juste de fausses attentes : Le système et ses critères lunaires
Par Suzy Wong
Ah, la Victime Parfaite : Un Mythe Tellement Accessible Qu'on Se Demande Pourquoi Le Monde Ne Se Dépêche Pas !
Voyons donc, la victime parfaite ! Un mythe, vous dites ? Pffft, c'est d'une simplicité biblique, on se demande pourquoi le monde entier ne se précipite pas pour cocher toutes les cases, tabarouette ! C'est pas comme si c'était de la physique quantique appliquée à la broderie, hein ? Le manuel est clair comme de l'eau de roche, pas de chichis !
Pour atteindre ce statut convoité de créature immaculée, il faut d'abord une garde-robe digne d'un gala. Oublie tes vieux cotons ouatés tachés de poutine ou ton pyjama de Noël, même si un incendie ravage ton immeuble. Non, non, une robe de soirée qui crie "je suis une dame respectable" ou un tailleur strict de notaire, histoire de bien prouver que tu n'étais absolument pas en train de vivre ta vie de petite bum avant le drame. Et le truc ultime : pas une maudite goutte d'alcool dans ton sang, pas une miette de joie, même si on t'a forcé à vider une barrique ; fallait anticiper, voyons, t'es pas un nouveau-né qui vient de sortir du four, non ? Fallait juste être une voyante et une chimiste à temps plein, c'est simple !
La Réaction : Le Grand Numéro de Cirque Émotionnel
Ensuite, la fameuse réaction. Une sidération totale, c'est le grand prix, ça. Mais attention, pas de pleurnichage trop bruyant qui pourrait irriter les oreilles délicates de l'audience, ni de silence de mort qui pourrait être interprété comme un signe de consentement secret. Non, non, il faut le juste milieu, l'expression parfaite de la détresse contenue, celle qui hurle "Je suis une victime !" avec la discrétion d'une ballerine. Et la colère ? Pffft, la colère, c'est pour les truands qui ont des choses à se reprocher, pas pour les agneaux innocents. Faut pas mêler les torchons avec les serviettes, là. C'est quand même la base du savoir-vivre judiciaire !
Le Témoignage : La Dictée Parfaite de la Vie, Sans Rature SVP
Le témoignage ? Oh là là, le témoignage ! Faut que ce soit limpide comme l'eau de source des Appalaches, chronologique à la milliseconde près, sans la moindre hésitation, même si ça fait une décennie et que tu te souviens à peine de ce que tu as déjeuné ce matin. Chaque maudit détail doit être gravé dans ton cerveau comme sur une tablette de pierre, comme si tu avais pris des notes en temps réel avec un sténographe personnel caché sous ton lit. Et si, par malheur, un petit virgule change entre deux dépositions, c'est clair : tu es en train de nous conter des salades, chère Madame, tu mens comme une arracheuse de dents, évidemment. Tu as juste pas la mémoire d'un éléphant qui se souvient de chaque cacahuète, c'est ça ton crime, n'est-ce pas ?
L'Après : La Marche Sur le Fil de Rasoir, Toujours en Équilibre
Puis, l'après. Surtout, ne change rien à ta vie, mais change absolument tout. Ne sois pas traumatisée au point de devenir une loque humaine incapable de lacer ses souliers, mais ne sois pas trop résiliente non plus, ça pourrait laisser penser que c'était juste une petite chicane de rien du tout. Et bien sûr, tu en parles immédiatement à la terre entière, mais sans avoir l'air d'une chercheuse d'attention, la pauvre. Faut trouver le parfait équilibre entre le mutisme d'une huître et l'hyper-communication d'une radio FM. C'est simple comme bonjour, faut juste être un gymnaste olympique des émotions. Un vrai casse-tête chinois, mais sans la notice !
Le Nouveau Guide de Survie des Agresseurs : Filmez, Filmez, Filmez !
