Les grands malheurs

Les malheurs pleuvent et viennent souvent en paquet de dix.  La vie - bien que parsemée de petits bonheurs, de joies spontanées et de rires- elle est surtout constituée d’obstacles, de déceptions et de nombreux deuils. Heureusement, mes petits malheurs personnels ne sont pas comparables à ceux de mes doux chérubins. Imaginez!  Hier matin, au moment de partir pour aller jouer avec un de ses amis, mon 6 ans m'a dit: «Peux-tu m’apporter mes souliers?»  J'ai levé un sourcil et lui ai dit: «Hum… non?  Tu peux aller les chercher toi-même?»  Et là, catastrophe!  Je n’avais clairement pas saisi la gravité de la situation, car ce fût le drame de sa vie: «Mais lààààà!!!  Je vais TOUT LE TEMPS les chercher moi-même!  Je suis TANNÉ de toujours aller chercher mes souliers!»  Sur ces paroles déchirantes, il s’écroula, désemparé.  Comment avais-je pu ne pas voir que mon enfant était dans une situation de quasi-maltraitance, à devoir, tel un esclave, faire quelques pas et se pencher pour agripper ses souliers, avant de devoir les enfiler.  Tout ça, à tous les jours de sa vie.  De la torture!

Mais il y a pire encore!  Mon 8 ans, en sortant du Subway, et passant devant le Tim Horton’s m'a demandé si on pouvait aller chercher des beignes.  Évidemment, la réponse fût non, vous savez comme je suis cruelle envers ces pauvres gamins!  Cette fois, j’ai eu droit à: «Mais tu veux jamais rien!  Tu dis toujours non toi!»  Le pauvre. C’est vrai qu’après son trio et un gros biscuit (alors qu’un jour de semaine, il n’a normalement pas droit à un dessert sucré!), c’était la moindre des choses de lui payer une boîte de beignes.  Appelez la DPJ quelqu’un!

Toutefois, tous ces terribles drames ne sont rien comparée à THE tragédie.  Il y a quelques années, alors que grand fiston avait 4 ans, il tentait de mettre ses chaussures comme un grand (ben oui, c’est un sujet sensible chez nous les souliers!!).  Il se met à crier alors je me penche pour l’aider et il refuse.  Je l’observe, et je vois qu’il tente de passer son pied au travers de la semelle.  Ce n’était pas une erreur.  Lui, ce matin là, il avait décidé qu’il allait enfiler ses espadrilles par la semelle, contre vents et marées.  Rien ne l’arrêterait!  J’ai eu beau lui expliquer, lui montrer qu’il y avait un trou bien pratique de l’autre côté qui -oh surprise!- sert justement à y glisser le pied, mais rien n’y faisait!  J’ai eu le droit à une crise et ce ne fût que le commencement d’une longue histoire, marquée de grandes catastrophes humaines: un sandwich coupé en triangles et non en rectangles, une clémentine qui a des pépins, etc etc.

Pôvres, PÔVRES zinfants.

Véronique Delorme

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