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Un monde de bisounours bouleversé... et des alliances dignes d'un soap opera


Image : Création IA

Quand le monde découvre (avec stupeur) que la guerre, c'est pas une série Netflix 

Par Suzy Wong

Ah, le 24 février 2022... une date qui restera gravée dans les annales de notre indignation sélective, juste après la dernière saison de la série télévisée de l'heure que je ne connais pas. Soudain, le monde occidental, confortablement installé dans son ignorance, découvre avec une stupeur théâtrale que les empires qui conquièrent, ça existe encore. Qui l'eût cru? Des villes réduites en cendres, des civils qui trépassent, des réfugiés... On se croirait dans un remake d'« Apocalypse Now », mais avec des figurants payés en roubles et un scénario écrit par un comité de trolls.

Et le summum de l'audace? C'est la Russie qui a osé, oui, osé, envahir un pays souverain, et qui ose ensuite nous faire croire, même si les preuves télévisuelles nous montrent le contraire, que c'est l'Ukraine l'agresseur. Quelle témérité ! Quelle originalité ! Envahir son voisin au XXIe siècle, quelle idée saugrenue ! On se croirait revenu au Moyen Âge, à l'époque où les rois se battaient pour des châteaux et des droits de péage. Heureusement, nous, citoyens éclairés du XXIe siècle, sommes bien trop civilisés pour de telles inepties... n'est-ce pas?

Mais attendez, le scénario se corse ! Dans le grand théâtre géopolitique, les États-Unis, avec leur maître incontesté du revirement de situation, semble avoir décidé de changer de camp. Après tout, pourquoi soutenir la victime quand on peut jouer les avocats du diable, voire même rejoindre le camp des méchants ? L'Ukraine, ce pays qui a eu l'outrecuidance de résister à l'ogre russe, serait-il devenu le nouveau punching-ball de service? L’empereur Trump et son fidèle soldat Vance semblent avoir troqué leur allégeance contre quelques pièces sonnantes et trébuchantes... (mais pourquoi donc? on ne le saura peut-être jamais).

Alors oui, bien sûr, il y a eu ces petites broutilles télévisuelles, ces images un peu trop réalistes pour notre confort : immeubles en ruines, gens qui pleurent, vous connaissez la chanson. Mais soyons honnêtes, n'est-ce pas un peu de leur faute ? Pourquoi s'accrocher à cette idée désuète d'indépendance ? Pourquoi ne pas avoir embrassé avec joie l'opportunité de devenir une province russe de plus ? La Russie, ce havre de paix et de démocratie, où les libertés individuelles s'épanouissent comme des tournesols en plein hiver. On dit même, chuchote-t-on dans les couloirs de la Maison Blanche, que c'est plus démocratique que le Canada, la France et l'Angleterre réunis. Et qui sait, peut-être que ce cher président américain nous le confirmera bientôt, dans un de ses tweets matinaux, entre deux insultes et trois théories du complot, que le Canada sera l'Ukraine des États-Unis : L'envahisseur ! 

D'ailleurs, soyons réalistes, la guerre, c'est comme le cycle des saisons, une fatalité. Les impôts, les embouteillages, les conflits armés... tout cela fait partie du grand ordre des choses. Alors, au lieu de nous laisser submerger par un océan de larmes, pourquoi ne pas simplement nous installer confortablement dans notre canapé, pop-corn à la main, et profiter du spectacle ? Après tout, c'est du jamais-vu depuis la Seconde Guerre mondiale, un événement digne d'une série Netflix à succès.

Et puis, soyons honnêtes, ça change des télé-réalités où les seules batailles se mènent à coups de clashs et de faux ongles. Ici, au moins, on a de vraies explosions, de vrais morts, de vraies souffrances, des vrais méchants. C'est ça, le progrès, n'est-ce pas ?


*Note importante : Cet éditorial utilise le sarcasme pour mettre en lumière l'absurdité de certains discours actuels faits à la Maison Blanche.  Il ne reflète en aucun cas une position pro-russe et pro-Trump ou une minimisation des souffrances du peuple ukrainien.  Il s'agit d'une satire, pas d'un commentaire politique.

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