La science des chiffres face au pifomètre présidentiel

 Par Suzy Wong

Trump, le grand coach qui remplace les joueurs qui ne marquent pas

Dans la vie, un boss, c'est pas compliqué : tu dis ce que tu veux entendre, pis le monde l'écoute. Le président Trump, y'a compris ça en tabarnouche. Pour lui, la vérité, c'est comme une équipe de hockey. Si les joueurs appuient pas ton plan de match, tu les pitches dehors. C'est simple comme bonjour. C'est une approche aussi subtile que de changer l'huile d'une Honda Civic avec un marteau-piqueur.

La semaine passée, ce grand homme s’est ramassé pogné avec un petit trouble : les chiffres de l'emploi étaient en berne depuis trois mois. C’était pas fort. Un président moins... visionnaire aurait pu s'inquiéter, se demander si son programme, c'était pas un peu comme un poêle à bois qui chauffe pas l'hiver. Mais non. Lui, il a tout de suite su que le problème, c'était pas la job, c'était les chiffres qui niaisaient le monde.

C'est là qu'il a sorti ses grosses bottes et qu'il a démasqué la cabale : le Bureau of Labor Statistics, une gang de fonctionnaires qui devaient être en grève de la bonne humeur, conspirait contre lui. Et pour remettre les pendules à l'heure, il a fait ce que n'importe qui d'allumé aurait fait : il a pitché dehors la responsable, une mademoiselle McEntarfer. C'est comme si on cassait le thermomètre parce qu'on a le feu : on règle le problème à la source.

Faut dire que son geste a pas fait l'unanimité. Y'a une gang de sénateurs républicains qui ont fait des grands yeux, comme s'ils venaient d'apprendre que la bière, c'était pas bon pour la santé. Mais leur chicane, c'est juste un show de boucane. Le président, lui, il est rendu ailleurs.

Son idée, c'est de redonner sa crédibilité au gouvernement. On s'entend que la meilleure façon, c'est d'installer la peur. Comme ça, les fonctionnaires vont se tenir le bout. Ils vont se dire que si leurs chiffres déplaisent au boss, ils vont se ramasser sur le chômage, pis là, ils vont faire un effort. C'est un peu comme essayer de jouer au bingo en gardant ton chat sur tes genoux : c'est difficile, mais ça te garde sur le qui-vive.

Pis c'est pas juste les fonctionnaires qui sont concernés. Les gens qui répondent aux enquêtes du gouvernement, ils vont commencer à douter. C'est comme demander à un chevreuil de traverser l'autoroute en pleine nuit : c'est pas parce que tu lui dis que ça va bien aller qu'il va te croire, tsé.

Le président a dit qu’il a fait ça pour "protéger l'intégrité des données fédérales". En réalité, sa vérité est aussi solide que le plancher de la cabane à sucre après le dégel. Il veut qu'on se fie à sa seule et unique vérité, qu'il décrète à coup de tweets, pis c'est tout.

Alors, si les données scientifiques disent qu'on est en train de faire fondre la planète, on coupe le financement de ceux qui les mesurent. Si les chiffres de la police sont pas à notre goût, on ferme la base de données. Pis si une étude sur les adolescents nous fait pas tripper, on la censure en disant qu'elle est pas bonne. C'est ça l'approche Trump : le problème, c'est pas le feu, c'est les pompiers.

Le bureau des statistiques, il a de la misère à faire son ouvrage. Il manque de cash, pis le monde veut plus répondre aux sondages. Le président aurait pu donner plus d'argent, améliorer les méthodes. Mais non. Ça, c'est du travail de cave. En pitchant Mme McEntarfer dehors, il a montré une chose : il ne veut tout simplement pas savoir. Le meilleur moyen de ne pas avoir de problèmes, c'est de ne pas les regarder. Pis ça, c'est un plan en or.


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