De la pantoufle à escarpin

 

Image générée par l'IA

Scène 1 : La Cuisine, Zone de Guerre Culinaire



(scène : La cuisine, un véritable champ de bataille où les miettes de pain jonchent le sol comme des gravats, les chaussettes orphelines traînent comme des dépouilles de guerre, et les boîtes à lunch ouvertes dégoulinent de restes non identifiés. Marie, vêtue d'une robe à fleurs délavée qui a vu plus de jours meilleurs, et coiffée d'une queue de cheval aussi fatiguée qu'elle, nettoie avec une énergie sarcastique, armée d'une éponge et d'un regard noir. Xavier, 14 ans, observe la scène depuis le seuil de la porte, un sourire narquois illuminant son visage juvénile.)

Xavier (voix off) : Maman avait atteint le point de non-retour.
La cuisine ressemblait à un décor de film post-apocalyptique, et elle, à un général en colère qui avait perdu la bataille contre les miettes et les chaussettes.

Marie : (Marmonnant entre ses dents serrées) : Encore des miettes dans le beurre de pinottes... C'est comme si elles se reproduisaient par parthénogenèse ! On dirait qu'elles ont leur propre syndicat.

(Maxime, 17 ans, entre dans la cuisine, traînant une chaussette sale derrière lui comme un trophée de chasse.)

Maxime : Maman, tu sais où sont mes autres chaussettes ? Celles avec les trous en forme de tête de mort.

Marie : (Sans se retourner, continuant de frotter avec une force herculéenne) : Dans le cimetière des chaussettes orphelines, probablement. Près du mont Miettes, à côté de la vallée des Boîtes à Lunch Oubliées, et juste après le lac de Chaussettes de Sport Qui Puent.

Alex, 16 ans, entre à son tour, portant une boîte à lunch ouverte qui dégage une odeur suspecte. Des restes de nourriture non identifiés dégoulinent des bords.)

Alex : Maman, je peux laisser ma boîte à lunch ici ? J'ai un match de soccer dans une heure.

Marie : (Se retournant brusquement, les yeux étincelants de fureur) : Non, Alex. Tu vas vider cette boîte à lunch, la laver avec du savon et de l'eau de Javel, et la ranger à sa place. Et à partir de lundi, c'est « Lundi sans brassée de linge ». Personne ne mettra de vêtements dans le panier, même pas ceux qui ont des trous en forme de tête de mort.

Maxime et Alex (en chœur, les yeux écarquillés) : QUOI ?

(Pierre, le père, entre dans la cuisine, l'air perdu et tenant un journal froissé. Il regarde autour de lui avec un mélange de confusion et de terreur.)

Pierre : Qu'est-ce qui se passe ici ? On dirait une réunion de crise du G7, mais avec des chaussettes sales à la place des drapeaux.

Marie : (Affichant un sourire sarcastique, mais les yeux toujours aussi menaçants) : On établit de nouvelles règles, Pierre. Des règles qui vont changer notre vie... ou du moins, la rendre un peu plus propre.

Xavier (voix off) : C'était le début de la révolution. Maman avait déclaré la guerre aux miettes, aux chaussettes et aux boîtes à lunch. Et nous étions tous des prisonniers de guerre.

(Noir.)


 Scène 2 : Les Années de la Pantoufle 


(scène : La chambre de Xavier, au sous-sol. Un contraste saisissant avec le reste de la maison. C'est presque propre, avec des affiches de groupes de musique punks et de films de science-fiction tapissant les murs. Un bureau encombré de livres, de bandes dessinées et de gadgets électroniques trône dans un coin. Xavier, 14 ans, est assis sur son lit, les écouteurs vissés sur les oreilles, un ordinateur portable sur les genoux.)

Xavier (voix off) : Ma chambre. Le seul endroit de la maison où le chaos est organisé. Un sanctuaire de la rébellion adolescente, à l'abri des miettes et des chaussettes orphelines.

(Il retire ses écouteurs et soupire, regardant autour de lui avec un air mélancolique.)

Xavier (voix off) : Avant la révolution, maman était... une ombre. Une ombre douce, mais une ombre quand même.

(Flash-back : Des images mentales défilent dans l'esprit de Xavier. Marie, les cheveux bruns grisonnants tirés en arrière dans une queue de cheval simple, porte une robe à fleurs délavée. Elle est dans la cuisine, en train de préparer le dîner. Ses mouvements sont lents et mécaniques, comme si elle était fatiguée de la routine quotidienne.)

Xavier (voix off) : Je me souviens de cette image. Maman, toujours dans la cuisine, toujours la même robe, toujours la même queue de cheval. On aurait dit qu'elle était coincée dans une boucle temporelle.

(Flash-back : Une autre image. Marie est assise sur le canapé, en train de tricoter. Ses yeux sont fixés sur les aiguilles, ses lèvres sont serrées. La pièce est silencieuse, à l'exception du tic-tac de l'horloge.)

Xavier (voix off) : Le tricot. C'était son moyen de communication avec le monde extérieur. Un langage codé de laine et de silence.

(Flash-back : Une troisième image. Marie est dans le jardin, en train de cueillir des fleurs. Son visage est pâle, ses épaules sont tombantes. Elle a l'air d'un personnage de film muet.)

