La schizophrénie linguistique de nos politiciens
Par Suzy Wong
Ah ben mon maudis de Mark Carney! Quel homme d'état, le tabarnik! En anglais, y dégaine déjà ses "pouvoirs d'urgence" comme un cowboy pressé d'aller au saloon! On imagine déjà les bécosses rugir, la nature trembler... tout ça "si nécessaire", bien sûr. Une petite nuance, mon homme, juste pour pas épeurer les investisseurs, tu comprends-tu?
Pis en français... Oh là là! Tout en douceur, en parlant bas. "Jamais imposer", qu'y dit, la main su'l cœur. L'acceptabilité sociale, c'est sacré! La coopération, un rêve! On dirait entendre un poète flatter un saule pleureur. C'est beau, c'est touchant, on en braillerait presque une pinte de sirop.
Mais dis-moi donc, mon cher Mark, y aurait-il pas une légère... déviation entre ces deux façons de voir les affaires? Un petit "écart de langage", peut-être ben? On jurerait que deux personnes différentes se parlent! Mais non, c'est la magie de la politique moderne, cette capacité étonnante à dire une chose pis son contraire exact avec une conviction à toute épreuve. Chapeau l'artiste! On attend la prochaine pirouette avec impatience, mon chum!
Ensuite, la maudite saga des pipelines continue, avec notre Pierre Poilievre qui embarque dans la danse! Quel maestro de la parlotte, ce bonhomme-là!
En français, y se dresse comme un fier chevalier de l'énergie canadienne. "Souveraineté énergétique!", qu'y braille avec une ferveur patriotique à faire rougir un drapeau canadien enragé. Un pipeline pancanadien, rien de moins, pour enfin se sortir des griffes de l'Oncle Sam! On imagine déjà les Canadiens, fiers et autonomes, se chauffer grâce à cette vision grandiose.
Pis en anglais... Surprise, la visite! Plus de chevalier, plus de drapeau qui flotte au vent de l'indépendance énergétique. Place à la maudite suppression des "barrières réglementaires" (le fameux bill C-69, un bel euphémisme, ça!). L'accent est mis sur les "bénéfices économiques", sonnants et trébuchants, bien sûr. La souveraineté? Une bagatelle, un vague souvenir peut-être ben. L'important, c'est que ça roule... pis que ça rapporte le gros cash.
Décidément, ces politiciens-là ont un talent fou pour jongler avec les idées, les adaptant à l'oreille qui les écoute. On croirait presque qu'ils ont un traducteur simultané greffé dans la tête, capable de transformer une vibrante déclaration d'indépendance en un argumentaire économique plate à mourir en une fraction de seconde. C'est de l'art, ni plus ni moins. On applaudit la performance, la gang!
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