Mon chemin vers la gloire est bloqué par mon divan

 Par Suzy Wong

Inspirée par : 

Eh ben, c'est pas compliqué : y a un vrai gouffre entre ce que je me dis que je vais faire et ce que je fais pour vrai. C'est l'histoire de ma vie, une comédie noire entre mes aspirations de grandeur et ma paresse légendaire.

Mon petit "moi" du lundi matin et mon gros "moi" du vendredi soir

Mon "moi" du lundi matin, il est plein de bonne volonté, la tête remplie d'idées folles. Je me lève pis je me dis que je vais devenir une nouvelle personne : je vais commencer le jogging (avec une canne!), manger juste des légumes, pis même réapprendre le mandarin. J'ai même un plan pour écrire un roman, un roman qui va me propulser au sommet de la gloire, qui va me faire gagner le prix du Gouverneur général.

Pis mon "moi" du vendredi soir, lui, y'a une autre histoire à raconter. Il est affalé sur le divan, en jogging, avec un sac de chips et une bouteille de vin (sans alcool, CADASIL oblige!). Le roman, y'est encore dans ma tête, les souliers de course sont pleins de poussière, pis le seul mot de mandarin que j'ai réappris, c'est "wǒ xǐhuān xiàtiān" (j’aime l’été!), ce qui ne m'est pas d'une grande utilité pour mes plans d'écrivaine internationale. La championne de la procrastination, c'est moi, pis j'en suis fière !

Mes résolutions du Nouvel An

Un autre grand classique, c'est l'écart entre mes résolutions du Nouvel An et mes réalisations. Le 1er janvier, je suis une philosophe. Je jure de ne plus fumer, de perdre du poids, d'économiser de l'argent pis de partir faire le tour du monde. J'ai un plan béton, une application de méditation pis un nouveau carnet pour noter mes progrès.

Le 15 janvier, c'est une autre histoire. J'ai déjà mangé une chips, je me suis commandé une pizza sg pis j'ai dépensé pour un casse -tête en 3D. J'ai lamentablement échoué à tenir mes promesses, mais c'est pas grave. Je vais juste recommencer l'an prochain. J'ai tout le temps du monde, après tout !

En fin de compte, cet écart-là, c'est ce qui me rend humaine. C'est ce petit défaut qui me fait rire de moi-même et me rappelle que le chemin est long entre le rêve et la réalité. Pis qui sait, peut-être qu'un jour, je vais y arriver. Ou peut-être que je vais juste regarder une autre saison de ma série préférée.