Morts" et "Tués" : La Subtilité des Grands Médias
Par Suzy Wong
Ayoye, les médias traditionnels ! Ces phares de la vérité, ces sentinelles de la démocratie, ces... ostis de patenteux qui s'étonnent que le monde ne gobe plus leurs patentes à gosse. La crise, qu'ils disent ? Ah non, c'est pas juste qu'ils n'ont plus une cenne pour payer leurs p'tits nouveaux (façon de parler, on s'entend). Non, le gros problème, c'est que la plèbe, la gang, ne veut plus avaler la messe qu'on leur récite soir après soir. Crise de crédibilité, qu'ils appellent ça. Ben voyons donc, quelle maudite surprise !
Pendant des lunes, ils ont bichonné leurs biais, comme un cultivateur fou ses patates mutantes. Idéologiques ? Jamais de la vie ! Économiques ? Ben non, ça s'peut pas ! Culturels ? Allons donc, t'es tombé sur la tête ! Et pourtant, le public, cette gang de pas futeux et d'ingrats, a l'audace de remarquer que le soleil ne tape pas sur le même bord du mur pour tout le monde.
Prenez l'affaire Israël-Palestine, un vrai chef-d'œuvre de niaiserie ! Regardez cette image de CTV News : "Au moins 70 tués en Israël ; 198 morts à Gaza." Fascinant, non ? En Israël, on est "tué" – on est victime d'un acte violent, ça sonne héroïque, tragique. À Gaza ? On est juste "mort". On est "passé l'arme à gauche", comme on dit d'un vieux mouche-à-feu. On n'a pas été tué par quelqu'un, non, on est juste... arrivé à la fin. Peut-être qu'ils sont morts de vieillesse précoce, ou d'une indigestion de houmous. Qui sait ? Le verbe est si subtil, si délicatement neutre. C'est presque de la poésie, si la poésie pouvait faire mal en tabarouette.
Et les experts, parlons-en, calvaire ! Ces lumières de la pensée unique, toujours les mêmes têtes de cochon bien pensantes, sorties du même moule à gâteau idéologique. On les voit défiler, semaine après semaine, avec leurs analyses pré-mâchées, leurs prédictions qui tombent toujours pile (sauf quand elles tombent à plat, évidemment). C'est comme regarder un film dont on connaît la fin après les cinq premières minutes, mais qu'on est forcé de se taper jusqu'au bout parce que le câble est payé.
Alors oui, les citoyens se sentent "convaincus, voire disciplinés". C'est pas fort. Quand le Téléjournal ressemble plus à une homélie qu'à un bulletin de nouvelles, on finit par se demander si on n'a pas mis les pieds dans une secte. Et là, surprise ! Les théories du complot pullulent. Les médias alternatifs, souvent gérés par des originaux en chaussettes et sandales qui tapent sur leur clavier dans leur sous-sol, deviennent soudainement des bastions de la "vérité". Pourquoi ? Parce qu'au moins, eux, ils font pas semblant d'être impartiaux ! Leur biais est clair, assumé, pis même revendiqué. C'est déjà plus honnête que les faussetés des "professionnels".
Les médias traditionnels pleurnichent : "Oh, les réseaux sociaux ! Oh, les algorithmes ! Oh, l'ignorance du public !" Mais ils oublient de se poser la vraie question, celle qui fait mal : "Pourquoi le monde nous croit pu, même quand on jure sur la tête de notre grand-mère qu'on est neutres ?"
Peut-être qu'il est temps de séparer la "nouvelle" de la "prêche", l'"analyse" de la "leçon de morale", et l'"opinion" du "décret divin". Et surtout, de se souvenir de cette bonne vieille mission journalistique d'antan, celle qui cherchait à comprendre le monde, pas à le convaincre qu'il est épais de ne pas penser comme nous.
En attendant, continuons de regarder les nouvelles avec un œil critique et une bonne dose d'humour noir. Parce que si la situation n'était pas si grave, elle serait franchement tordante.
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