Les tribulations du système de santé québécois : Entre réformes ratées et illusions fédérales.
Par Suzy Wong
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Question lancinante : Le gouvernement est-il réellement incapable de régler les problèmes du système de santé, ou cette situation lui convient-elle ainsi ?
Tiens-toi bien, Randa, ça va brasser (un peu comme certaines réformes, tsé !) :
Le système de santé québécois : une drôle de pièce avec ben trop de chefs pour une équipe de moins en moins nombreuse.
L'expression « trop de chefs et pas assez d'Indiens », on dirait qu'elle a été inventée un mardi après-midi au ministère de la Santé. Imagine-toi une vingtaine de cadres en pleine discussion sur la couleur des nouveaux formulaires, pendant que l'infirmière de garde essaie de trouver un lit d'hôpital libre (une vraie mission impossible, niveau expert). Ce déséquilibre «organisationnel» entre une armée de gestionnaires (qui semblent avoir un doctorat en réunions Zoom interminables) et une poignée de professionnels de la santé (qui ont un doctorat en « comment survivre à mon quart de travail ») crée une ambiance... disons, pleine de surprises désagréables pour la qualité des soins et le bien-être de ceux qui les donnent (dont le moral est aussi stable que la température au printemps).
Plusieurs facteurs historiques, des angles morts dans la planification aussi gros que le trou dans le budget, des habitudes professionnelles aussi rigides qu'une vieille attelle, et un goût collectif pour les changements de structure aussi fréquent que les changements de saison ont joyeusement contribué à ce spectacle bien de chez nous.
Les années de restrictions : quand on a coupé dans le gras... enfin, c'est ce qu'on disait.
Ah, les fameuses années de régime minceur pour le système de santé ! On a serré la ceinture... surtout celle du personnel de première ligne, qui a dû faire plus avec moins (et souvent sans même une petite pause). Les départs massifs à la retraite, c'était un peu comme un grand ménage du printemps... sauf qu'on a jeté les outils en même temps que la poussière. Résultat : moins d'infirmières d'expérience pour former la relève (celle qui n'arrivait pas, merci aux coupures dans les cours). Pendant ce temps-là, le nombre de directeurs adjoints aux affaires administratives des sous-directions régionales... lui, se portait super bien.
La démographie : la « surprise » du siècle (qui dure depuis 70 ans).
On aurait pu penser que le vieillissement de la population était une information publique depuis un bout de temps. Ben non ! Chaque année, on semble redécouvrir avec étonnement qu'il y a plus de personnes âgées qui ont besoin de soins. C'est un peu comme être surpris qu'il neige en hiver au Québec. Résultat : des hôpitaux débordés, des CHSLD en mode « survie » et un personnel qui court plus vite que Speedy Gonzalez pour essayer de répondre à la demande. Pendant ce temps-là, on engage des consultants pour nous expliquer... qu'il y a plus de personnes âgées. Merci, Capitaine Évidence !
La prévention : le secret le mieux gardé du système de santé.
La prévention, c'est un peu comme le régime végétarien au BBQ : tout le monde en parle, mais peu de gens s'y intéressent vraiment. On préfère investir des millions dans des traitements coûteux pour des maladies qu'on aurait pu éviter avec un peu d'éducation et de soutien. C'est tellement plus logique d'attendre que la maison brûle pour appeler les pompiers (qui sont déjà occupés ailleurs, faute de personnel). Résultat : des gens qui tombent malades inutilement, un système engorgé et des gestionnaires qui se demandent pourquoi les coûts montent en flèche (un indice : c'est peut-être parce qu'on soigne au lieu de prévenir ?).
Le syndicalisme et les médecins : une danse parfois un peu trop serrée.
