Le chemin du bonheur d'Éliane (pis toute la patente)

 Par Suzy Wong

Inspirée par @EnRouteVersLeBonheur@qlub.social et son interrogation: Quels sont les « obstacles » qui peuvent gâcher ton bonheur?

Éliane, une femme sino-québécoise avec ses lunettes transparentes toujours un peu de travers, vivait une existence d'un calme tellement insultant qu'on se demandait si elle n'avait pas caché son "pacte du bonheur" sous son matelas. Elle flottait à travers la vie comme une feuille morte sur la rivière, sans jamais s'accrocher aux cailloux. C'était tellement paisible que ça en devenait louche, un peu comme un écureuil qui traverserait l’autoroute 40 sans se faire frapper.

Oh, on lui avait pourtant bien dit que la vie pouvait être imprévisible et pleine de surprises. Pleine de petites (ou très grosses) crosses sur son chemin, comme un nid-de-poule en plein milieu de la 20. Mais même quand le sentier devenait rocheux, son cœur chantait plus fort qu’une gigue de Boudreau et de Racicot à Dupuy. Pas de chicane dans sa cabane, même quand ça brassait un peu. Elle avait toujours le bon bord en face, comme on dit.

Elle se souvenait des rires de ses parents, de deux tourtereaux qu’elle a affectueusement aimés, et de la joyeuse bande d'amis avec qui elle avait partagé tant de moments. Tellement parfaits qu'on se demande si elle n'avait pas inventé ça pour se donner bonne conscience. Tout un monde de petits "ti-namour" et de soirées où les jokes de mononc' faisaient mouche.

Quand ils sont partis, un à un, Éliane a ressenti la tristesse, évidemment. Mais elle a aussi trouvé une force tranquille en elle, une certitude que l'amour ne disparaît jamais vraiment. Pas de troubles, elle était toujours là, comme un roc. Faut le faire! Elle n'avait pas le «feu au cul», comme on dit.

Et puis, il y avait Loïc, son fils, un rayon de soleil avec un sourire qui aurait pu recharger la ville entière en électricité. Un vrai moteur, toujours à 100 milles à l'heure, un peu comme un «p’tit cul pas d’souliers» qui court après les balles de tennis, de baseball, etc. Son énergie était une source inépuisable de bonheur pour elle. Et de patience, on s'entend, parce qu'il pouvait être un vrai orateur très argumenté!

Et puis, il y avait Marc, son complice des vingt dernières années, son ancre dans la tempête et son meilleur ami. Leur amour était comme un vieux chêne, solide et enraciné. Son chum, quoi. Toujours là, même quand elle le gossait un peu. Toujours là pour lancer une joke pas nécessairement drôle, mais tellement niaise qu’Éliane finissait par en rire aux éclats.

Avec Marc, chaque jour était une douce mélodie, faite de petits gestes, de conversations profondes (pas tout le temps, vraiment pas tout le temps!) et de silences confortables. Il était son port d'attache. Et parfois, les silences étaient vraiment, vraiment confortables. Il n'était pas son "chevalier blanc", mais il était là.

Éliane savait que la vie continuerait d'apporter son lot de défis. Mais tant que Loïc et Marc étaient à ses côtés, son chemin du bonheur resterait dégagé, rempli de lumière et d'amour. C'est pas la fin du monde, elle avait son monde à elle.

Pour Éliane, le bonheur n'était pas l'absence de problèmes, mais la capacité de trouver la joie dans chaque instant, entourée de ceux qu'elle aimait. Et ça, c'était son plus grand secret. Ben voyons donc! C'était évident comme le nez au milieu de la figure.


Fin




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