Ah, et la cerise sur le sundae au sirop d'érable du gros bon sens juridique, c'est le message lumineux de LA juge Maria Carroccia. C'est plus clair que l'eau du robinet après l'ébullition, les gars : n'oubliez surtout pas de filmer votre "partenaire" en train de réciter son consentement comme un poème, après l'affaire. Un conseil d'une inutilité confondante, selon Carter Hart, un des athlètes professionnels, qui nous a avoué, avec la candeur d'un enfant, que c'est une pratique tellement banale dans le monde du sport. Tu parles, le gars doit savoir, il est pro ! Et la super nouvelle pour eux, c'est que la preuve est faite : ça marche en tabarouette, cette technique-là !
Parce que, soyons francs, quand ils sont cinq gars autour d'elle, le gros bras tendu avec le téléphone pour filmer, le consentement, il est tellement éclairé. On croirait presque une séance de casting pour un film éducatif, où tout le monde est super détendu et en pleine possession de ses moyens ! C'est si naturel, on pourrait le mettre dans un cours d'éthique, genre "consentement 101".
Le Consentement : Une Blague de Mauvais Goût Signée "Justice" ?
Pis quand une sommité comme Daphné Gilbert, la prof de droit de l'Université d'Ottawa, ose dire que "le consentement préalable n'existe pas" et que "le consentement a posteriori non plus", on voit bien qu'elle a pas la même game que la juge. La juge, elle, trouve qu'une vidéo bidon filmée après coup, ça vient pulvériser la crédibilité de la plaignante. Et le fait qu'elle ait dit "je suis correcte" à son ami en début de soirée ? Ah, ça, c'est la preuve irréfutable qu'elle était probablement d'accord pour toutes les fantaisies ! Comme si "je suis correcte" voulait dire "allez-y les boys, faites-moi le grand jeu" ! Faut juste savoir décoder le langage mystérieux des femmes, voyons. C'est une compétence cruciale en cour, plus importante que le Code criminel, apparemment.
La Mémoire Photographiqe : Le Nouveau Passeport de la Justice (Si T'en As Une !)
Pis comme d'habitude, la défense a sorti son arme secrète : l'attaque en règle de la mémoire de la plaignante. Pour prouver une agression, faut avoir une mémoire de super-ordinateur, photographique à toute épreuve, comme si un trauma était une opportunité de tester ta capacité de rétention. C'est pas comme si le système judiciaire était rapide, hein ? Ça a pris trois ans entre l'enquête et le procès, sept ans après les faits. Même si t'avais commencé les procédures le lendemain, ta mémoire aurait eu le temps de te faire des blagues, de te jouer des tours pendables. Moi, je me souviens même pas de tous les détails d'un cours que j'ai donné l'année passée, et j'étais en parfait contrôle, maître de mon univers ! Alors, imagine dans une situation traumatisante vieille de sept ans où tu ne fais que répondre à l'instinct de survie. C'est d'une logique implacable, n'est-ce pas ? On te demande juste l'impossible, rien de plus.
La Voie Royale des Accusés (Parce Qu'ils le Méritent, Voyons !)
En comparaison, c'est tellement facile pour un agresseur présumé d'être crédible. Pendant que la plaignante a passé une semaine entière à se faire bombarder de questions ultra-précises par la gang d'avocats de la défense, les accusés, eux, n'ont même pas eu à ouvrir la bouche ! Pis leur témoignage pour Hockey Canada, en 2022, il a été jugé non recevable. C'est la plaignante qui doit prouver sa crédibilité hors de tout doute raisonnable. Les accusés ? Eux, ils peuvent se la couler douce, prendre un café, et attendre la faille presque inévitable dans le témoignage de la victime. C'est ben plus chill d'être accusé que d'être plaignant, on l'aura compris.
Le Règlement Hors Cour : La Preuve Que Tout Va Bien (Ou Pas)
Pis le fait que Hockey Canada ait négocié un règlement hors cour avec la plaignante ? Ça, ça pèse pas lourd, hein ? Pourquoi ils auraient craché de l'argent si les joueurs n'avaient rien à se reprocher ? Sûrement juste pour le fun, pour être des bons samaritains, pis parce qu'ils adorent gaspiller l'argent des contribuables. C'est ça, la grande générosité corporative, la main sur le cœur !