Xavier (voix off) : Le jardin. Son havre de paix. Mais même les roses avaient l'air d'avoir perdu leur couleur. Comme si elles avaient été contaminées par la routine.

(Flash-back : Une quatrième image. Marie est assise à la table de la cuisine, en train de lire un livre de recettes. Ses doigts parcourent les pages, ses yeux sont vides. On dirait qu'elle cherche un trésor perdu.)

Xavier (voix off) : Les recettes. Ses aventures culinaires imaginaires. Mais même les plats avaient l'air de sortir d'une cantine d'hôpital.

(Fin des flash-back. Xavier secoue la tête, comme pour chasser ces images.)

Xavier (voix off) : Maman était prisonnière de sa propre routine. Elle était comme un hamster dans une roue, qui tournait sans jamais avancer.

(Il se lève et se dirige vers son bureau, prenant un livre de bandes dessinées.)

Xavier (voix off) : Et puis, un jour, elle a décidé de briser ses chaînes, de sortir de sa roue, et de transformer notre maison en une base secrète de la rébellion.

(Il s'assoit sur son lit, ouvrant le livre de bandes dessinées.)

Xavier (voix off) : Maman était une pantoufle, oui. Mais une pantoufle qui avait décidé de se transformer en une chaussure Louboutin

(Il sourit, un sourire complice.)

(Noir.)


Scène 3 : Le Conseil des Tâches Ménagères (et autres désastres)

(Scène : La cuisine, une semaine plus tard. Un tableau blanc est accroché au mur, rempli de noms et de points. Marie préside une réunion, l'air grave.)

Marie : Messieurs, l'ordre du jour est clair : chambres propres ou pu de chambres ?

Maxime : Les chambres, bien sûr !

Alex : Non, pu de chambre et le bordel dans tout le sous-sol.

(Maxime et Alex se lancent des coussins. Pierre observe, une tasse de café à la main.)

Marie : (Tapant sur la table) : Assez ! Ce système est une farce. On revient aux bonnes vieilles méthodes.

Xavier (voix off) : Le « Conseil des tâches ménagères » était un échec total. Mais maman n'a pas abandonné.

(Maxime et Alex tentent de soudoyer Xavier.)

Maxime : Xavier, si tu fais mon lit, je te donne la moitié de mes points.

Alex : Et si tu vides mon lave-vaisselle, je te donne mon dessert de ce soir.

Xavier (voix off) : La corruption était à son comble. Mais maman a vite mis fin à ça.

Marie : (Effaçant le tableau blanc) : Ce système est une farce. On revient aux bonnes vieilles méthodes.

(Noir)

Scène 4 : Le Lundi Sans Brassée de Linge (Point de Vue de Xavier)

(scène : Lundi matin. Maxime et Alex portent des vêtements visiblement sales. Marie prépare le petit-déjeuner, un sourire énigmatique aux lèvres. Xavier, en pyjama, observe la scène avec un air amusé.)

Xavier (voix off) : Le lundi sans brassée de linge. La nouvelle loi de maman. Un concept révolutionnaire, ou plutôt, répugnant.

Maxime : (Se grattant) : Maman, tu es sûre pour le « Lundi sans brassée de linge » ? Parce que là, c'est... comment dire... un peu extrême.

Alex : (Reniflant son chandail) : Oui, et puis, c'est pas très hygiénique. On risque d'attraper des maladies.

Marie : (Sourire) : Des maladies ? Comme la procrastination aiguë ou la paresse chronique?

Pierre : (Buvant son café) : Marie, tu exagères un peu, non ?

Marie : (Le regard noir) : Pierre, tu veux essayer de porter le même pantalon toute la semaine ?

Pierre : (Se raclant la gorge) : Non, non, ça va aller.

Xavier (voix off) : Papa avait compris. Maman était passée en mode dictateur.

Maxime : (À voix basse à Alex) : On dirait qu'elle a passé un pacte avec le diable.

Alex : (À voix basse) : Ou qu'elle a découvert le pouvoir de la dictature.

Marie : (Les bras croisés) : Alors, messieurs, on apprend à mettre son linge sale dans le panier, ou on continue la semaine avec des vêtements qui tiennent debout tout seuls ?

(Maxime et Alex échangent un regard désespéré.)

Maxime : On a compris, maman. On a compris.

(Ils se dirigent vers le panier à linge, traînant les pieds. Xavier éclate de rire.)

Xavier : Vous ressemblez à des zombies !

(Noir)

Scène 5: Le Conseil des Collations (Vue par Xavier)

(scène : La cuisine, le mercredi soir. Le « Conseil des collations » est en session. Marie préside, un air autoritaire. Maxime, Alex et Pierre sont assis autour de la table, des boîtes à lunch ouvertes devant eux. Xavier, à l'écart, prend des notes dans un carnet.)

Xavier (voix off) : Le conseil des collations. Un débat explosif sur l'art de laisser pourrir sa nourriture.

Marie : Messieurs, l'ordre du jour est clair : qui vide sa boîte à lunch en rentrant de l'école ?

Maxime : (Levant la main) : Moi, maman ! Toujours !

Alex : (Levant la main) : Moi aussi !

Pierre : (Hésitant) : Euh... moi aussi ?

