Le nouveau ou la nouvelle "top gun" de l'itinérance : parce qu'un problème de rue, ça se règle avec une limousine et des PowerPoints
Par Suzy Wong
T'sé veux dire! On se plaint à Montréal qu'on a de la misère à trouver un médecin de famille, que le système de santé est magané, pis qu'on a plein de monde qui couchent dehors... Et la "solution miracle" de la mairesse? Un nouveau "top gun" pour l'itinérance! Mais tabarnouche, c'est comme essayer d'éteindre un feu de forêt avec un petit jet d'eau.
Un plan qui ne tient pas la route
On nous prend vraiment pour des valises. On s'en doutait un peu qu'on n'avait pas besoin d'un nouveau gym en itinérance. Les sans-abris, de l'exercice, ils en font en masse! Marcher des kilomètres pour trouver un peu de chaleur ou de quoi se mettre sous la dent, c'est pas mal plus efficace que n'importe quel tapis roulant. La vraie solution, c'est un nouveau chef qui va leur montrer comment se tenir debout quand t'as plus de toit. C'est à mourir de rire!
Ils vont nous former une équipe d'élite qui va survoler le problème en F-18. J'ai hâte de voir ça. Une fois qu'ils auront une "vue d'ensemble", ils vont nous dire qu'en fait, tout ce qu'il faut, c'est une meilleure gestion et plus de PowerPoints. On se plaint que des gens dorment dans la rue, et la réponse de la mairesse, c'est un nouveau staff, un nouveau logo et des conférences de presse. C'est du génie, ça!
De la bureaucratie et des belles paroles
On a beau se plaindre qu'il manque de personnel sur le terrain et que les urgences débordent, la réponse est toujours la même patente qu'on voit au provincial et au fédéral. Un nouveau comité, un nouveau plan d'action, une nouvelle limousine pour le nouveau directeur. C'est comme si on avait une fuite d'eau dans la cuisine, et qu'au lieu de la réparer, on achetait une nouvelle tapisserie pour faire plus joli. On nous offre des beaux mots pour masquer la pauvreté. C'est pas de nouveaux bureaux ou de nouvelles conférences de presse dont on a besoin. C'est de l'aide concrète pour le monde qui sont déjà sur le terrain, qui travaillent comme des forcenés pour aider les plus vulnérables.
On a besoin de s'asseoir, de se regarder dans le miroir pis de se dire qu'on a un gros problème. Un problème qui n'est pas dans le bac de recyclage, ni dans les limousines, mais bien dans nos rues.
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