Gaza, le Suicide de l'Humanité en Direct (et sous-titré en famine)
Par Suzy Wong
Le dernier selfie de l'humanité à Gaza : Souriez, vous êtes filmés !
Ah, Gaza ! Le nouveau hotspot pour les photographes d'horreur. L’ami pigiste de l'AFP, lui, a les traits tirés. Pas de régime hypocalorique à la mode ici, juste la faim. Il lâche : "Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler." Un critique dirait : "Manque d'engagement, ce corps maigre ne vendra pas !" Mais comment travailler quand l'estomac fait plus de bruit que les bombes, et que le seul objectif que tu as en vue, c'est ta propre survie ?
L'AFP, cette agence qui découvre la famine au XXIe siècle
L'AFP, cette vénérable institution, est choquée. "Personne n'a vu un collaborateur mourir de faim!" C'est presque mignon, cette innocence. On se croirait à un cours d'histoire : "Et là, mes amis, l'humanité a découvert la famine par communiqué de presse." On pourrait presque entendre un petit rire nerveux. En même temps, c'est vrai qu'on avait un peu perdu l'habitude de voir des gens décéder de faim sous les yeux de l'opinion publique mondiale. La dernière fois, c'était dans un manuel d'histoire ou un film en noir et blanc, non ? Mais à Gaza, c'est en couleur, en direct, et en 4K sur les réseaux sociaux. Sauf que les likes ne remplissent pas les ventres.
Le grand spectacle de l'indifférence : Acte I, Scène Gaza
Le monde, lui, regarde. Ou pas. On est plutôt occupés à débattre des saveurs de crème glacée ou du dernier filtre Instagram. Et pendant ce temps, à Gaza, on joue la dernière pièce de théâtre en date : "La Disparition de l'Humanité". Les acteurs sont des civils affamés, des enfants terrifiés, et des journalistes qui, avant de s'éteindre eux-mêmes, essaient de nous envoyer les dernières scènes de ce drame absurde. Israël a gentiment interdit l'accès aux journalistes internationaux. Après tout, pourquoi s'encombrer de témoins quand on peut laisser les locaux faire le travail jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus ? C'est une sorte de "Netflix and chill" version apocalypse, où l'on est tous des spectateurs passifs, confortablement installés sur notre canapé mondial.
Et tenez-vous bien, même les travailleurs humanitaires se joignent à la fête ! Eux aussi doivent faire la queue pour obtenir de la nourriture, au risque d'être pris pour cible. Imaginez la scène : ceux qui sont censés aider meurent de faim eux-mêmes. Les stocks sont épuisés, et les organisations humanitaires voient leurs propres équipes et partenaires s'éteindre à vue d'œil. C'est le comble de l'efficacité humanitaire, non ? On envoie de l'aide pour… mourir sur place avec les bénéficiaires. On pourrait presque penser à une performance artistique absurde, si ce n'était pas si tragiquement réel.
Gaza : Scène Finale, Acteurs Affamés, Public Distrait
Heureusement, 109 organisations ont décidé de ne pas se contenter d'applaudir la pièce. Elles tirent la sonnette d'alarme et exigent des gouvernements qu'ils agissent. Leurs modestes requêtes ? Ouvrir tous les points de passage terrestres, rétablir l'acheminement complet de nourriture, d'eau potable, de médicaments, d'abris et de carburant via un mécanisme humanitaire dirigé par l'ONU, lever le siège, et instaurer un cessez-le-feu immédiat. En gros, ils demandent à l'humanité de ne pas signer son propre avis de décès. On verra si le public se lève pour une standing ovation, ou s'il se contente de changer de chaîne.
Alors oui, l'AFP demande l'évacuation de ses pigistes. Pour qu'ils ne meurent pas de faim sous ses couleurs. C'est la moindre des choses. Mais pendant qu'on gère cette "urgence relations publiques", la famine, elle, ne signe pas de communiqué de presse. Elle agit en silence. Et si l'humanité devait un jour faire son bilan de compétences, Gaza serait sans doute la ligne où l'on écrirait : "Échec critique. Incapacité totale à nourrir ses propres membres, y compris ceux qui essaient d'aider. Fin de partie."
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