Marie : (Sourire sarcastique) : Vraiment ? Parce que j'ai trouvé une banane à moitié pourrie dans le sac à dos de Maxime, et une pomme qui a muté en créature inconnue dans la boîte à lunch d'Alex.

Xavier (voix off) : Maman avait sorti les preuves. C'était un carnage.

Maxime : (Se défendant) : C'était une banane expérimentale !

Alex : (Se défendant) : Et la pomme, c'était un projet scientifique !

Marie : (Soupirant) : Bien sûr. Et Pierre, tu as oublié ton sandwich au thon dans ta mallette pendant une semaine.

Pierre : (Rouge de honte) : C'était un oubli !

Marie : (Se levant) : Assez ! À partir de maintenant, les boîtes à lunch seront inspectées tous les soirs. Et les collations oubliées seront données aux écureuils du parc.

Xavier (voix off) : Les écureuils. L'arme ultime de maman.

Maxime : (Horrifié) : Les écureuils ? Mais ils vont devenir obèses !

Alex : Et puis, ils vont nous attaquer pour avoir plus de collations !

Marie : (Sourire) : C'est le risque à prendre.

(Pierre, Maxime et Alex se regardent, l'air vaincu. Xavier note tout dans son carnet.)

Xavier (voix off) : Je notais tout. Pour mes mémoires.

(Noir)

Scène 6 : La Tentative de Système de Points (Le Point de Vue de Xavier)

(scène : Le salon, le vendredi soir. Le tableau blanc est accroché au mur, rempli de noms et de points. Maxime et Alex tentent de soudoyer Xavier. Xavier, assis sur le canapé, les observe avec un air de marchand de tapis.)

Xavier (voix off) : La corruption. Le sport national de mes frères.

Maxime : Xavier, si tu fais mon lit, je te donne la moitié de mes points et je te prête ma console de jeux.

Alex : Et si tu vides mon lave-vaisselle, je te donne mon dessert de ce soir et je te laisse regarder mes vidéos sur YouTube.

Xavier : (Les yeux brillants) : Vraiment ?

Xavier (voix off) : J'étais tenté. Très tenté.

Marie : (Entrant dans le salon) : Qu'est-ce qui se passe ici ?

Xavier : (Se dépêchant de cacher les points) : Rien, maman ! On discutait...

Marie : (Regardant le tableau blanc) : Ah, le système de points. On dirait que la corruption est à son comble.

Maxime : (Innocent) : Mais non, maman ! On voulait juste... s'entraider.

Alex : (Renchérissant) : Oui, c'est ça ! On est une famille, après tout !

Marie : (Effaçant le tableau blanc) : Ce système est une farce. On revient aux bonnes vieilles méthodes. Et à partir de maintenant, les tâches ménagères seront attribuées au hasard.

Xavier (voix off) : Adieu, points. Adieu, console de jeux.

(Maxime et Alex poussent un soupir de désespoir.)

Pierre : (À voix basse à Marie) : Tu es un génie du mal.

Marie : (Sourire) : C'est ça, mon chéri. Et n'oublie pas : la dictature est parfois plus efficace que la diplomatie.

Xavier (voix off) : Et surtout, n'oubliez jamais : maman a toujours raison.

(Noir)

Scène 7 : La Crise du Téléviseur (et le Royaume du Kitsch)

(Scène : Le salon. Un festival de couleurs et de motifs douteux. Les murs sont tapissés d'un papier peint à fleurs criardes, assorti à un tapis à motifs géométriques psychédéliques. Le canapé, en velours côtelé orange, est orné de coussins brodés de chats et de dauphins. Une lampe à lave trône sur une table basse en formica, à côté d'une collection de bibelots en porcelaine représentant des nains de jardin et des danseuses de flamenco. Le téléviseur, un modèle ancien à tube cathodique, est encadré par une étagère remplie de cassettes VHS et de CD de Céline Dion. Marie, en robe de chambre en satin léopard, est assise sur le canapé, une télécommande à la main. Maxime, Alex et Pierre sont debout devant elle, l'air tendu.)

Xavier (voix off) : Le salon. Le cœur du kitsch. Le théâtre de la « crise du téléviseur ».

Marie : (Zappant frénétiquement) : Rien d'intéressant. Comme d'habitude.

Maxime : (Hésitant) : Maman, on voulait regarder le match de hockey.

Alex : (Renchérissant) : Oui, c'est la finale !

Pierre : (Tentant de calmer le jeu) : Marie, tu pourrais peut-être faire une exception ?

Marie : (Le regard noir) : Une exception ? Pourquoi ? Parce que je suis la femme au foyer qui doit toujours céder ?

Xavier (voix off) : Maman était en mode « femme indépendante ». Et quand elle était comme ça, il valait mieux ne pas la contrarier. Papa, lui, dirait surtout qu’elle est en mode SPM, quoique je pense qu’elle est davantage au pic de sa ménopause.

Maxime : (Tentant une autre approche) : Mais maman, c'est important ! C'est le match de l'année !

Marie : (Sourire sarcastique) : Ah oui ? Et c'est plus important que mon émission de téléréalité préférée ?

Alex : (Murmurant à Maxime) : On est foutus.

Pierre : (Tentant de négocier) : Marie, on pourrait trouver un compromis. On regarde le match, et après, tu regardes ton émission.

