Épisode de la sitcom Pmurt: "Le Grand Malentendu Commercial"

 Par Suzy Wong


(La scène se déroule toujours dans le bureau ovale du palais présidentiel américain. Le président Pmurt, absorbé par son téléphone, affiche un sourire béat qui contraste de plus en plus avec l'atmosphère tendue. Eisus a maintenant l'air d'un personnage de dessin animé sur le point d'exploser.)

(Un panneau informatif apparaît brièvement à l'écran, en bas :)

INFO CONTEXTUELLE : La guerre commerciale initiée par le président Pmurt a entraîné une augmentation de 145 % des droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux États-Unis. En représailles, Pékin a imposé des droits de douane additionnels de 125 % sur les marchandises en provenance des États-Unis.

Pmurt : (Relisant son dernier tweet à haute voix, avec une emphase théâtrale) "La Chine est à genoux ! Ils implorent notre génie commercial ! Bientôt, ils achèteront tellement de nos merveilleux produits qu'ils devront construire une nouvelle Grande Muraille juste pour les stocker ! #USAfirst #VictoireCommerciale"  Magnifique, n'est-ce pas, Eisus ? Ça sent la victoire à plein nez !

Eisus : (D'une voix monocorde) Oui, Monsieur le Président. Ça sent... quelque chose.

(La Secrétaire de Presse, Enilorak, entre dans le bureau. Son visage est maintenant une étude de la crispation professionnelle.)

Enilorak: Monsieur le Président, le ministère chinois du Commerce vient de publier une déclaration officielle concernant vos propos sur les négociations.

Pmurt : (Sans lever les yeux de son téléphone) Ah, ils reconnaissent enfin notre supériorité ? Ils avouent qu'on est en position de force ? Lisez-moi ça, Enilorak ! Je veux savourer leur capitulation !

Enilorak : (Lisant à contrecœur une tablette) "Interrogé sur l'existence de ces négociations, le ministère chinois du Commerce a rétorqué jeudi que «toute affirmation concernant une avancée dans les discussions sino-américaines relève de la pure spéculation et ne repose sur aucun fait concret»."

(Un silence pesant s'installe dans le bureau. On entend le léger bourdonnement du téléphone de Pmurt.)

Pmurt : (Finalement, relevant les yeux, un air de confusion peint sur son visage) "Pure spéculation" ? "Aucun fait concret" ? Mais... mais j'ai tweeté à ce sujet ! J'ai même utilisé des emojis ! Les emojis, Enilorak ! C'est du concret, ça ! Tout le monde sait que les accords commerciaux importants se concluent avec des pouces levés et des drapeaux !

Eisus : (Murmurant, inaudiblement pour Pmurt) C'est sûr que ça "repose sur aucun fait concret". Puisqu'il n'y a jamais eu de négociations.

Enilorak: Monsieur le Président, l'ambassadeur de Chine est de nouveau au téléphone. Il demande si vous avez... consommé une substance inhabituelle.

Pmurt : (Indigné) Comment osent-ils ? Je suis parfaitement lucide ! Je suis un génie ! Un visionnaire du commerce international ! C'est eux qui sont dans le déni ! Ils sont juste embarrassés d'avoir été pris à leur propre jeu!

Eisus : (À Enilorak, en chuchotant) Je crois que "embarrassés" est un euphémisme. Je parierais plutôt sur "furieux" ou peut-être même "en train de planifier leur vengeance économique".

Enilorak : (Lui répondant à voix basse) Note pour moi-même : apprendre quelques phrases de survie en mandarin. Et peut-être chercher un nouvel emploi sur LinkedIn.

Pmurt : (Se levant d'un bond) Bon ! Ça suffit ! Je vais leur montrer qui est le patron ! Je vais tweeter une photo de moi en train de serrer la main... à moi-même ! Avec une légende qui dit : "Accord commercial SECRET avec mon moi intérieur ! Le meilleur accord jamais conclu !" Ça va les rendre jaloux !

(Pmurt se précipite à nouveau vers son téléphone, visiblement ravi de sa nouvelle "stratégie diplomatique". Eisus et Enilorak échangent un regard désespéré.)

Eisus  : (Soupirant) Je crois que je vais avoir besoin de plus qu'un café. Peut-être une thérapie à long terme. Avec des électrochocs.

Enilorak : (Hoche la tête) Ajoutez-moi à la liste. Et réservez une table dans un restaurant français. Au moins, on mangera bien pendant que le monde s'écroule. Et apportez le vin le plus cher. On le mérite.

(Fondu au noir.)


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