Une Vision Clairement Lumineuse pour l'Avenir de l'Humanité

 Par Suzy Wong

Le Plan Parfait du Milliardaire : Des Bébés sur Mesure, Garantie Sans Penser

Alors là, mes chers amis, préparez-vous à une révélation qui va vous laisser bouche bée. Notre cher visionnaire milliardaire, Pierre-Édouard Stérin, n'est pas juste là pour nous asséner l'évidence qu'il nous faut plus de bébés – quelle idée révolutionnaire, n'est-ce pas ? Non, il est aussi là pour préciser que la qualité, ça compte ! On ne veut pas de n'importe quels marmots, mais des « petits paquets de joie » absolument impeccables, des petites perles « de souche européenne ». Parce que, soyons honnêtes, le marché est clairement inondé de bébés du mauvais cru, ce qui gâche son plan génial d'utopie monoculturelle.

La Fabrique du Citoyen Idéal

Oubliez la bonne vieille méthode de la cigogne, ou, vous savez, l'amour. On parle ici d'une entreprise de haute voltige : une usine à bébés où chaque futur citoyen est génétiquement pré-approuvé pour une adhésion totale à la « souche européenne ». J'imagine déjà ces pouponnières aseptisées, rutilantes, remplies de rangées de nourrissons tous pareils, chacun arborant fièrement une petite étiquette « Fabriqué en France (et seulement en France, par les bonnes personnes) » sur leurs fesses parfaitement rebondies et immaculées.

Et la formation ! Ah, la formation ! Dès la naissance, ces petits prodiges seront biberonnés aux croissants et au brie, bercés par du Debussy et dressés à poliment dédaigner tout ce qui est vaguement « non-souche ». Le but ? Qu'ils deviennent des adultes bien sous tous rapports, payeurs d'impôts modèles et, bien sûr, racialement homogènes. Un rêve, pour qui veut porter le flambeau d'une Europe version light et sans surprise.

Piété et Obéissance : Les Qualités Indispensables

Mais attention, le physique ne fait pas tout ! La vraie cerise sur le gâteau de cette reproduction « haut de gamme », c'est la piété et l'obéissance. Parce qu'entre nous, à quoi bon avoir des bambins blonds aux yeux bleus s'ils se mettent à penser par eux-mêmes, à contester l'autorité, ou, horreur suprême, à écouter du rap ?

Non, l'idéal est limpide : des enfants qui, dès le berceau, connaissent l'unique voie, celle tracée par les « grands esprits » comme Monsieur Stérin. Des petits anges qui diront « oui, papa » et « oui, maman » (ou plutôt « oui, monseigneur le milliardaire ») avec une ferveur inébranlable. Des mini-citoyens qui ne feront pas de vagues, qui fréquenteront l'église sans poser de questions existentielles et qui verront la moindre once de désobéissance comme un péché capital.

On les visualise déjà, ces mini-robots bénis, programmés pour la soumission et la dévotion. Fini les crises d'adolescence rebelles, les choix de carrière fantaisistes, et surtout, les doutes existentiels qui pourraient perturber la belle harmonie de la lignée. Juste des âmes pures, dévouées corps et âme aux préceptes établis, qui grandiront pour devenir les piliers d'une société telle qu'imaginée par un esprit qui semble avoir oublié que l'humanité a aussi progressé grâce à la remise en question, à la curiosité et, parfois, à une bonne grosse dose de rébellion.

Mais pourquoi se compliquer la vie avec des nuances quand on peut avoir des générations entières de moutons bénis ? C'est tellement plus simple pour gérer une nation, non ? On économise sur les psychologues, les centres de réinsertion, et surtout, sur le risque de voir émerger des penseurs indépendants. Un rêve, je vous dis ! Un rêve tellement simple qu'il en est... désarmant. Et un tout petit peu terrifiant.