Les Devoirs de la Femme (Pour Être Enfin Crédible et Ne Pas Déranger)
Alors, qu'est-ce qu'on doit faire, nous les femmes, pour que notre témoignage soit enfin crédible aux yeux de cette justice si éclairée ? Faut-tu qu'on dise à notre chum : "Appelle-moi toutes les quinze minutes, pis si je réponds pas, fais le 911, envoie l'armée pis l'hélicoptère !" ? Faut-tu qu'on s'auto-fasse une prise de sang avant chaque "rendez-vous" pis qu'on la fasse notarier pour prouver qu'on n'avait pas toutes nos facultés et qu'on n'était donc pas en mesure de donner un consentement éclairé ? Insister pour que nos rapports soient filmés du début à la fin, idéalement avec plusieurs caméras, un bon micro, pis un ami témoin derrière la tapisserie, juste au cas où ? Parce qu'on sait jamais quand on va avoir besoin de preuves pour prouver qu'on est des victimes parfaites ! C'est tellement pratique !
Le Mythe des Fausses Déclarations : La Diversion Parfaite
Pendant le #MeToo, on se faisait sans arrêt demander pourquoi les victimes ne portaient pas plainte. Le système de justice, lui, nous le rappelle régulièrement pourquoi : à moins d'être la victime parfaite — avec vidéo à l'appui, mémoire de super-héroïne et tenue de soirée —, une victime d'agression sexuelle n'obtiendra vraisemblablement pas réparation. Et une victime parfaite, vous l'aurez compris, ça n'existe pas. C'est juste une légende urbaine pour justifier l'injustifiable.
D'ailleurs, parlons-en des fausses déclarations ! C'est la rengaine préférée des cyniques, une vieille cassette rayée. On va mettre les pendules à l'heure, pis c'est pas compliqué : l'idée que les femmes font des fausses déclarations à tour de bras pour des agressions sexuelles, c'est de la pure bullshit, une vieille légende urbaine tenace comme la mauvaise herbe.
Les études sérieuses et les experts s'entendent là-dessus : le pourcentage de fausses allégations en matière d'agressions sexuelles est extrêmement faible, pis il est comparable au taux de fausses accusations pour n'importe quel autre crime. On parle généralement de chiffres qui oscillent entre 2 % et 10 %, avec plusieurs études qui convergent vers un chiffre plus bas, souvent autour de 2 à 8 %.
Pour te donner une idée, c'est pas mal le même pourcentage de fausses déclarations qu'on retrouve pour les vols de voitures, les incendies criminels ou même les fraudes. Pis quand on parle de ces "fausses allégations", la vaste majorité ne sont pas des mensonges malveillants, mais plutôt des cas où il y a eu une méprise, un malentendu, ou des preuves insuffisantes, ce qui fait que la police ne peut pas "fonder" le dossier. Les vraies fausses accusations intentionnelles, où quelqu'un ment délibérément, c'est encore plus rare.
Alors, la prochaine fois que quelqu'un te sort la rengaine des "fausses accusations" pour discréditer les victimes d'agressions sexuelles, tu peux lui dire de se calmer le pompon : les chiffres ne mentent pas, pis ils prouvent que c'est un mythe dangereux qui fait plus de tort que de bien aux vraies victimes. Mais bon, ça fait moins de drama dans les médias, hein ?
(Pis la parenthèse, juste pour le show : c'est quoi ce suspense atroce ? La juge qui commence par planter la crédibilité de la plaignante avec une telle conviction, pis qui te fait attendre des heures pour le verdict. On dirait qu'elle maintient la flamme de l'espoir juste pour pouvoir mieux l'éteindre avec les larmes de la victime. Un vrai drame grec, mais avec moins de tuniques et plus de procès-verbaux. Le cinéma, c'est plate à côté !)
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