L'année où on a appris à s'éloigner pour mieux se détester

 Par Suzy Wong

 Ça fait suite à une conversation @qlub.social avec @manu@manu.quebec, @simon_duchesneau@plus.qlub.social, @GenevieveG@plus.qlub.social

Dan Misdea : Polarisation Politique 

La diplomatie du chaos : l'art de "se faire des amis"

L'année 2020 a été un véritable miracle pour les relations humaines. La pandémie a fait de nous des champions du lien social… à 2 mètres de distance. On a découvert les joies du télétravail, où on pouvait enfin juger la décoration intérieure de nos collègues et se féliciter de ne plus avoir à supporter leurs conversations sur la météo. Le grand apéro entre amis est devenu une performance à l'écran, chacun attendant son tour pour raconter ses malheurs, avec un silence pesant dès que quelqu'un coupait son micro. Un vrai progrès pour la communication !

Et puis, il y a eu la politique de Donald Trump, le génie incompris de la diplomatie. Il a transformé la scène internationale en une cour de récréation, où les alliances se faisaient et se défaisaient sur un coup de tête, ou plutôt, sur un tweet. L'Accord de Paris ? On s'en fiche. L'accord sur le nucléaire iranien ? Fichu, on sort. C'était l'ère où les traités internationaux, ces textes poussiéreux écrits par des gens en cravate, se retrouvaient déchirés comme de vieux papiers. Les alliés de l'Amérique, habitués à se tenir la main, ont soudainement dû réapprendre à marcher tout seuls, à se dire que le plus grand "ami" pouvait aussi être le plus grand "ennemi".

Le grand déchirement familial

Et au milieu de tout ça, il y a eu les familles. En plus d'être divisées par les écrans et la distance, elles l'ont aussi été par les opinions. D'un côté, ceux qui portaient un masque chirurgical même pour sortir les poubelles, et de l'autre, ceux qui y voyaient un complot des reptiliens pour nous empêcher de respirer le grand air. Les repas de Noël se sont transformés en champs de bataille idéologiques, où une simple question sur la vaccination pouvait faire exploser des décennies de complicité. C'était l'époque où on pouvait perdre un cousin à cause d'un article de blog, et où les discussions sur l'élection américaine étaient plus dangereuses qu'une bombe. L'unité familiale est passée du statut d'acquis à celui de vœu pieux.

En bref, 2020 fut l'année où nous avons appris à nous rapprocher en nous éloignant, où la diplomatie est devenue un sport de contact, et où la famille est passée d'un refuge à une arène de combat. Quel beau moment pour être en vie !