Marie : (Se levant, les bras croisés) : Un compromis ? Non, Pierre. Aujourd'hui, c'est moi qui décide.

(Elle appuie sur un bouton de la télécommande, et l'écran affiche une émission de téléréalité avec des femmes en maillot de bain.)

Maxime et Alex (en chœur) : QUOI ?

Pierre : (Soupirant) : Marie, tu exagères.

Marie : (S'asseyant sur le canapé, un sourire satisfait) : C'est ça, mon chéri. Et n'oubliez pas : c'est moi qui paie la facture du câble.

Xavier (voix off) : Maman avait gagné. Mais la guerre n'était pas finie.

(Maxime et Alex s'effondrent sur le canapé, l'air dépité. Pierre s'assoit à côté de Marie, un air résigné. La musique entraînante de l'émission de téléréalité remplit le salon.)

Xavier (voix off) : Et c'est ainsi que la « crise du téléviseur » est entrée dans l'histoire de notre famille. Une bataille épique pour le contrôle de la télécommande.

(Gros plan sur un bibelot en porcelaine représentant un nain de jardin, qui semble observer la scène avec un air narquois.)

(Noir)

Scène 8 : La Revanche du Sous-Sol (et l'Adieu à Ogunquit)

(Scène : Le sous-sol. Autrefois un débarras encombré, il est maintenant transformé en une taverne clandestine. Des guirlandes lumineuses clignotantes éclairent un écran géant improvisé, où un match de hockey est diffusé. Un bar de fortune, construit avec des planches de bois et des caisses de bière vides, trône dans un coin. Une machine à pop-corn ronronne joyeusement. Maxime, Alex et Pierre sont attablés, des bières à la main, l'air triomphant. Xavier, en tant que narrateur, se promène avec un micro.)

Xavier (voix off) : Le sous-sol. Le dernier bastion de la résistance. Ou plutôt, de la rébellion.

Maxime : (Levant sa bière) : À notre liberté retrouvée !

Alex : (Grignotant du pop-corn) : Et à la fin de la dictature du téléviseur !

Pierre : (Sourire en coin) : On a bien fait de garder cet argent pour Ogunquit.

Xavier (voix off) : L'argent pour Ogunquit. Le rêve de maman. Transformé en cauchemar pour elle.

(Flash-back : Scène précédente, où Marie annonce son voyage à Ogunquit.)

Marie : (Sourire radieux) : J'ai réservé un chalet à Ogunquit pour le week-end prochain. J'ai toujours rêvé d'y aller.

Maxime, Alex et Pierre (en chœur) : Ogunquit ?

Marie : (Regardant sa carte de crédit) : Oui, Ogunquit. J'ai utilisé l'argent qu'on avait mis de côté.

(Fin du flash-back.)

Xavier (voix off) : L'argent pour Ogunquit. Transformé en fonds de guerre pour la taverne.

Maxime : (Regardant l'écran géant) : On a bien fait d'acheter cet écran. Le match est génial !

Alex : (Remplissant les verres) : Et la machine à pop-corn, une pure merveille !

Pierre : (Se levant) : Je vais chercher plus de bières. Et des nachos.

(Il se dirige vers le bar, sifflant joyeusement.)

Xavier (voix off) : Papa, le roi du contrebandier de bières.

(Soudain, la porte du sous-sol s'ouvre. Marie descend les escaliers, le visage sombre.)

Marie : (Regardant autour d'elle) : Qu'est-ce que c'est que ça ?

Maxime : (Innocent) : Une taverne, maman.

Alex : (Renchérissant) : On a transformé le sous-sol.

Pierre : (Revenant avec des bières et des nachos) : Surprise !

Marie : (Le regard noir) : Surprise ? Vous avez utilisé l'argent pour Ogunquit pour faire ça?

Maxime : (Hésitant) : On a eu une petite urgence...

Alex : (Renchérissant) : On avait besoin d'un endroit pour regarder le match.

Pierre : (Tentant de calmer le jeu) : Marie, on peut en discuter...

Marie : (Les bras croisés) : Discuter ? Vous avez transformé le sous-sol en une taverne clandestine ! Et vous avez dépensé l'argent pour Ogunquit !

Xavier (voix off) : Maman était en colère. Très en colère.

Maxime : (Tentant de négocier) : On peut te rembourser, maman.

Alex : (Renchérissant) : On peut même faire un spectacle de danse hip hop pour toi.

Pierre : (À voix basse) : Ne dis pas ça, Alex.

Marie : (Soupirant) : Vous êtes incorrigibles.

(Elle se dirige vers le bar, prend une bière et s'assoit.)

Marie : (Sourire en coin) : Bon, puisque je suis là, je vais faire semblant de regarder le match avec vous.

Xavier (voix off) : Maman avait perdu une manche. Mais la guerre n'était pas finie.

(La musique du match de hockey remplit le sous-sol. Marie, Maxime, Alex et Pierre trinquent, l'air coupable mais heureux.)

(Noir)

Scène 9 : La Rédemption du Sous-Sol (et l'Évier de la Discorde)

(Scène : Le sous-sol, quelques jours plus tard. La taverne est toujours en place, mais plus ordonnée. Marie est assise sur un tabouret de bar, une bière à la main, observant le match de hockey avec un sourire en coin. Pierre, Maxime et Alex sont assis sur le canapé, l'air détendu. Xavier, toujours narrateur, se promène, un bloc-notes à la main.)

