Chez nous, la queue mène le chien (pis y'a des lunettes roses)
Par Suzy Wong
Le Québec : La danse du Titanic, version « ça va bien aller »
Ah, le Québec, cette terre d'exception où l'on cultive l'art de se tirer dans le pied avec un sourire béat! On est bons pour ça, hein?
La diplomatie version Québec Inc.
La présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, brandit la menace Donald Trump pour défendre les pérégrinations de nos députés à l’étranger. Parce qu'évidemment, qui d'autre que nos élus, à grands frais, peut nous sauver du chaos mondial? Les manchettes nous rappellent fréquemment ces voyages aux quatre coins du globe, parfois pour des factures frôlant les 100 000$ pour quelques jours. On comprend qu'avec un déficit historique, il faut bien montrer l'exemple en parcourant la planète. Pendant ce temps, le projet d’usine de batteries de 7 milliards $ de Northvolt « a mal viré », pis un groupe d’investisseurs québécois achètera Lion Électrique après un programme de subventions de près de 500 M$. On se croirait dans un épisode des Simpson, mais sans la fin heureuse. C'est pas mal de la gérance de ti-cass.
Le Québec : La queue qui mène le chien (avec des lunettes roses)
Au Québec, on dirait bien que la queue mène le chien, pis ça fait un bon bout de temps. On a enfilé nos lunettes roses tellement serrées qu'on voit la vie en technicolor, même quand on est à deux doigts de s's'enfoncer dans le tapis. Les syndicats ont tellement de poids qu'on se demande parfois qui pilote vraiment le navire. C'est le monde à l'envers, pas à peu près.
Nos prouesses en matière de gestion publique frisent l'absurde, nous donnant de quoi sourire (ou pleurer) :
- Le REM, un train automatisé qui coûte une fortune mais qui ne dessert pas toujours là où il le faudrait, un peu comme une autoroute pour des voiturettes de golf. C'est niaiseux de même.
- Le troisième lien, un projet qui apparaît et disparaît comme un mirage dans le désert, pis qui finira probablement par coûter le prix d'un billet aller-retour sur Mars. On est pas sortis du bois.
- Les chèques-cadeaux offerts par le gouvernement, qui ressemblent plus à une petite tape dans le dos pré-électorale qu'à une réelle aide contre l'inflation. Parce que, soyons honnêtes, c'est pas avec 200 piastres qu'on va acheter une maison à Montréal. C'est digne des contes à dormir debout.
- Le fiasco de SAAQclic, qui a réussi à nous faire regretter l'époque des files d'attente interminables, preuve qu'on peut rendre la simplicité compliquée. On a hâte de voir la prochaine initiative numérique... on pense au retour de la plume pis du papier. C'est pas fort.
- Des hôpitaux qui débordent pendant qu'on rénove des bureaux de fonctionnaires à grands frais, sans oublier les 600 000$ pour déménager la direction du CUSM, les 8200$ pour modifier une simple porte ou les 45 000$ pour une salle de recueillement au CHUM. Nos hôpitaux sont des musées d'art moderne, mais pas toujours des lieux de guérison efficaces. On se demande parfois si les patients n'auraient pas intérêt à faire une petite prière en attendant leur tour. C'est capoté.
- La Fédération des médecins spécialistes, dont l'influence semble dépasser celle du ministre de la Santé, dictant les conditions sans trop se soucier des conséquences. On est tellement habitués qu'on ne se pose même plus la question : qui soigne qui, au final? Ça n'a pas d'allure.
- Des millions dépensés en études pour comprendre pourquoi les gens quittent Montréal, sans jamais agir sur les vraies causes comme les taxes ou le logement. On pourrait suggérer une étude pour savoir pourquoi on fait des études sans appliquer les résultats. C'est de l'argent jeté par les fenêtres.
- Des subventions à gogo pour des festivals qui attirent trois péquins, alors qu'on coupe dans les services essentiels comme les bibliothèques. Parce que, clairement, une bonne bière vaut mieux qu'un bon livre. C'est du n'importe quoi.
- Et bien sûr, les nominations stratégiques de proches de la CAQ à des postes clés, montrant que la couleur politique prime souvent sur la compétence. Après tout, c'est un peu ça, la démocratie québécoise : on s'arrange entre amis. C'est plate en maudit.
On a beau avoir frappé le mur, pis même l'avoir défoncé, on continue de danser la claquette sur le pont du Titanic québécois, convaincus que l'orchestre joue juste pour nous. Pis si on sombre, au moins, on aura eu le temps de prendre quelques selfies.
