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L'Amérique n'a jamais été découverte avant Christophe Colomb, et elle a toujours été découverte de travers.

 

Image générée par l'IA

«L'Amérique n'a jamais été découverte avant Christophe Colomb, et elle a toujours été découverte de travers.»

Ah, Jean Giraudoux, cet esprit éclairé, cet historien visionnaire ! Dans son discours de réception à l'Académie française en 1944, il nous a offert cette perle de sagesse, cette vérité indéniable : l'Amérique, ce territoire vierge, cette page blanche, n'attendait que le passage de Colomb pour exister.

Bien sûr, ces quelques millions d'autochtones qui peuplaient le continent depuis des millénaires, ces cultures riches et complexes, ces civilisations millénaires... des détails, des broutilles ! Ils n'avaient pas de drapeaux à planter, de traités à signer, de maladies à propager, alors leur présence est purement anecdotique.

Et cette « découverte de travers », quelle élégance ! Une erreur de calcul, une petite méprise géographique, et voilà un continent entier rebaptisé « Indes occidentales ». Quelle importance, après tout ? Ce n'est pas comme si cela avait entraîné quelques siècles de colonisation, d'esclavage et de génocide. Non, non, juste un petit malentendu. Une simple « découverte de travers », comme on dirait d'un tableau mal accroché.

Alors, levons nos verres à Christophe Colomb, ce navigateur hors pair, cet explorateur audacieux, cet agent immobilier avant l'heure, qui a « découvert » un continent déjà habité. Et à Jean Giraudoux, cet historien subtil, ce géographe inspiré, ce moraliste éclairé, qui a su résumer l'histoire avec autant de finesse et de... disons-le, de candeur.

N'oublions jamais : l'Amérique, cette terre promise, ce paradis perdu, n'a jamais existé avant Colomb. Et depuis, elle n'a cessé d'être « découverte de travers ». Quelle ironie ! Quelle tragédie ! Quel spectacle !

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