Postes Canada : Le Passé, C'est l'Avenir (qu'on n'a pas vu venir)

 Par Suzy Wong

Le Soleil 

Ah, Postes Canada ! Toute une institution, non ? C'est un peu comme un musée vivant de la poste, chaque fois qu'on y met les pieds. On dirait bien qu'ils ont un genre de machine à remonter le temps, cachée en arrière, qui leur permet de rester bien au chaud dans le siècle passé. Évoluer ? Pour quoi faire, gang de fous ? Le changement, c'est pour les p'tites compagnies qui courent après le vent et qui ont des choses à prouver !

La belle époque d'avant, ou comment ignorer l'avenir avec panache

Franchement, pourquoi Postes Canada se casserait la tête avec l'évolution ? Leur modèle d'affaires, il est parfaitement ajusté... pour 1995, le gros bon sens ! Dans ce temps-là, tout le monde envoyait des lettres, les courriels, c'était juste pour les "nerds" pis les initiés, pis Amazon, c'était juste une rivière en Amérique du Sud. Le concept de "livraison le jour même", c'était de la pure science-fiction, on se serait crû dans Star Trek !

Alors, quand on nous parle que le courrier papier, ça descend en flèche, on se dit : "Ah, ça, c'est une mode de jeunes, ça va passer, c'est sûr !" Pis de toute façon, il reste toujours les cartes de Noël, non ? C'est une mine d'or inépuisable, surtout avec les 12 millions de timbres vendus l'an passé. Qui a besoin d'être rentable quand t'es une société d'État, après tout ? L'argent, ça pousse dans les arbres du gouvernement, c'est bien connu, n'est-ce pas?

Le commerce en ligne : une petite niaiserie passagère, vous croyez ?

Pis cette histoire de commerce électronique ? Franchement, les gens qui commandent leurs bidules sur l'internet, c'est juste une excentricité passagère. Dans quelques années, ils vont tous revenir au bonheur simple d'aller magasiner au centre commercial, les deux pieds sur terre. Postes Canada n'a pas à s'inquiéter de la livraison de colis à la vitesse de l'éclair ou du suivi en direct. Pourquoi se presser le ciboulot ? La patience, c'est une vertu, pis si le colis arrive trois jours après la date prévue, ça prolonge le plaisir de l'attente, non ?

D'ailleurs, pourquoi s'enquiquiner avec des applications super complexes ou des systèmes de notification ? On a toujours la bonne vieille méthode : la surprise ! Le client reçoit son colis quand il le reçoit, pis c'est ça, la magie. Pis la concurrence ? Elle est peut-être plus vite et moins chère, mais elle n'a pas le charme désuet de Postes Canada. Qui veut de l'efficacité quand on peut avoir... l'expérience du siècle dernier ?

De nouveaux services ? Quelle idée de génie... ou pas !

Pis l'idée d'ajouter de nouveaux services ? Mais quelle hérésie, le gros bon sens ! Des services bancaires postaux ? Franchement, qui voudrait faire ses transactions financières dans un bureau de poste qui sent le vieux carton mouillé pis où t'attends 20 minutes pour acheter un timbre ? C'est de la pure folie. Pourquoi s'encombrer de complications quand on peut rester fidèle à l'essentiel : les lettres qui ne sont plus envoyées pis les colis qui arrivent des fois ?

Pis offrir des services gouvernementaux ? Imaginez le foutoir ! Des passeports émis entre deux envois de catalogues de semences. Non, non, chaque chose à sa place. Le bureau de poste doit rester un bastion de simplicité, un lieu où le temps semble s'être arrêté. C'est son charme, sa particularité, sa raison d'être. Après tout, si tout le monde évolue, comment ferait-on pour se sentir supérieur en rigolant de ceux qui ne le font pas ?

Les syndicats : les vrais gardiens de l'immobilité

Mais le plus merveilleux dans tout ça, c'est que même si la direction de Postes Canada se réveillait un matin avec une envie folle de modernité – ce qui, avouons-le, serait déjà toute une surprise – il y a toujours les syndicats ! Ah, les syndicats ! Leur mission sacrée : préserver le statu quo coûte que coûte, même si le bateau prend l'eau de partout.

Ce serait absolument surprenant d'imaginer que les employés et leurs représentants puissent comprendre que le monde autour d'eux a changé. Après tout, c'est pas comme si les volumes de courrier avaient diminué, ni que les gens s'attendaient à des livraisons rapides, mettons. Ces petites nuances, c'est juste des détails dérangeants face à l'importance de garder chaque poste tel qu'il était en 1985. Un facteur, ça livre du courrier, point à la ligne. Que ce courrier soit devenu rare comme un cheveu sur la tête d'un chauve pis que l'entreprise perde des millions à chaque année, c'est juste une formalité comptable, non ? L'évolution, la flexibilité, l'adaptation aux nouvelles technologies... ça, c'est des concepts pour les compagnies privées qui doivent faire du fric. Postes Canada, c'est différent. C'est une institution, pis les institutions, par définition, sont là pour rester... immobiles.

Bref, Postes Canada, c'est un modèle d'immobilité dans un monde qui vire fou. Pis c'est bien correct comme ça. Pourquoi gâcher une si belle image de marque en essayant de se moderniser ? Le passé a toujours bon goût, surtout quand on n'a pas à vivre avec les conséquences de ne pas regarder vers l'avenir.


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