L'agonie de TVA : c'est pas la faute aux streamers, c'est la faute à la télé

 Par Suzy Wong


TVA, faut s'éveiller : la télé a cassé sa pipe

TVA doit se réveiller : la télévision traditionnelle a rendu l'âme.  C'est désolant, mais pas surprenant. Les mauvais résultats de TVA viennent de tomber et, comme d'habitude, la direction se décharge de toute responsabilité. On blâme les géants du web, les plateformes de streaming américaines et, bien sûr, l'éternelle cible de choix : Radio-Canada.

On va se le dire : personne ne vole rien. Le public a simplement changé ses habitudes. Les gens ne s'installent plus devant leur télé à 19 h pile pour regarder le bulletin de nouvelles. Ils regardent ce qu'ils veulent, quand ils le veulent, en binge-watching sur des plateformes comme Tou.TV ou Noovo. C'est comme le gars qui se plaint que son Walkman ne vend plus de cassettes 8 pistes parce que tout le monde est passé à Spotify. Le marché n'est pas "injuste", il a juste évolué. Croire qu'une loi peut forcer les gens à revenir à la télévision linéaire, c'est de l'idéalisme épais.

Cessons de tendre la main à l'État

Demander au gouvernement d'intervenir pour « protéger » l'industrie, c'est vivre en 2025 comme si on était en 1985. C'est l'équivalent de demander à l'État de subventionner la réouverture de tous les clubs vidéo du Québec sous prétexte que Netflix a tout monopolisé. Tendre la main pour sauver un modèle dépassé ne fait que prolonger l'agonie. Et le coup de gueule contre Radio-Canada? C'est de la chicane de famille. Le vrai concurrent est à Los Gatos, en Californie, pas sur la rue René-Lévesque.
Le véritable enjeu n'est pas de sauver un bateau qui coule, mais d'en construire un plus beau et plus moderne. Le défi n'est pas de ressasser le bon vieux temps, mais de créer une plateforme qui donne aux Québécois l'envie de consommer du contenu d'ici.

La TV est un dinosaure en pleine ère glaciaire

Pendant des décennies, cette maudite boîte magique a rythmé nos soupers de famille. Mais en 2025, on doit se demander si la télévision traditionnelle au Québec a encore un public ou si on s'accroche désespérément à un modèle qui a l'air d'un dinosaure en pleine ère glaciaire.
On nous brandit l'épée de la protection de notre écosystème culturel chaque fois qu'un auditeur s'éclipse pour regarder une série coréenne sur une plateforme de streaming. Mais si la survie de toute notre culture repose sur le fait de convaincre un jeune de 20 ans de rester collé à son écran entre deux pubs, il y a clairement un problème de stratégie.

C'est touchant, mais aussi tardif, de demander aux dirigeants de l'industrie, qui ont vu la crise arriver au ralenti pendant 15 ans, de bâtir l'avenir. C'est comme un oncle qui découvre TikTok en 2025 et qui nous assure qu'il va devenir une star.

La subvention : une perfusion inutile

Même Radio-Canada, protégée par le bouclier magique des subventions, semble vouloir rejoindre ses concurrents commerciaux dans le grand cimetière des médias. Sa perfusion directe d'argent des contribuables ne la protège pas des caprices du public. C'est une agonie subventionnée. C'est comme donner des soins palliatifs à un mammouth congelé : on peut s'assurer qu'il soit confortable jusqu'à la fin, mais ça ne changera rien au fait qu'il est mort.

En fin de compte, la mort de la télé traditionnelle n'est pas une question de modèle d'affaires, c'est une question de pertinence. Que l'on soit une chaîne privée qui dépend des annonceurs ou une chaîne d'État qui dépend de la générosité des gouvernements, si le public a déjà déménagé sa tente ailleurs, on n'est plus qu'une voix qui résonne dans le désert. Aucune subvention ne peut changer ça.

Le vrai enjeu, c'est de bâtir un grand Netflix québécois, une plateforme où l'on pourrait retrouver tout notre contenu francophone en un seul clic. C'est ça, l'avenir. Il est grand temps qu'on s'y mette.

Le sort de TVA et Radio-Canada

La morale de l'histoire, c'est que TVA, qui vit de la pub, s'enfonce plus vite que le Titanic. Radio-Canada, elle, a le gouvernement en guise de bouée de sauvetage. TVA est en danger de mort commerciale. La SRC, elle, est plus préoccupée par les coups de gueule des politiciens.
C'est un David contre Goliath, mais Goliath est un politicien qui détient le chéquier. Et si Goliath devenait Poilievre...

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