C'est ça, le Québec : une province (on n’est toujours pas un pays) qui aime se raconter des histoires en se tapant sur le ventre, tout en espérant que le portefeuille ne se vide pas trop vite. Pis si jamais ça arrive, on trouvera bien un nouveau slogan pour nous faire oublier ça! Après tout, on est passés maîtres dans l'art de la survie, à défaut de la gestion. On est ben trop fins, on se le fait croire!
Commentaires
J’ai juste pas compris le bout qui parle du syndicat?
Tous les points énumérés ensuite ne sont qu’une énumération de l’incompétence de nos élus, je ne vois pas le lien avec le syndicat.
Comme dans toute chose, il y a place à l’amélioration et tout n’est pas parfait du côté des syndicats non plus j’en conviens. Les objectifs des syndicats sont normalement de défendre les droits de leurs membres (qu’ils ont grâce à leur convention collective et aux divers lois) et d’essayer d’améliorer les conditions de travail des gens, que ce soit par la négociation collective ou par l’amélioration des lois.
Sinon à part cela, je suis d’accord avec toi comme d’habitude!
Merci!
Simon
À la base, je me rappelle pourquoi on a des syndicats. Ce n'est pas pour rien que ça existe ! J'imagine juste moi, toute seule, à essayer de négocier mon salaire ou mes conditions de travail contre une grosse compagnie. Ça serait pas facile, mettons. Les syndicats, eux, ils ont été créés pour donner une voix forte et collective aux employés. Ils sont là pour s'assurer que le monde qui travaille ne soit pas exploité, qu'ils aient des conditions de travail sécuritaires, pis qu'ils soient traités avec respect.
C'est grâce à ça qu'on a eu des avancées importantes : des salaires plus justes, de meilleures assurances, des régimes de retraite, pis de la sécurité d'emploi. Sans les syndicats, il y a de fortes chances que bien des choses que je prends pour acquises aujourd'hui n'existeraient pas. Ils aident à équilibrer le pouvoir entre le patron et l'employé, parce qu'en équipe, on est toujours plus fort.
Quand ça "mène la shop" : Le revers de la médaille
Mais là où mon point devient peut-être moins intéressant pour certaines gens, c'est quand je vois des situations où le rôle du syndicat semble aller au-delà de la simple protection des droits. Des fois, ça peut me donner l'impression que le syndicat a tellement de poids qu'il en vient à dicter les façons de faire à l'intérieur de l'entreprise et du gouvernement.
La protection des acquis, à tout prix: C'est clair que les syndicats veulent garder ce qu'ils ont gagné, c'est leur travail. Mais quand la "shop" doit s'adapter, se moderniser pour survivre, des fois ça frotte. La rigidité peut nuire à l'innovation, à la rapidité de s'ajuster à de nouvelles réalités du marché. Pour une entreprise comme Poste Canada, par exemple, qui voit le courrier traditionnel baisser, mais les colis exploser, faut qu'elle puisse se virer de bord vite.
La performance : Est-ce que les syndicats protègent trop ceux qui ne font pas leur part ? Ça peut être frustrant pour le travailleur, qui travaille fort, de voir que la convention collective rend difficile de se départir d'un employé moins performant. Ça peut jouer sur la motivation pis sur la productivité globale.
Les demandes irréalistes: Dans le cas de Poste Canada, ou d'autres services publics, les négociations peuvent devenir complexes. Le public, lui, veut ses services. Quand les demandes syndicales semblent déconnectées de la réalité financière de l'entreprise ou du contexte économique général, ça peut créer des grèves, des interruptions de service, pis là, le monde en a ras le bol. J'ai l'impression que le syndicat fait passer ses intérêts à lui avant le service au citoyen.
Poste Canada : Un cas d'école pour la discussion
C'est vrai que Poste Canada, c'est un bon exemple pour discuter de tout ça. C'est une société d'État, donc elle a un double rôle : servir le public, mais aussi être efficace et rentable. Le syndicat là-bas, il se bat pour les conditions de travail dans un environnement qui change vite (plus de colis, moins de lettres, de la robotisation). C'est normal qu'ils veuillent s'assurer que leurs membres ne perdent pas au change, mais c'est aussi crucial que la Poste puisse évoluer.
Alors oui, les syndicats sont nécessaires pour défendre le monde qui travaille. Mais c'est une ligne mince entre protéger les droits et, comme je dis, mener la shop.
Trouver le juste équilibre, c'est le grand défi, pis c'est ce qui fait qu'on va en parler encore longtemps !