Bien sûr, ces quelques millions d'autochtones qui peuplaient le continent depuis des millénaires, ces cultures riches et complexes, ces civilisations millénaires... des détails, des broutilles ! Ils n'avaient pas de drapeaux à planter, de traités à signer, de maladies à propager, alors leur présence est purement anecdotique.
Et cette « découverte de travers », quelle élégance ! Une erreur de calcul, une petite méprise géographique, et voilà un continent entier rebaptisé « Indes occidentales ». Quelle importance, après tout ? Ce n'est pas comme si cela avait entraîné quelques siècles de colonisation, d'esclavage et de génocide. Non, non, juste un petit malentendu. Une simple « découverte de travers », comme on dirait d'un tableau mal accroché.
Alors, levons nos verres à Christophe Colomb, ce navigateur hors pair, cet explorateur audacieux, cet agent immobilier avant l'heure, qui a « découvert » un continent déjà habité. Et à Jean Giraudoux, cet historien subtil, ce géographe inspiré, ce moraliste éclairé, qui a su résumer l'histoire avec autant de finesse et de... disons-le, de candeur.
N'oublions jamais : l'Amérique, cette terre promise, ce paradis perdu, n'a jamais existé avant Colomb. Et depuis, elle n'a cessé d'être « découverte de travers ». Quelle ironie ! Quelle tragédie ! Quel spectacle !
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