas le choix de t'en sortir. T'as juste le choix de le vivre. T'as grandi en marchant sur des œufs. T'as appris à te faire tout petit. T'as appris à te taire quand ça chiale. Pis ça, c'est des réflexes de survie, des réflexes de victime.
Mais à l'âge adulte, qu'est-ce qui arrive? Tu deviens ton propre bourreau. Tu cherches quelqu'un qui te rappelle cette personne. C'est inconscient, c'est comme une habitude. T'as grandi avec l'idée que le drame est normal, que l'instabilité est une preuve d'amour. C'est pour ça que tu te retrouves dans des relations où tu es constamment sur le qui-vive. C’est comme si tu cherchais la dompe d'à côté pour y vivre pour que tu te dises : "Ah ben, j'ai connu ça, alors c'est normal".
Le bourreau c'est l'autre, celui qui te fait vivre l'enfer. Mais le bourreau qui reste, c'est toi-même.

T’as l’air de chercher une guide touristique pour ton voyage au pays des sourires forcés et des cœurs qui saignent. C’est ça, une relation toxique, mon chum : un road trip avec quelqu’un qui te chiale dessus tout le long parce que tu écoutes pas assez le dernier album de sa gang.
Écoute ben ça. Si tu penses que ta blonde ou ton chum, c’est le meilleur des cas, c’est qu’il ou elle t’a déjà convaincu que tu mérites de te faire traiter de même.

Leurs manières de te parler, c’est comme la météo au mois de mars :

• Un matin c'est l'été en plein mois de mars, ils sont tellement fins que tu te dis : "Wow, j'ai trouvé la personne de mes rêves."
• L'après-midi, y a une tempête de neige, ils/elles te font une crise parce que tu as mis le mauvais filtre sur ta photo Instagram.
• Puis le soir, y a du verglas, ils/elles te disent que c'est de ta faute si la vie leur sourit pas assez.

Leurs manières de te faire culpabiliser, c’est de l’art.

• Tu as une soirée de gars/de filles ? "Ah ouin, t'as pas assez de temps pour moi?"
• Tu as un examen important le lendemain ? "Tu m'écoutes pas quand je te parle."
• Tu as besoin d'une pause ? "Si je t'aime, tu dois être disponible pour moi."
C’est le festival de la culpabilité, mon ami. Ils te font douter de toi-même, de tes amis, de ta famille. Ils te font croire que tu es pas assez bon, que tu es trop jaloux, que tu es trop égoïste.

Et les messages sur les réseaux sociaux ? C'est de la manipulation pure et simple.

Ils/elles te font une crise parce que tu as pas liké leur photo de chat.
• Ils/elles te disent que tu es pas assez présent sur les réseaux sociaux.
• Ils/elles te mettent de la pression en te disant : "On devrait être plus sur les réseaux sociaux, pour que tout le monde sache qu'on est en amour."
Bref, si tu te reconnais là-dedans, c'est que tu es en train de vivre une relation avec un.e p'tit.e dictateur/trice.
Alors, si tu te demandes quoi faire, j’ai une solution pour toi.
• Tire la plug.
• Va prendre une bière ou un smoothie avec tes ami.e.s.
• Puis écoute tes chansons préférées, sans te faire chialer dessus.
Parce que le bonheur, c'est pas d'avoir l'impression d'être sur des montagnes russes, c'est d'être sur un terrains stable.

Pis si tu veux rester ton propre bourreau en voulant être heureux.se dans cette relation à chier, voici les étapes : 


Le Guide ultime pour cultiver son cactus d’âme sœur


Étape 1 : Le Grand Ménage Intérieur

Commence par te débarrasser de tout sentiment de valeur personnelle. C’est la chose la plus importante. Ton avis, c'est une simple suggestion. Ton temps, c'est de l'argent. Tes besoins, c'est une blague. Ta personne c'est la toile blanche sur laquelle il va dessiner son chef-d’œuvre. Tu vas voir, c’est une œuvre d'art un peu abstraite. Elle s'appelle "la misère".
Désactive tes notifications. Tes amis qui t'écrivent "Salut, ça va?" c'est une distraction. Ils comprennent pas ta vie. Ils ont pas la chance de vivre une passion aussi intense que la tienne. Leur amour, c'est de la tisane. Le tien, c'est un expresso triple. Avec une pincée de poison. C'est le petit plus.

Étape 2 : La communication non-verbale

Dans votre relation, la communication est un art. Un art martial pour être exact. Apprends à déchiffrer les signes. Si ton partenaire te réponds pas à tes messages, mais qu'il est actif sur les réseaux sociaux, c'est un test. S'il te demande "tu sais pourquoi je suis fâché?", la bonne réponse c'est pas "non". C'est un test pour trouver la faute cachée.

Tu devrais tenir un journal. Une liste de toutes les fois où tu n'as pas été à la hauteur. Il n'y a pas de petite erreur. Chaque "pardon" est une nouvelle pierre à l'édifice de ta soumission.

Étape 3 : Le Câlin de la Surprise

Un jour, tout va bien, le lendemain, tu es au milieu d'une zone sinistrée. C'est normal. C'est le suspense. Il est essentiel de ne rien prévoir. Chaque sortie peut être annulée pour une raison obscure. Chaque câlin peut se transformer en une discussion sur tes échecs personnels. Chaque "je t'aime" est une énigme. L'incertitude est le plus grand aphrodisiaque de ta relation.

Alors, si tu te demandes si tu mérites mieux, la réponse est simple : non. Tu développes ta résilience, ta patience, et surtout, ta capacité à t'excuser pour des choses que tu n'as jamais faites.

N'écoute pas les autres qui te disent de partir. Ils sont jaloux de ton aventure. Ils préfèrent la stabilité, le respect et la sécurité. Quelle tristesse ! Toi, t'as le droit de vivre sur des montagnes russes, de faire le grand écart émotionnel et de te demander, chaque matin, si ce sera la journée de la réconciliation ou du clash monumental.

Alors, mon ami.e, dis-toi que tu es spécial.e. Vraiment très spécial.e!





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