Los Angeles, Donald « loi et l’ordre »Trump fait son cinéma

 Par Suzy Wong 

Il était une fois, dans un monde où le tumulte était monnaie courante, un homme qui se voyait en chevalier blanc de l'ordre. Cet homme, disons-le sans ambages, avait un flair incomparable pour les coups d'éclat et une soif inextinguible de se poser en sauveur des nations. Et, comme l'herbe est toujours plus verte ailleurs, ses yeux de lynx s'étaient posés sur Los Angeles, la cité des Anges, qu'il imaginait déjà en fournaise ardente, prête à s'embraser pour qu'il puisse y jeter son manteau de pompier.

Ah, Los Angeles ! Dans son esprit, ce n'était pas juste une ville, c'était une scène de théâtre géante où la pagaille allait régner, histoire de lui donner l'occasion de briller de mille feux. Il attendait, l'impatience le rongeant comme la rouille le fer, que le ciel tombe sur la tête des Californiens. « Alors, elle est où cette chienlit ? » fulminait-il, sa voix résonnant comme le tonnerre après l'éclair. « On m'a dit que ça allait être le chaos ! Des scènes dignes de l'Apocalypse ! Comment voulez-vous que je me pose en homme providentiel si tout est calme plat ? Il faut battre le fer tant qu'il est chaud, et là, le fer est froid comme la pierre ! »

Son équipe, prudente comme une souris devant un chat, tentait de tempérer ses ardeurs. "Monsieur le Président... euh... il semblerait que... eh bien, que le calme règne en maître. Quelques manifestations, oui, mais sans plus, pas de quoi casser trois pattes à un canard."

Mais notre homme, têtu comme une mule, refusait d'y croire. "Calme ? Vous vous moquez de moi ? Le calme, c'est pour les poule mouillées ! Comment voulez-vous que je montre mes muscles ? Comment voulez-vous que je prouve que je suis le seul gouvernail dans la tempête si la tempête ne souffle même pas ? J'avais déjà mon discours en tête, taillé sur mesure : « Je suis le mur de la loi et de l'ordre ! Ça en jetait, non ? Avec des images choc en toile de fond, des flammes, des ruelles sombres ! Il faut faire du bruit pour se faire entendre! »

Le conseiller, embarrassé comme un coq en pâte, osa une suggestion : « Nous pourrions peut-être... raconter des salades avec des photos d'archives ? De... d'autres époques ? »

« Non ! Ce n'est pas la même paire de manches ! Il me faut du frais, du direct, du chaos à la californienne ! J'avais déjà les titres de journaux sous les yeux : Trump, le phare dans la nuit pour Los Angeles ! Mais non, rien. Juste des gens qui vaquent à leurs occupations, comme si de rien n'était. C'est à dormir debout ! »

Il se leva, arpentant la pièce comme un lion en cage, son énergie contenue faisant trembler le sol. « Vous savez ce que c'est, ça ? C'est une conspiration du silence ! Ils refusent de sombrer dans le désordre juste pour me priver de mon quart d'heure de gloire ! C'est clairement de l'autoritarisme au petit pied, une tentative de me mettre des bâtons dans les roues ! Ils n'ont pas le droit de refuser ma loi et mon ordre ! Quand le chat n'est pas là, les souris dansent, mais là, le chat est là, et les souris sont sages comme des images ! »

Le conseiller, sentant le vent tourner, essaya de raisonner son chef : « Euh, monsieur, je crois que le fait que les gens ne s'entretuent pas et ne détruisent rien est plutôt un signe de... de bonne gestion, peut-être ? Après tout, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. »

Notre homme s'arrêta net, le regard aussi vide qu'une coquille d'huître. « De quoi ? De bonne gestion ? Mais alors, à quoi je sers, moi ? Si tout va bien, les gens ne se rendent pas compte à quel point ils ont besoin de moi pour... pour les sortir de l'ornière ! C'est une conspiration du calme, je vous dis ! Une pilule amère à avaler ! »  Il secoua la tête, visiblement déçu. « Franchement, Los Angeles, vous avez manqué le coche. Maintenant, ma force de démontrer la loi et l’ordre… eh bien, elle fait un peu pauvre figure, hein ? C'est ça le problème avec la réalité : elle ne collabore jamais avec ma vision du monde. C'est à pleurer toutes les larmes de son corps ! »

Et c'est ainsi que, dans le grand théâtre de l'absurde, cet homme resta le héros sans drame, le pompier sans incendie, éternellement frustré par une paix qui ne voulait pas lui rendre service. Comme on dit, on ne peut pas contenter tout le monde et son père !



Commentaires

Messages les plus consultés