Du Wokisme Exagéré à la Réponse de l'Extrême Droite : Le Pendule SociaL.
Par Suzy Wong
Le "Wokisme" (à outrance, on s'entend)
Imaginez une gang qui a décidé de s'éveiller, de devenir "woke" (comme "awake" en anglais, "éveillé"). Au départ, c'est pour dénoncer les vraies injustices, le racisme qui colle, le sexisme qui nous pourrit la vie, l'homophobie pis toutes les affaires plates du genre. L'idée, c'est de "sensibiliser", de faire en sorte que tout le monde soit plus respectueux des minorités, des différentes identités, etc. C'est comme quand on dit : "Y'est temps de s'ouvrir les yeux sur les vraies affaires plates de la société."
Mais là où ça vire au "wokisme à outrance", c'est quand la gang de "wokes" pousse ça à boutte, et ça devient une "patente de police de la pensée". On dirait que si tu utilises un mot qui a pas été mis à jour dans leur dictionnaire de la "bonne conduite", t'es un "ignorant pis un facho".
Exemples concrets du "wokisme à outrance" :
- Un prof qui se fait chicaner parce qu'il a parlé de "l'homme" au sens générique et non pas de "l'être humain" ou "la personne", et qu'il est accusé de "misogynie systémique".
- Un artiste qui voit ses œuvres "cancelées" parce qu'elles "approprient culturellement" un élément d'une autre culture, même si c'est fait avec respect ou admiration.
- Un débat où tu ne peux pas poser une question sur un sujet sensible (comme l'identité de genre ou la race) sans te faire accuser de "manquer de respect" ou de "valider des discours haineux". C'est comme si on avait le droit de parler juste d'une façon, pis si tu penses différemment, tu es un "gros jambon fermé d'esprit".
- L'idée que si t'es dans un groupe "privilégié" (genre, un gars blanc hétéro), t'as pas le droit d'avoir une opinion sur certaines affaires parce que "tu ne peux pas comprendre".
L'Extrême Droite
De l'autre bord, on a l'extrême droite. Eux, c'est pas compliqué, c'est souvent une gang qui pense que "c'était mieux avant", que les traditions, c'est sacré, pis que l'identité nationale ou "pure souche" est LA seule qui compte. Ils sont pas mal sur la défense de ce qu'ils appellent "nos valeurs" ou "notre culture", et ils ont souvent la chienne du "changement" ou de ce qui vient d'ailleurs.
Exemples concrets de l'extrême droite :
- Des politiciens qui prônent la "fermeture des frontières" à tout vent, pis qui voient les immigrants comme une menace à "notre identité" ou "nos jobs".
- Des groupes qui manifestent contre l'affichage en anglais dans les commerces, ou qui pensent que le Québec devrait être seulement pour les "vrais de vrais Québécois" (sous-entendu : les francophones de souche).
-Des discours qui "tapent sur les minorités" (immigrants, personnes racisées, communautés LGBTQ+) en les accusant d'être la source des problèmes de société, ou de "ne pas s'intégrer".
- Le rejet de ce qui est "différent" ou "nouveau", avec une insistance sur la "loi et l'ordre" et un certain "autoritarisme".
Les Points Communs (surprenants, hein ?)
C'est là que ça devient tordu, parce que malgré qu'ils semblent aux antipodes, le wokisme à outrance et l'extrême droite ont des drôles de points communs, surtout dans leur façon d'opérer :
La "Cancel Culture" des deux bords :
- Le wokisme à outrance va "canceller" (annuler, boycotter) ceux qui disent des affaires jugées "discriminatoires" ou "offensantes", même si c'est involontaire. C'est comme si tu disais un mot de travers, et hop ! T'es rayé de la carte.
- L'extrême droite, elle aussi, "cancel" à sa manière. Elle veut souvent censurer les idées ou les œuvres qu'elle juge "dégénérées", "anti-nationales" ou qui ne correspondent pas à ses "valeurs". C'est comme si t'étais pas dans leur moule, et hop ! T'es un "traître à la nation".
C'est la même game de vouloir faire taire ceux qui ne pensent pas comme toi, juste les raisons changent.
L'assignation identitaire (qui es-tu ?) :
- Le wokisme à outrance a tendance à te catégoriser selon ton groupe d'appartenance (genre, race, orientation sexuelle) et à te dire ce que tu "devrais" penser ou ressentir en fonction de ça. C'est comme si ton "identité" était plus importante que qui tu es comme individu.
- L'extrême droite fait un peu la même chose, mais à l'envers. Elle t'assigne une identité basée sur ton origine, ta religion, ta "souche", et te dit que tu dois t'y conformer. Si t'es pas "pur laine", t'es pas des nôtres.
Dans les deux cas, on te met dans une boîte, et c'est difficile d'en sortir.
La Morale avant tout :
- Le wokisme à outrance est hyper-moralisateur. Il y a une "bonne" façon de penser et de parler, et si tu t'en écartes, t'es immoral.
- L'extrême droite est aussi très moralisatrice, souvent sur des bases religieuses ou traditionnelles. Ils ont leur code de "bonne conduite" et ceux qui ne le suivent pas sont "décadents" ou "immoraux".
Les deux camps brandissent leur "bonne morale" comme un gourdin.
La diabolisation de l'adversaire :
- Pour le wokisme à outrance, ceux qui ne sont pas "woke" sont des "privilégiés inconscients", des "racistes systémiques", des "oppresseurs". C'est "l'ennemi à abattre".
- Pour l'extrême droite, les "wokes" sont des "idéologues fous", des "anti-nationaux", des "destructeurs de civilisation". Eux aussi voient "l'ennemi à abattre".
Dans les deux cas, on ne cherche pas à dialoguer, on cherche à écraser l'autre.
Les Grosses Différences (quand même !)
Malgré ces points communs dans la méthode, leurs objectifs sont à l'opposé :
- Le wokisme vise, à la base, à plus d'égalité, d'inclusion et de justice pour les groupes marginalisés, même s'il peut déraper dans son approche. Ils veulent "ouvrir" la société à toutes les différences.
- L'extrême droite vise souvent à la protection d'une identité "nationale" ou "traditionnelle" jugée menacée, ce qui peut se traduire par des politiques d'exclusion, de nationalisme et de hiérarchisation des identités. Ils veulent "refermer" la société sur elle-même.
En gros, c'est comme si le wokisme, en voulant tellement défaire les hiérarchies, en créait d'autres par accident, et l'extrême droite, elle, veut carrément les remettre en place, mais à sa manière.
Alors, quand on dit que "c'est une extrême qui en amène une autre", c'est pas juste du vent. À force de pousser trop fort sur un clou, on risque de le faire ressortir de l'autre bord du mur, pis ça, c'est jamais bon pour le ménage ! On verra bien si le gros bon sens finit par gagner la partie, parce que là, des fois, on a l'impression que la chignole tourne dans le vide !
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