Ma collection de surprises visuelles : Scotomes scintillants et autres bébelles de la CADASIL

 Par Suzy Wong

J'ai mon voyage avec cette CADASIL-là ! La diplopie, les troubles d'oculomotricité, les scotomes scintillants, pis la perte de vision temporaire... C'est une vraie gâchine de lac qui m'arrive dret dans la vue!

Faut croire que le diable m'a chié dessus le matin où mon cerveau a décidé de s'équiper de ces bébelles-là. On dirait que j'ai un téléviseur brisé dans la tête qui me montre un show de lumières stroboscopiques, pis en prime, il m'offre la vision double. Je suis tout le temps en train de calouetter des yeux comme une chouette!

Quand la vision temporaire me quitte, c'est comme si j'avais la tête dans la graisse de bines à l'heure du dîner. T'as beau être bien gréyée, ça te met à terre, pis t'es là, à te demander : «Est-ce que c'est moi qui chavire ou ben c'est l'autobus?»

L'ironie et l'argent : deux fois plus pauvre !

Avoir la vision double, mais juste pour les troubles, ça, ça fait zire ! Si au moins, à cause de mes deux fois quatre yeux, je pouvais voir mon compte en banque double, je serais riche comme un pilo de foin ! Mais pantoute ! Je continue à ramasser mes pièces pour arriver.

C'est comme si le bon Dieu m'avait dit : «Tiens, ma belle, voici un beau paquet de misères, mais pour l'argent, tu vas continuer à te pogner le beigne pour arriver.» Merci ben, t'es smatte en maudit !

La traite à l'épicerie : une vraie bataille !

Pis quand je dois m'agrayer et sortir pour l'épicerie, je vous dis, c'est pas si pire qu'un veau monté dans un arbre, mais on s'en approche !

Parcourir les allées avec mon panier, c'est une vraie broche à foin de problèmes :

1. Le Labyrinthe du Double : Le sac de patates, le pot de confiture... tout a un jumeau ! Faut que je mire les étiquettes en fermant un œil, sinon je finis par acheter quatre boîtes de la même affaire. J'ai l'air d'un fou amarrable en plein mitan de l'allée des conserves.

2. L'Attaque des Hypertensifs : Les lumières des frigos, combinées à mes bébelles visuelles, me donnent l'impression d'être à une disco des années '80. Je badjeule dans ma tête : «Arrête de scintiller, j'ai juste besoin d'un p'tit brin de lait !»

3. La Danse du Panier : Je m'en vais pas à une danse de chez-nous, mais mon pas est trapigné! Le panier se dédouble, les allées se capseillent. Faut tout le temps que je fasse attention pour pas camper quelqu'un par terre, surtout la vieille madame !

C'est ça, la vie. Une série d'aventures avec des yeux qui ont l'air d'être dans un bouillard perpétuel.