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L'éloge de la Réserve: Un contrat tacite avec l'Avenir

 Par François Laurier


J'ai toujours vécu avec le sentiment qu'un contrat tacite liait ma tranquillité présente à une vigilance perpétuelle. Ma prudence n'est pas une tocade, mais le fruit mûr d’observations glanées au fil des décennies. Quiconque a vu l'Outaouais submergé, a ressenti le froid mordant de la crise du verglas, ou a écouté les voix rassurantes (et nécessaires) des chefs d’État lors du déluge du Saguenay, comprend qu'entre la normalité et le chaos, il n'y a parfois que l'épaisseur d'une ligne de transmission brisée ou d'une crue printanière inattendue.

Se faire des réserves n'est pas un acte de défiance, mais une humble reconnaissance de la fragilité des systèmes. Je ne me considère pas comme un prophète de l’apocalypse, mais plutôt comme un architecte de mon propre havre, un homme qui choisit de s'organiser avec "les moyens du bord" avant que le bord ne se dérobe complètement. Combien de temps avant que les rayons ne se vident, que le métal des guichets automatiques ne s'immobilise, et que les réseaux vitaux ne fassent défaut? Ces questions ne sont pas pessimistes; elles sont simplement pertinentes. L’épicier, l’État, Hydro-Québec - ils ont tous des factures à payer. Leur résilience est louable, mais elle n'est pas infinie.

Mon refuge, loin des artères engorgées, est ma première ligne de défense. L’habitation s’y fait forteresse de l'autosuffisance. Le poêle à bois, avec son ventre de fonte noir, n'est pas un luxe, mais le cœur battant de la survie, nécessitant l'hommage régulier du bois coupé et séché. À ses côtés, l'espoir d'un jardin généreux incarne la véritable richesse : la capacité de transformer la terre ingrate en pommes de terre, tomates et carottes. L’idée d’un poulailler, si la municipalité l’agrée, est l’étape suivante vers une autonomie protéique, un symbole de la vie qui perdure et se renouvelle loin des chaînes d'approvisionnement.

Mais l'autonomie n'est pas qu'organique ; elle est aussi mécanique. L'énergie est le nerf de la guerre moderne. Mes panneaux solaires en projet et mon éolienne artisanale, fruit de longues heures d'étude sur YouTube, représentent la quête d'une indépendance électrique. Pour les urgences, il y a la génératrice, qui rappelle toutefois l'amère vérité: toute mécanique dépend du carburant, un bien qui, par sa nature même, pourrit. Dois-je stocker l’essence, la faire tourner, la remplacer? Le coût de cette vigilance est-il justifié? C'est le paradoxe du planificateur: la réserve est un sacrifice perpétuel. Heureusement, le vélo, les raquettes et les skis de fond rappellent que la puissance la plus fiable réside dans la force musculaire et l'ingéniosité.
L’inventaire alimentaire est, lui, un poème à la densité calorique: riz, avoine, légumineuses sèches, sel, sucre, et une armée de conserves pour traverser l'hiver. Ce stockage, combiné à la trousse de désinfection de l’eau, forme le rempart de base contre la disette. En dessous de cette couche, résident les outils de l'action: la hache, le canif Victorinox, le Leatherman. Et, plus profondément, la contemplation d’une arme à feu, nécessaire pour la chasse, mais dont l'ombre s'étend vers la protection, marquant le passage de la précaution à la défense ultime.

Le dernier poste de mon inventaire, et peut-être le plus vulnérable, est celui de la santé. La trousse de premier soin, toujours à jour, les réserves d'acétaminophène et d'ibuprofène, l’alcool à friction, sont le rappel que même le plus préparé des hommes reste une créature de chair.

Ces réserves, en définitive, ne sont pas un refuge contre le monde, mais une ancre dans celui-ci. Elles me confèrent une marge de manœuvre, une liberté de choix. Elles me permettent, si la catastrophe frappe, de ne pas être le premier à devoir me tourner vers autrui. Mon stockage est mon assurance-vie, un pari sur ma propre capacité à rebondir.

Alors, oui, on peut m'appeler survivaliste. Mais je préfère me voir comme un citoyen responsable qui a négocié avec l'avenir. Et je suis prêt, très prêt, à échanger mes méthodes et mes doutes avec quiconque partage cette quête de résilience. L'idée de passer au prochain niveau, la survie en temps de guerre, m'interpelle, car elle déplace le défi du physique au psychologique, de la réserve à la discrétion.

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