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Manger local : L'art délicieux de la schizophrénie géographique

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 Par Suzy Wong


Le grand jeu de la patate : Qui est "local" et qui ne l'est pas ?

Manger local, c'est le nouveau sport olympique où on s'enfarge dans les fleurs du tapis des bornes kilométriques. Pour certains, si ta carotte a fait plus de 150 km, elle est maganée et son empreinte carbone est un péché mortel. D'autres, les plus lousses, étirent ça jusqu'à 250 km. C'est être dans le champ pas mal, mais bon, faute de pain, on mange de la galette.

Heureusement, l'Agence canadienne a coupé la poire en deux avec une définition où l’affaire est ketchup :            « local », c'est tout ce qui pousse dans ta province. C'est la cerise sur le sundae du régionalisme !

Mais attention, si tu joues au 100% local, tu vas te ramasser avec une crotte sur le cœur en faisant le deuil de tes petits plaisirs. Tu peux faire une croix sur les oranges, les bananes et les avocats. Oublie ton café matinal ou ton chocolat chaud après une poudrerie – le cacao et le café ont eu leur voyage, ils sont passés dans l'illégalité climatique ! Et l'huile d'olive ? Tu vas devoir faire rôtir tes légumes racines dans du beurre de ferme d'à côté, sinon tu es dans les patates !

Bonne chance pour faire dorer vos légumes racines dans du gras de phoque... je veux dire, dans une « matière grasse de proximité » ! Ça coûte les yeux de la tête, mais si ça vient pas d'ici, on s'en lave les mains!

Bref, manger « 100% local » est la promesse d'une cuisine extrêmement vertueuse, mais délicieusement monotone. Imaginez un menu d'hiver au Québec : Potage de courge, choucroute, et pour le dessert... un potage de courge plus sucré. Tu vas t'endormir sur la table
avant la fin !

Le drame saisonnier : Quand le congélateur devient ton chum

Manger local, c'est aussi se mettre la tête sur le billot des saisons. Penser que tu peux te faire un bol de fruits variés en plein mois de janvier, c'est parler à travers ton chapeau. En hiver, quand ça vente à écorner les bœufs dehors, la variété se résume aux légumes racines et à la courge.

Pour nous, les broches à foin du jardinage (parce qu'on a les mains pleines de pouces), la solution, c'est les aliments surgelés. C'est le « local » qui a été serré dans le congélateur l'été dernier. Oui, je rêve de prendre des formations pour ne pas passer dans le beurre avec mon jardin urbain, mais même en devenant la pro des bacs, je n'aurai jamais assez de place pour enfiler assez de réserves dans mes congélos jusqu'au printemps.
Alors, on se tourne vers les serres écologiques et les 1 200 entreprises certifiées Aliments du Québec qui s'arrangent pour qu'on puisse quand même se sucrer le bec avec des fraises ou des tomates qui ne viennent pas de l'autre bout du monde. C'est pas piqué des vers, ça !

Montréal-Laval : La poutine du localisme !

À Montréal et à Laval, l’affaire est tiguidou pour être un vrai mangeur local. Consommer local et bio, c'est l'arme secrète pour combattre le changement climatique au quotidien. C'est aussi dynamiser l’économie locale (pour qu'on ait de l'Agneau de Laval plus frais que frais) et, surtout, sauvegarder nos terres agricoles pour qu'elles ne deviennent pas un stationnement quétaine.

Et entre nous : si t'as une écœurette aiguë du monsieur qui dirige au sud de la frontière, acheter nos produits plutôt que les leurs, c'est comme lui dire d'aller se faire cuire un œuf (dans ma petite tête à moi, ça vaut tous les boycotts!).
Voici où tu peux aller te bourrer la fraise en étant vertueux :

Le Ravitaillement express et urbain : Les Fermes Lufa (des serres sur les toits, ça torche!), Au Panier de Chomedey, les Marchés publics de Montréal et le Marché du Vieux Sainte-Rose. C'est là que tu trouves de quoi te faire un bon dîner ou souper qui a du sens.
L'expérience rustique : Tu peux aller niaiser avec les animaux à la Ferme du Crépuscule (cabane à sucre biologique, rien de moins !) ou aux Samedis à la ferme. Imagine : yoga avec des chèvres ! C'est la cerise sur le sundae de l'activité locale !
Les pros du Réseau Équiterre : Fais ton épicerie directement auprès des Jardins d’Ambroisie ou chez De la ferme à la maison. C'est du local qui a passé comme dans du beurre du producteur à ton assiette.
Le poisson pas louche : Si tu veux pas te faire pogner en sandwich avec du poisson pêché n'importe comment, va à la Poissonnerie Fou des Îles (Ocean Wise et Sea Choice).
Finalement, manger local, c'est pas pire comme idée. On mange plus frais, on donne un coup de main aux producteurs et on se sent un peu moins assis sur son steak devant l'urgence climatique.

Finalement, manger local, c'est pas pire comme idée. On mange plus frais, on donne un coup de main aux producteurs et on se sent un peu moins assis sur son steak devant l'urgence climatique.

Alors, la semaine prochaine, tu te paquetes la fraise avec des bleuets du Québec ou tu pars à la chasse à l'huile d'olive ?

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