Xavier (voix off) : Le sous-sol. Un lieu de rébellion, de camaraderie... et de rédemption ?

Marie : (Riant) : C'est pas mal, finalement, cette taverne. C'est plus agréable que le débarras qu'il y avait avant.

Pierre : (Sourire) : Tu vois, Marie ? On sait aussi faire des choses bien.

Marie : (Le regard malicieux) : Oui, Pierre. Tu as un grand talent de rénovateur et bricoleur.

(Pierre, un homme grand et costaud, avec une barbe poivre et sel et des yeux bleus rieurs, gonfle sa poitrine de fierté.)

Pierre : (Sourire) : Je sais, je sais.

Marie : (Se levant) : Tiens, puisque tu es si doué, tu pourrais réparer l'évier de la cuisine. Il fuit depuis des semaines.

(Pierre, dont le sourire s'efface, regarde Maxime et Alex, qui détournent le regard.)

Pierre : (Hésitant) : L'évier ? Mais... je pensais qu'on regardait le match.

Marie : (Sourire) : On peut regarder le match après. Et tant que tu y es, tu pourrais repeindre les murs de la cuisine. Ils sont un peu défraîchis.

(Maxime, un jeune homme mince et nerveux, avec des lunettes et des cheveux en bataille, étouffe un rire. Alex, plus grand et plus musclé, avec un sourire charmeur et des fossettes, lui donne un coup de coude.)

Alex : (À voix basse à Maxime) : Bien joué, maman.

Maxime : (À voix basse) : Tel est pris qui croyait prendre.

Xavier (voix off) : Maman avait repris le contrôle. En douceur, mais fermement.

Pierre : (Soupirant) : D'accord, Marie. Je vais réparer l'évier et repeindre les murs.

Marie : (Sourire) : Merci, mon chéri. Et n'oublie pas : un travail bien fait mérite une récompense.

(Elle lui fait un clin d'œil et se rassoit, reprenant sa bière. Pierre se dirige vers l'escalier, l'air résigné.)

Xavier (voix off) : Et c'est ainsi que la taverne du sous-sol a permis à maman de remettre de l'ordre dans la maison. Une victoire douce-amère pour les hommes de la famille.

(La musique du match de hockey remplit le sous-sol. Marie, Maxime et Alex trinquent, tandis que Pierre disparaît dans les escaliers.)

(Noir)

Scène 10 : Les Années Fantômes (et l'Éveil de la Lionne)

(Scène : Le sous-sol, quelques jours plus tard. Xavier est assis sur un tabouret de bar, son bloc-notes à la main, un air mélancolique. Maxime et Alex sont absorbés par un jeu vidéo sur l'écran géant. Pierre est absent, probablement en train de réparer l'évier ou de repeindre la cuisine.)

Xavier (voix off) : Avant la révolution, maman était... comment dire... un meuble. Un meuble joli, certes, mais un meuble quand même.

(Flash-back : Scènes courtes et rapides, montrant Marie dans son rôle de femme au foyer effacée. Elle prépare les repas, nettoie la maison, repasse le linge, toujours avec un sourire doux, jamais un mot de reproche. Elle est presque invisible, noyée dans les tâches ménagères.)

Xavier (voix off) : Les premières années de ma vie, c'était ça. Maman, toujours là, toujours disponible, mais jamais vraiment présente. Elle était comme une ombre, une présence silencieuse qui veillait sur nous.

(Flash-back : Scène où Marie est assise sur le canapé, une tasse de thé à la main, regardant une émission de téléréalité. Maxime et Alex passent devant elle, sans même la remarquer. Pierre entre dans le salon, lui lance un regard distrait, et se dirige vers le frigo.)

Xavier (voix off) : On la prenait pour acquise. On ne la voyait même plus. Elle était juste là, comme une partie du décor.

(Flash-back : Scène où Marie essaie de participer à une conversation à table. Ses tentatives sont douces, discrètes, mais personne ne l'écoute vraiment. Maxime et Alex se disputent, Pierre lit son journal.)

Xavier (voix off) : Elle essayait parfois de se faire entendre, mais on était trop occupés par nos propres vies. On était des égoïstes, je le reconnais.

(Fin du flash-back.)

Xavier (voix off) : Et puis, un jour, tout a changé. La révolution. Le « Lundi sans brassée de linge », le « Conseil des collations », la « crise du téléviseur »... C'était comme si une lionne s'était réveillée.

(Flash-back : Scène de la « crise du téléviseur ». Marie, en robe de chambre en satin léopard, zappe frénétiquement, un regard déterminé. Maxime, Alex et Pierre sont debout devant elle, l'air consterné.)

Xavier (voix off) : Brusque ? Oui, très brusque. On n'a rien vu venir. On était habitués à une maman douce et gentille, et soudain, elle se transformait en dictatrice.

(Flash-back : Scène du « Conseil des tâches ménagères ». Marie, l'air grave, préside la réunion. Maxime et Alex se disputent, Pierre essaie de calmer le jeu.)

Xavier (voix off) : Elle avait pris le pouvoir, et elle n'était pas prête à le lâcher. On était dépassés. On ne savait plus quoi faire.

(Fin du flash-back.)

