Je ne suis plus capable qu'on me vante continuellement les mérites de l'allaitement sur mon Facebook

Les mérites de l’allaitement sont vantés partout et j’y crois. Cependant, il y a beaucoup trop de pression faite par les infirmières en néo natalité pour inciter les mamans à donner le sein, et les femmes ne voulant pas allaiter ou n’étant juste pas capables de le faire, pauvres elles, faut pas qu’elles manquent d'arguments face à un personnel de santé beaucoup trop engagé là-dedans.  On dirait une nouvelle religion !

Moi, avec Xavier, ça ne marchait pas. De un, je ne produisais pas beaucoup de lait, peut-être parce que j’ai accouché plus tôt que prévu, le placenta ayant décollé. De deux, Xavier ne semblait pas doué pour téter (aujourd’hui on sait que sa dyspraxie verbale en était probablement la cause). Le pauvre, il était affamé et on refusait que je lui donne le biberon. Fallait absolument que je réussisse à le nourrir au sein, les infirmières ne voulaient pas pantoute l'en décrocher.    J'ai essayé toutes les techniques possibles : position Madone, Football, etc.   Je me suis aussi mise à la fameuse machine à traire après 72 heures de travail (accouchement) pour produire plus de lait, que j'ai stérilisée mille fois cela même si j'étais brûlée et suturée d'un orifice à l'autre.  Niet !  Même si le lait a fini par couler un peu plus, Xavier ne tétait pas mieux.   C'était horrible à regarder : mon petit enragé et affamé qui ne réussissait pas à s'accrocher à mon mamelon.  Que je me suis culpabilisée parce que ça ne marchait pas.

Par chance, une heure avant notre départ pour la maison, soit deux jours plus tard, une infirmière un peu plus âgée et croate est entrée dans notre chambre avec des petits biberons et m’a dit que parfois ça ne marchait juste pas. Quel soulagement.   Pour la première fois, quelqu'un voulait que mon petit boive.  Après avoir eu la nette impression d'être une mère ratée à cause d'une jeune infirmière de même pas 25 ans qui m'a demandé si je l'aimais mon fils quand je lui avais dit que je ne pouvais plus voir mon petit être aussi impatient de pouvoir boire, j'ai senti que j'étais enfin apte à combler l'estomac de mon petit homme.

À la maison, j’ai fait venir ma voisine à la retraite qui était une infirmière spécialisée avec les bébés et elle a essayé de faire en sorte que Xavier prenne mon sein. Après deux semaines d’acharnement, elle m’a dit de laisser tomber. Elle m’a aussi avoué que sa fille n’avait jamais pu allaiter son petit fils, que ça ne marchait juste pas.
Donc, C'est bien d'encourager l'allaitement pour tous ses bienfaits, mais quand ça ne marche pas, disons donc que le lait commercialisé fait quand même une bonne job et que nous n'allons pas hypothéquer la vie de nos mousses !

C'était ma montée de lait du jour

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