Québec 2025 : Legault remet ça, parce que pourquoi pas ?

 Par Suzy Wong

Ygreck 

La grande stratégie de François Legault : La fuite en avant vers un quatrième mandat

Ah, François Legault ! Notre cher premier ministre, l'homme qui incarne la ténacité québécoise, le roc inébranlable face à l'adversité… surtout celle qu'il crée lui-même. On nous le répète à satiété : il veut se représenter en 2026, il veut "finir la job". Une "job" qui, il faut le reconnaître, est d'une originalité déconcertante. Parce que sous sa main experte, le Québec est devenu un véritable chef-d'œuvre de l'absurde. Nos services publics? Un concept abstrait, une sorte de légende urbaine que les plus âgés racontent à leurs petits-enfants. Le système de santé ? Une compétition acharnée pour le titre de "plus long temps d'attente aux urgences". Quant à l'éducation, disons que nos écoles rivalisent avec les musées d'art moderne pour l'architecture "brute" et le manque de ressources.

Mais qu'importe ! Pendant que le Titanic québécois prend l'eau de toutes parts, avec un déficit qui ferait pâlir d'envie un État tiers-mondiste et une décote de notre cote de crédit qui n'était pas arrivée depuis 30 ans (un exploit en soi !), François Legault, lui, s'accroche. Il tient bon. Il veut "finir la job". Quelle job, au juste ? Celle de nous prouver que le 3e lien est un projet essentiel, même s'il change de forme plus souvent qu'un caméléon sur une toile de Mondrian ? Ou peut-être celle de nous ressortir que l'usine Northvolt nous produira des batteries, des emplois et un avenir vert, tout en laissant planer le doute sur sa réelle contribution économique, comme une arlésienne suédoise ?

Parlons-en de la "job" ! C'est la job de transformer le Québec en un laboratoire social où l'on teste jusqu'où une population peut endurer avant de se rebeller bruyamment? La job de prouver que l'économie québécoise peut prospérer avec des pénuries de main-d'œuvre chroniques et des infrastructures qui s'effritent comme les promesses électorales ? Un mystère, une énigme digne des plus grands intellectuels.

La ruse ultime : Provoquer des élections anticipées !

Et voilà que, dans un éclair de génie stratégique, paraîtrait l'idée de génie germe : des élections anticipées à l'automne 2025 ! Parce que pourquoi attendre 2026 et risquer de se faire sortir par la grande porte par une population légèrement excédée, quand on peut se précipiter vers la victoire en 2025, profitant d'un "contexte plus favorable qu'il n'y paraît" ?

Ah, le contexte ! C'est là toute la subtilité de la manœuvre. Ce samedi, le Parti libéral du Québec élit son nouveau chef. Peu importe qui sortira vainqueur de cette course éreintante, cette personne sera un parfait inconnu, un nouveau-né politique à l'échelle du Québec. Elle devra former une équipe, recruter des candidats… Autant dire qu'elle sera en train de chercher ses chaussures pendant que François Legault, lui, sera déjà en train de célébrer sa réélection.

Une campagne précipitée, quel coup de maître ! C'est comme organiser une course de Formule 1 en donnant une charrette au nouvel arrivant et en confisquant les pneus de rechange. Les Libéraux, occupés à comprendre comment fonctionne un comité d'organisation de campagne, n'auront même pas le temps de s'apercevoir qu'ils ont déjà perdu. Pendant ce temps, le système SAAQclic, qui a fait la preuve de sa robustesse et de son efficacité à nous faire prendre notre mal en patience, aura préparé le terrain en nous habituant aux longues attentes et à la bureaucratie kafkaïenne.

La vision d'un Québec en pleine "réalisation"

Alors, oui, cette fuite en avant de François Legault est tout simplement brillante. Une stratégie digne des plus grands stratèges militaires, ou du moins des plus grands illusionnistes. Pendant que le Québec se débat dans des problèmes de santé, d'éducation, d'économie, de langue et de logement, notre premier ministre s'apprête à nous offrir un nouveau mandat. Non pas pour régler ces problèmes, bien sûr, mais pour "finir la job" de nous convaincre que tout va bien, que le Québec est un phare dans la tempête mondiale, et que toutes ces petites imperfections ne sont que des détails, des "ajustements" nécessaires à la grandeur future de la nation.

Après tout, pourquoi se soucier des sondages qui indiquent une popularité en chute libre quand on peut compter sur la confusion de l'opposition et l'apathie générale d'une population épuisée ? La "job" de François Legault, c'est finalement de nous montrer que la démocratie est un jeu subtil, où la débâcle peut rimer avec réélection, pourvu qu'on ait la bonne stratégie et une indifférence à toute épreuve face aux réalités du terrain. Et pour ça, il faut avouer, il est un maître incontesté.

En 2025, anyway, qui voudra voter PSPP qui veut juste parler de souveraineté alors que Trump nous menace de nous transformer en 51e état? Alors, on se prépare pour un automne 2025 mouvementé, gang ?


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