Xavier (voix off) : Au début, on a résisté. On a essayé de négocier, de soudoyer, de se rebeller. Mais maman était plus forte que nous. Elle avait trouvé sa voix, et elle ne comptait pas se taire.

(Maxime et Alex éclatent de rire, un jeu vidéo particulièrement drôle à l'écran.)

Xavier (voix off) : Et puis, on a fini par s'habituer. On a compris que maman n'était pas juste un meuble, mais une femme avec ses propres rêves, ses propres envies. Et qu'elle avait le droit de les exprimer.

(Il sourit, un regard tendre.)

Xavier (voix off) : On a appris à la respecter, à l'écouter, à l'aimer différemment. Et même si la révolution a été brusque, je crois qu'elle a été bénéfique pour nous tous.

(Il se lève, s'approche de Maxime et Alex, et les regarde jouer. Un sourire complice éclaire son visage.)

Xavier (voix off) : Après tout, une maison sans lionne, c'est un peu triste, non ?

(Rideau.)



PARTIE II : La Renaissance de la Pantoufle  (et le Règne de Martha Stewart sur la Coke)

Acte II 

L’ascension de la pantoufle



Scène 1: Le Sanctuaire de Marie. 

(Le salon a été transformé en un espace digne d'un magazine de décoration haut de gamme. Les murs, d'un blanc immaculé, sont ornés de tableaux abstraits, les meubles kitsch ont été remplacés par du mobilier design, et des plantes exotiques apportent une touche de fraîcheur. Marie, vêtue d'une robe de soie d'un bleu turquoise, est assise sur un canapé en cuir, un livre de recettes de cuisine moléculaire à la main.)

Xavier (voix off) : Le Sanctuaire de Marie. Un havre de paix où même les acariens ont signé un traité de non-agression. On aurait dit le décor d'une pub pour du yogourt bio.  On est passés de « La Petite Maison dans la Prairie » à « Martha Stewart sur la coke ». Maman a troqué son tablier à fleurs contre une cape de super-héroïne du design.

Marie : (Refermant son livre avec un soupir satisfait) : Ah, enfin un endroit où je peux entendre mes neurones se connecter.

(Maxime et Alex entrent, l'air aussi perdus que des touristes dans un musée d'art contemporain.)

Maxime : Maman, c'est... on dirait qu'on a atterri dans une dimension parallèle.

Alex : (Regardant autour de lui avec suspicion) : Où sont passés les nains de jardin en porcelaine ? Et le tapis avec les dauphins psychédéliques ?

Marie : (Sourire énigmatique) : Ils ont pris leur retraite, messieurs. Ils sont partis en croisière.

Maxime : (À voix basse à Alex) : J'espère qu'ils ont pris de la crème solaire.

Marie : (Les yeux pétillants) : C'est mon sanctuaire, messieurs. Un endroit où je peux être moi-même, sans interruption, sans miettes, et surtout, sans kitsch.

Maxime : (Hésitant) : On peut... entrer ?

Marie : (Sourire) : Seulement si vous promettez de ne pas faire de bruit, de ne pas laisser de miettes, et de ne pas parler de nains de jardin.

Alex : (Promettant solennellement) : Promis !

(Maxime et Alex s'assoient sur le canapé en cuir, aussi raides que des mannequins de cire. Xavier secoue la tête, amusé.)

Xavier (voix off) : Maman avait instauré un nouveau régime. Le règne de la déesse, version minimaliste.

Scène 2 : Le Nouveau Travail de Marie. 

(La cuisine a été transformée en laboratoire culinaire. Des ustensiles en inox brillent sous les néons, des herbes aromatiques poussent dans des pots design, et un robot de cuisine dernier cri trône sur le comptoir. Marie, vêtue d'une blouse de chef brodée à son nom, prépare un plat digne d'un étoilé Michelin. Pierre entre, l'air aussi ébloui qu'un enfant devant une vitrine de jouets.)

Pierre : (Regardant autour de lui avec admiration) : On dirait qu'on a changé de chaîne de télé. On est passés à « Top Chef » !  C’est quoi cette odeur qui chatouille mes narines ?

Marie : (Sourire) : C'est mon nouveau travail, Pierre. Je suis devenue chef à domicile. Spécialisée dans la cuisine fusion moléculaire avec une touche de feng shui.

Pierre : (Incrédule) : Chef ? Cuisine... moléculaire ? Mais... tu faisais des croque-monsieur brûlés et des spaghettis sauce tomate en boîte avant !

Marie : (Sourire) : Il n'est jamais trop tard pour se réinventer, mon chéri. Et puis, j'ai pris des cours en ligne et j'ai découvert les joies du siphon et de la sphérification.

Xavier (voix off) : Maman avait trouvé sa voie. Et elle avait même trouvé un nouveau vocabulaire, un nouveau langage codé.

Scène 3 : La Grande Évasion. 

(Marie, vêtue d'une tenue de voyage digne d'une influenceuse, embrasse Maxime, Alex et Pierre à la porte d'entrée. Ses amies, tout aussi stylées, l'attendent dans une limousine.)

Marie : (Sourire radieux) : Je pars pour un week-end de détente et de découverte. On se revoit dimanche.

Maxime : (Inquiet) : Tu es sûre que tu veux partir seule ? Et si tu te perds ?

