Le Syndicat des Jeudis Perdus

 Par Suzy Wong 


Mon cerveau, cette petite merveille de l'évolution, a décidé de se transformer en bureaucrate syndical. Son mot d'ordre ? Le jeudi, c'est non. Point barre. Pas de discussion, pas de négociation.

Après mon AIT, il a instauré un genre de "jeudi noir", un jour de grève générale où toute activité est jugée suspecte. C'est comme s'il avait mis un panneau d'interdiction devant la porte du jeudi, avec écrit en gros : "Attention, risque de malheur !"

Je ne sais pas ce qu'il a contre ce pauvre jour de la semaine. Peut-être qu'il a des comptes à régler avec un jeudi en particulier ? Qu'il a des souvenirs de ce jour où il a failli y passer, et qu'il a décidé de lui faire payer le restant de ses jours ?

Je le sens, le jeudi matin, il me regarde avec un air de reproche, comme si j'étais complice de cette journée maudite. Il me dit, dans sa tête : "Tu vois, on y est encore. On est là, à subir ce jeudi. Je t'avais prévenu."

Alors je fais avec. J'essaie de le soudoyer avec des petites choses agréables, comme une tasse de café parfaite, un podcast marrant, ou une bonne musique. Je lui dis : "Tu vois, ce n'est pas si mal. On a survécu à ce jeudi. On peut le faire."

Mais il est têtu, il ne lâche rien. Il reste sur sa position, campé sur ses préjugés, comme un vieux réac' qui refuse de changer d'avis.

Mais je ne baisse pas les bras. Je vais le prendre à son propre jeu, je vais lui montrer que je suis plus intelligent que lui, plus malin que ses préjugés. Et je vais continuer à lui dire que la vie est belle, même le jeudi. Je vais continuer à lui dire que le soleil brille, même le jeudi. Et que nous, nous sommes plus forts que tout, même que ce maudit jeudi.


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