Le syndicalisme continue de se battre pour des conditions de travail correctes (ce qui est une excellente chose, en soi), mais parfois, on a l'impression que certaines règles sont tellement rigides qu'elles empêchent toute forme d'innovation ou d'adaptation. C'est comme essayer de faire une omelette avec des œufs carrés. Et la fédération des médecins spécialistes (qu'on aime bien, n'est-ce pas ?) veille jalousement à ce que personne ne vienne empiéter sur son territoire. Pourquoi avoir eu autant peur qu’une infirmière praticienne spécialisée et/ou un pharmacien puissent renouveler une prescription stable quand un médecin peut le faire en trois minutes chrono (entre deux chirurgies et un appel de son courtier en bourse) ? C'est une question de... statut, paraît-il.
Les réformes : le feuilleton télévisé le plus long et le plus ennuyant du Québec.
Ah, les réformes ! On en a vu tellement qu'on ne sait plus si on est à la saison 5 ou à la 12. Chaque nouveau ministre arrive avec sa « vision révolutionnaire », son « plan audacieux » qui va enfin « sauver le système ». On change les noms des régions, on crée des super-structures, on décentralise pour ensuite recentraliser... et pendant ce temps-là, sur le terrain, le personnel essaie de comprendre qui est son nouveau patron (pour la troisième fois en deux ans) et où sont passés les budgets pour les fournitures de base. C'est un peu comme redécorer sa maison sans arrêt sans jamais réparer les fondations qui s'effritent. Le résultat est rarement à la hauteur des promesses, mais au moins, ça donne l'impression qu'on fait quelque chose (surtout au niveau des bureaux).
Les illusions de la générosité fédérale : quand les transferts pour la santé font pchitt !
Ah, les transferts fédéraux ! Ce sujet délicat et ô combien passionnant (surtout quand on essaie de boucler un budget provincial !). On dirait que le fédéral a une vision assez... particulière de ce que signifie « aider son prochain ». C'est un peu comme offrir un parapluie troué pendant une grosse averse en s'attendant à des remerciements chaleureux. Imagine la scène : le coureur québécois, plein de bonne volonté et déterminé à atteindre la ligne d'arrivée de la santé pour sa population, se voit confier des équipements... disons, « minimalistes » par son aimable commanditaire fédéral. Les souliers troués symbolisent parfaitement le sous-financement chronique, et la gourde à moitié vide illustre à merveille la petite part des transferts.
Et pendant ce temps-là, le parcours devient de plus en plus difficile : la distance s'allonge avec le vieillissement de la population, les côtes se dressent avec l'innovation coûteuse des traitements, et les spectateurs (les citoyens) sont de plus en plus exigeants, à juste titre. On demande à ce coureur de battre des records avec des outils qui semblent tout droit sortis d'un musée.
Faut dire que le fédéral a parfois une drôle de conception de la « solidarité canadienne ». On dirait qu'il y a un manuel quelque part qui explique comment distribuer les fonds de manière à ce que tout le monde soit... également insatisfait ? Ou peut-être que c'est une stratégie machiavélique pour encourager l'ingéniosité provinciale, une sorte de « débrouillez-vous avec ça, ça va vous rendre plus forts ! » (ironiquement, bien sûr).
C'est un peu comme recevoir un cadeau d'anniversaire emballé dans un beau papier, mais quand on l'ouvre, on découvre une paire de chaussettes une pointure trop petite. C'est l'intention qui compte, n'est-ce pas ?
Bref, notre système de santé est une source inépuisable d'histoires... souvent plus tristes que drôles, mais on essaie d'en rire pour ne pas pleurer. Le déséquilibre entre ceux qui donnent les directives (souvent bien loin du terrain) et ceux qui essaient de les appliquer (souvent sans les ressources nécessaires) est une tragédie en plusieurs actes, avec une distribution pleine de chefs et une équipe de plus en plus petite et fatiguée. Pour que la pièce se termine bien, il faudrait peut-être moins de drames administratifs et plus de soutien concret à ceux qui sont sur scène, jour après jour. Mais bon, ce n'est que mon humble opinion... après tout, je ne suis qu'une citoyenne québécoise qui a quand même de super bons soins et de super bons médecins.