Alex : (Renchérissant) : Et si tu te fais enlever par des extraterrestres ?

Marie : (Riant) : Ne vous inquiétez pas, je suis équipée d'un GPS, d'un kit de survie, et d'un taser. Et puis, j'ai des amies qui savent se défendre.

(Elle monte dans la limousine, qui démarre en trombe, laissant un nuage de paillettes derrière elle. Pierre, Maxime et Alex regardent la limousine s'éloigner, l'air partagé entre l'admiration et la terreur.)

Xavier (voix off) : La grande évasion. Maman était devenue une espionne de luxe.

Scène 4 : Le Retour Triomphal. 

(Marie, radieuse et bronzée, entre dans le Sanctuaire de Marie. Elle a des cadeaux pour tout le monde : des foulards en soie pour ses fils, un coffret de chocolats belges pour Pierre, et un livre de recettes de cuisine moléculaire pour Xavier.)

Marie : (Sourire) : Je suis de retour ! Et j'ai ramené des souvenirs !

(Elle distribue les cadeaux, embrasse ses fils et son mari, et s'installe sur le canapé, un cocktail exotique à la main.)

Marie : (Sirotant son cocktail) : Ce week-end a été une révélation. J'ai rencontré des gens formidables, j'ai découvert des endroits magnifiques, et j'ai même appris à faire des cocktails moléculaires.

Xavier (voix off) : Maman était devenue une experte en cocktails. On aurait dit qu'elle avait passé un diplôme de mixologie.

Marie : (Levant son verre) : À la renaissance de la pantoufle ! Et à la fin du règne du kitsch!

(Maxime, Alex, Pierre et Xavier lèvent leurs verres en chœur, un sourire complice aux lèvres.)

Tous : À la renaissance de la pantoufle !

(noir)


Scène 5 : La Métamorphose (et les Soupçons de l'Harem... ou du Rendez-vous ?)

(Scène : La chambre de Marie, transformée en dressing de diva. Les robes à fleurs délavées ont été bannies, remplacées par des tenues dignes d'un défilé de mode. Un miroir géant reflète Marie, vêtue d'une robe de soirée rouge flamboyante. Maxime, Alex et Pierre sont assis sur le lit, l'air à la fois admiratif et suspicieux. 

Xavier (voix off) : On est passés de « La Petite Maison dans la Prairie » à « Sex and the City ». Si vous ne comprenez pas mes références, je vous éclaire : on est passés du rayon   « pyjamas pour mamies » à la section « robes de soirée pour femmes fatales ».  Clairement, maman a troqué son tablier contre une carte de membre VIP chez les créateurs.

Marie : (Se regardant dans le miroir avec un sourire satisfait) : Alors, messieurs, qu'en pensez-vous ?

Maxime : (Hésitant) : C'est... euh... rouge.

Alex : (Renchérissant) : Très rouge. On dirait que tu vas à un... euh... un bal de vampires.

Pierre : (Le regard soupçonneux) : Un bal de vampires ? Ou un rendez-vous secret ?

Marie : (Riant) : Un rendez-vous secret avec moi-même, mon chéri. Je me suis promis de me faire plaisir.

Xavier (voix off) : Papa avait sorti le détecteur de mensonges, le radar à infidélités, et le microscope à soupçons. On aurait dit qu'il avait peur de découvrir un amant caché dans le placard.  On aurait dit qu'il avait peur de perdre sa reine.


Maxime : (À voix basse à Alex) : Vous croyez qu'elle a un amant ? Un vampire ?

Alex : (À voix basse) : Ou une maîtresse ? 

Pierre : (Les yeux plissés) : Marie, tu n'as pas l'intention de nous cacher quelque chose, n'est-ce pas ? Un petit secret inavouable ?

Marie : (Riant) : Vous cacher quelque chose ? Mais non, Pierre. Je suis une livre ouvert. Un livre... avec des chapitres inédits.

(Flash-back : Scène où Marie donne un sac rempli de robes à fleurs à une employée d'un magasin de seconde main.)

Employée : (Regardant les robes avec admiration) : Oh, votre mère est décédée ! Merci.. vous êtes sûre de vouloir vous en séparer ?

Marie : (Sourire) : Elles ont fait leur temps. Elles sont prêtes pour une nouvelle vie. Comme moi.

(Fin du flash-back.)

Xavier (voix off) : Maman avait fait le grand ménage. Et elle avait même fait le bonheur d'une employée de magasin de seconde main... et peut-être d'un nouvel amant ?

Maxime : (Hésitant) : Et toutes ces nouvelles tenues ? Tu les as achetées où ? Dans une boutique pour... euh... femmes fatales ?

Marie : (Sourire) : Dans une friperie du centre-ville. J'ai même pris un cours de relooking... et de séduction.

Alex : (Renchérissant) : Un cours de séduction ? Mais... tu n'en as pas besoin !

Marie : (Sourire) : On n'est jamais trop séduisante, mes chéris.

Pierre : (Le regard toujours soupçonneux) : Trop séduisante pour qui, Marie ?

Marie : (Riant) : Pour moi-même, Pierre. Et pour toi, bien sûr.

(Elle s'approche de lui et l'embrasse passionnément. Maxime et Alex échangent un regard complice, mais Pierre reste dubitatif.)

