Le Cabinet Fantôme Conservateur : Plus Fantôme que Cabinet

 Par Suzy Wong


Le Cabinet fantôme : On vous assure qu'ils sont là... quelque part !

On dit que l'absence rend le cœur plus tendre, mais dans le cas du Cabinet fantôme conservateur, elle rend surtout l'esprit perplexe. Shelby Kramp-Neuman, la ministre fantôme responsable du Commerce canado-américain, est si discrète qu'on se demande si elle ne gère pas les relations transfrontalières par télépathie. Pendant ce temps, les camions passent, les marchandises circulent, et nous, on attend toujours le communiqué de presse signé d'un panache de fumée. Certains murmurent qu'elle est en fait une négociatrice secrète, opérant depuis une dimension parallèle où les accords commerciaux sont conclus sans une seule conférence de presse.

Puis, il y a Gérard Deltell, le ministre fantôme responsable du Revenu. Alors que l'inflation fait des siennes et que les portefeuilles rétrécissent, M. Deltell est introuvable. On l'a vu pour la dernière fois... eh bien, personne ne s'en souvient vraiment. Peut-être qu'il est trop occupé à optimiser ses propres impôts pour avoir le temps de se prononcer sur les nôtres. Ou peut-être qu'il applique la théorie selon laquelle le meilleur moyen de résoudre un problème de revenu est de ne pas en parler du tout. Une approche audacieuse, il faut l'admettre. Ses collègues disent qu'il laisse des Post-it dans le bureau, mais personne ne les a encore décryptés.

Et comment oublier Philip Lawrence, le ministre fantôme des Affaires intergouvernementales et de l’Économie canadienne unifiée, Commerce interprovincial ? Son portefeuille est si vaste qu'il a probablement besoin d'une carte routière pour se le rappeler. On ne l'a pas beaucoup entendu, ce qui est peut-être une stratégie géniale. Après tout, si personne ne se plaint du commerce interprovincial, c'est que tout va bien, n'est-ce pas ? Ou alors, c'est que personne ne sait qui est censé en parler. C'est le dilemme du chat de Schrödinger de la politique : il est peut-être très actif, mais tant qu'on ne l'observe pas, on ne peut pas le confirmer. Des rumeurs disent qu'il a été aperçu une fois dans un corridor, mais la lumière était si faible qu'on n'est pas certain.

D'autres vedettes de l'ombre

Et la liste des talents cachés ne s'arrête pas là !

Prenez Pierre Paul-Hus, le ministre fantôme de la Sécurité publique. Avec la criminalité qui fait les manchettes, on pourrait s'attendre à une présence forte. Mais M. Paul-Hus est si furtif qu'il pourrait enseigner la discrétion à la GRC elle-même. Peut-être qu'il travaille sur un plan secret tellement sécuritaire qu'il ne peut même pas le rendre public. La sécurité avant tout, n'est-ce pas ? Même la sécurité de son propre profil médiatique. On raconte qu'il s'est déguisé en lampadaire lors d'une manifestation pour mieux observer la foule, mais l'information n'a jamais été confirmée.

Ensuite, il y a Tim Uppal, le ministre fantôme des Affaires autochtones. Alors que les enjeux autochtones sont cruciaux et complexes, M. Uppal semble avoir adopté une approche zen, laissant la nation s'interroger sur sa position. Peut-être qu'il s'est inspiré du mode de vie ancestral, retournant à la nature pour méditer sur les traités et les réconciliations, loin des micros et des caméras. Des observateurs l'auraient confondu avec un touriste contemplatif sur les rives du fleuve, ce qui illustre bien sa discrétion.

Et bien sûr, nous avons Michael Barrett, le ministre fantôme de la Santé. Pendant que les Canadiens jonglent avec les listes d'attente et les pénuries de médecins, M. Barrett semble avoir opté pour la thérapie silencieuse. Peut-être qu'il croit au pouvoir de l'auto-guérison du système de santé, ou qu'il est trop occupé à éviter les épidémies de déclarations publiques. Son bureau est souvent vide, ce qui suggère qu'il est probablement en train de faire du bénévolat incognito dans un hôpital, mais cela reste une pure spéculation.

N'oublions pas James Bezan, le ministre fantôme de la Défense nationale. Alors que les conflits mondiaux se multiplient et que les discussions sur le budget militaire s'intensifient, M. Bezan est si absent qu'on se demande s'il ne mène pas des opérations secrètes dans l'ombre. Peut-être qu'il est en mission classifiée à l'étranger, protégeant nos intérêts sans que nous le sachions. Ou alors, il a juste très bien maîtrisé l'art de l'invisibilité tactique. Il paraît qu'on l'a vu une fois en tenue de camouflage, mais c'était peut-être juste pour tondre sa pelouse.

Et finalement, Luc Berthold, le ministre fantôme de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. À l'heure où les prix des aliments augmentent et où les agriculteurs font face à des défis, la discrétion de M. Berthold est impressionnante. Peut-être qu'il est en train de semer les graines d'une nouvelle politique agricole secrète, qui germera et poussera en silence avant de nous surprendre avec une récolte de solutions. Ou alors, il est simplement en train de profiter de la paix et de la tranquillité de la campagne, loin du tumulte politique. Personne ne l'a entendu se prononcer sur le prix du lait depuis des lustres.

En fin de compte, la discrétion est une vertu, et le Cabinet fantôme conservateur la maîtrise à la perfection. Ils sont tellement fantomatiques qu'on pourrait presque croire qu'ils existent uniquement dans nos pensées. Ou qu'ils attendent le moment parfait pour se matérialiser et nous surprendre avec une déclaration fracassante sur... eh bien, sur n'importe quoi. Le suspense est insoutenable !

Est-ce que cette belle invisibilité est une stratégie brillante ou juste un oubli d'allumer les lumières ?


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