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La Grande Vacance : Comment une absence a failli faire imploser la réalité

 Par Suzy Wong

La nature, dit-on, a horreur du vide. Il s'avère que Donald Trump aussi. Son absence de la scène médiatique du mardi 26 au samedi 30 août a créé un trou noir informationnel si dense que la réalité elle-même menaçait de s'effondrer. L'univers médiatique retenait son souffle, ou plutôt, rafraîchissait frénétiquement ses fils d'actualité.

Le silence était assourdissant. Les présentateurs de nouvelles, habitués à un déluge quotidien de déclarations fracassantes, fixaient leurs prompteurs vides d'un air hébété. Les experts, privés de leur sujet de prédilection, étaient contraints de débattre de véritables enjeux politiques, une tâche pour laquelle ils étaient manifestement sous-qualifiés.

La machine à rumeurs, parfaitement huilée, s'est alors emballée. Le mot-clic #TrumpIsDead est devenu viral. Les théories allaient du plausible (un steak trop cuit qui aurait mal tourné) au fantastique (enlevé par des extraterrestres trouvant sa rhétorique « un peu  excessive »). Internet, fidèle à lui-même, a perdu la tête.

L'agenda officiel de la Maison-Blanche a été publié, révélant un programme totalement vide pour le président. Ce ne fut pas interprété comme des vacances bien méritées, mais comme la preuve irréfutable de son trépas.  « Il ne se repose pas », a déclaré gravement un commentateur, « Il repose en paix. »

C'est alors qu'entre en scène le vice-président J.D. Vance, chargé de calmer les esprits. Face aux caméras, il s'avance, s'éclaircit la gorge et, avec le plus grand sérieux, déclare : « Le président est plus vivant que jamais. Son esprit, son essence... sont tout autour de nous. Il a simplement... transcendé le besoin d'une forme    physique. »

L'effet fut, comme on pouvait s'y attendre, totalement inverse. La base ultra-MAGA a interprété cela comme un message codé : Le Donald avait atteint un état de conscience supérieur, devenant une divinité politique. Les complotistes y ont vu une confirmation : il avait été remplacé par un sosie, ou peut-être un hologramme.

La Maison-Blanche a tenté de faire marche arrière. Ils ont publié une photo du Donald sur un terrain de golf, mais elle était étrangement floue et il semblait tenir un bâton de golf fait de pure lumière. « C'est un sabre laser ! » s'est exclamé un forum en ligne. « Il est devenu un Jedi ! »

J.D. Vance a tenu une autre conférence de presse pour « clarifier ». « Quand j'ai dit qu'il avait transcendé sa forme physique, je voulais dire qu'il était en retraite spirituelle. À Mar-a-Lago. Avec un excellent cheeseburger. Il communie avec l'âme de la nation. » La bourse a eu un hoquet.

Finalement, le samedi, Le Donald est réapparu. Il est sorti d'un hélicoptère, l'air bronzé, reposé et totalement déconcerté par le chaos. Il a brandi un journal avec le titre « TRUMP EST MORT ? » et a hurlé : « Fake news ! J'obtenais juste le meilleur bronzage. Un bronzage formidable. Personne n'a de meilleurs bronzages. »

Le monde a poussé un soupir collectif et compliqué. Le cycle des nouvelles a repris, les experts ont retrouvé leur sujet et Internet est passé à la prochaine crise fabriquée de toutes pièces. Mais pendant quelques jours étranges en août, de simples vacances sont devenues un drame existentiel national, prouvant que dans la politique moderne, l'absence de bruit est le son le plus suspect de tous.

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