Deuxième partie, asteure :
Pistes de solutions « rapides » (version « on essaie de ne pas rire... trop fort ») :
Le grand exode (temporaire) des cols blancs vers les cols bleus (enfin, blancs aussi, mais moins bien payés) :
On a une surpopulation de stratèges, de coordonnateurs et de directeurs adjoints de la sous-direction des affaires non cliniques ? Formidable ! Qu'une partie de cette élite intellectuelle aille donc découvrir les joies du terrain. Ils pourront enfin mettre en pratique leurs organigrammes savamment dessinés... en allant chercher des bassins de lit, en aidant à la distribution des plateaux-repas froids ou en chronométrant le temps qu'il faut à une infirmière pour répondre à dix appels en même temps. (Sarcasme inclus : on leur fournira des uniformes ajustés et des chaussures orthopédiques dernier cri, payés par le budget de la prochaine « restructuration administrative ».)
La « guerre à la paperasse » déclarée (avec des ciseaux ronds et du ruban adhésif) :
Assez de ces formulaires qui ressemblent à des thèses de doctorat illisibles ! Décrétons une amnistie générale pour tout document non essentiel. Si ça n'a pas d'impact direct sur la survie du patient, on le met au feu (symboliquement, on ne veut pas d'autres urgences). Simplifions les systèmes informatiques au point où même un bébé pourrait les utiliser (bon, peut-être pas un bébé, mais presque). (Humour : on remplacera les manuels d'utilisation par des bandes dessinées et on offrira des « ateliers de déchiquetage thérapeutique ».)
Les « primes de survie » (parce que « prime de reconnaissance », c'est trop direct) :
Puisque l'argent ne fait pas le bonheur, mais qu'il peut aider à payer l'hypothèque et les antidépresseurs, offrons des « primes de survie » temporaires à ceux qui tiennent encore le fort. Plus le quart de travail est infernal, plus la prime est élevée. On pourrait même instaurer un système de points échangeables contre des jours de congé (à prendre... quand il y aura assez de personnel pour les remplacer). (Sarcasme : on financera ça en vendant les stylos de luxe inutilisés qui traînent dans les bureaux des gestionnaires.)
Le « speed-dating » de l'emploi en santé (parce que Tinder, c'est pour les cœurs brisés, pas les bras cassés):
Simplifions l'embauche au maximum. Organisons des foires de l'emploi où les entrevues durent cinq minutes et où on engage sur-le-champ (avec une promesse vague de conditions de travail « améliorées »). On pourrait même offrir des « kits de bienvenue » incluant un sac de café, un baume à lèvres anti-gerçures et un manuel de survie en milieu hospitalier. (Humour : le slogan de la campagne pourrait être « Viens pour le chaos, reste... parce que tu n'as pas le temps de chercher ailleurs ! »)
Les « zones de zénitude obligatoires » (parce qu'on ne veut pas que tout le monde craque en même temps) :
Créons des espaces de repos obligatoires où le personnel doit aller se calmer pendant cinq minutes toutes les deux heures (même s'il y a une urgence vitale qui attend). On pourrait y diffuser de la musique relaxante (genre des chants de baleines remixés) et offrir des coussins de méditation (remplis de formulaires administratifs déchiquetés). (Sarcasme : on installera des caméras de surveillance pour s'assurer que personne ne travaille pendant ces pauses « obligatoires ».)
La « grande délégation des tâches » (en mode « on essaie tout ce qui bouge ») :
Si un inhalothérapeute peut poser une sonde nasogastrique (vérification rapide sur Google), qu'il le fasse ! Si un concierge a déjà changé une couche (on exagère à peine), pourquoi pas ? Libérons le potentiel de tous les professionnels de la santé, même si ça implique de froisser quelques ego et de réécrire quelques définitions de tâches. (Humour : on organisera des olympiades de la délégation avec des médailles en chocolat pour les participants les plus audacieux.)
Voilà quelques pistes rapides. On croise les doigts (très fort) pour que quelqu'un avec le pouvoir de changer les choses ait le même sens de l'humour... et un plan un peu plus solide.
Solution ultime (ou pas) :
Se séparer du Canada !
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