Xavier (voix off) : Maman avait réussi à semer le doute dans l'esprit de papa. On aurait dit qu'elle jouait avec lui.

Scène 6 : Un souper gastronomique

(Le salon, quelques jours plus tard. Marie, vêtue d'un tailleur pantalon élégant, prépare un dîner gastronomique. Des bougies éclairent la table, de la musique sensuelle remplit la pièce.)

Pierre : (Regardant autour de lui avec un air méfiant) : On dirait qu'on est dans un film érotique.

Marie : (Sourire) : C'est une surprise, mon chéri. Une surprise pour te remercier de m'avoir laissé explorer de nouveaux horizons... et de nouvelles passions.

Maxime : (À voix basse à Alex) : C'est louche. Très louche.

Alex : (À voix basse) : On dirait qu'elle essaie de nous distraire.

Xavier (voix off) : Maman avait sorti le grand jeu. On aurait dit qu'elle voulait se faire pardonner... ou qu'elle voulait nous faire oublier quelque chose.

(Marie sert le dîner, un plat exotique aux épices aphrodisiaques. Pierre la regarde avec un mélange d'admiration et de suspicion.)

Pierre : (Goûtant le plat avec prudence) : C'est... épicé. Très épicé.

Marie : (Sourire) : C'est la cuisine du monde, Pierre. Elle est pleine de surprises.

Pierre : (Le regard toujours soupçonneux) : Comme toi, Marie.

Marie : (Riant) : Exactement.

(Elle lui fait un clin d'œil, et Pierre avale sa bouchée de travers. Maxime et Alex échangent un regard interrogateur.)

Xavier (voix off) : Le mystère restait entier. Maman avait-elle un amant ? Ou était-elle juste en train de vivre sa meilleure vie... avec un peu de piquant ?

(Gros plan sur un cadre photo représentant Marie et Pierre, jeunes et amoureux. Un sourire énigmatique se dessine sur le visage de Marie, tandis que Pierre regarde le cadre avec un air pensif.)

Scène 7 : enquête préliminaire

(Le lendemain matin. Marie prépare le petit-déjeuner, vêtue d'un peignoir de soie. Pierre entre dans la cuisine, l'air encore un peu endormi.)

Pierre : (Bâillant) : Alors, Madame la mystérieuse, bien dormi ?

Marie : (Sourire énigmatique) : Comme un bébé. Et toi, mon chéri ? As-tu fait de beaux rêves ?

Pierre : (Se servant un café) : Des rêves... étranges. Des rêves où tu te transformais en espionne internationale.

Marie : (Riant) : Une espionne ? Mais quelle imagination !

Xavier (voix off) : Papa avait l'air d'un détective privé qui essayait de résoudre une énigme complexe. Maman, quant à elle, jouait son rôle à la perfection. On aurait dit qu'elle avait suivi un stage intensif de "Comment brouiller les pistes pour les nuls".

(Maxime et Alex entrent dans la cuisine, l'air curieux.)

Maxime : Alors, papa, tu as trouvé des indices ?

Alex : Un message codé ? Une photo compromettante ?

Pierre : (Soupirant) : Rien. Juste une femme qui a décidé de changer de style.

Marie : (Servant des crêpes) : Et de vivre pleinement sa vie. N'est-ce pas ce que vous vouliez ?

Maxime : (Hésitant) : Bien sûr, maman. Mais...

Alex : Mais on se demande juste...

Pierre : (Interrompant) : Si tu as un amant ?

(Silence. Marie éclate de rire.)

Marie : Un amant ? Mais quelle idée ! Je suis trop occupée à me redécouvrir pour avoir le temps de me consacrer à un autre homme.

Xavier (voix off) : Maman avait réussi à les déstabiliser. Elle jouait avec leurs nerfs, et ils adoraient ça... ou pas. On aurait dit qu'elle avait un manuel secret intitulé "Comment rendre sa famille paranoïaque en 10 leçons".

(rideau)

Acte III

L’éclosion de l’escarpin


Scène 1: La mystérieuse femme en décapotable

(Scène : Devant le bungalow familial, typique des banlieues où le gazon est plus vert que les rêves. Un matin ensoleillé, Marie, vêtue d'un tailleur impeccable et de talons hauts, se tient fièrement devant la porte. Une décapotable rouge rutilante, digne d'un magnat du pétrole texan, s'arrête devant elle, conduite par une femme élégante aux lunettes de soleil surdimensionnées, probablement pour cacher des yeux laser.)

Xavier (voix off) : C'était un matin comme les autres, jusqu'à ce que maman, notre paisible mère au foyer, se transforme en créature de luxe, courtisée par une femme fatale sortie tout droit d'un magazine de milliardaires.

(Marie embra sse Pierre sur la joue, un baiser rapide et distrait, comme si elle cochait une case sur une liste de tâches. Elle monte dans la décapotable avec une grâce digne d'une reine montant sur son trône. La voiture démarre très tranquillement, presque avec une arrogance silencieuse, comme si elle se moquait de nous, pauvres mortels.)

(Maxime et Alex, le frère aîné, sont sur le perron, la bouche bée, les mâchoires décrochées comme des marionnettes sans fil.)

Maxime : (Secouant la tête, incrédule) C'était qui, cette... cette déesse venue d'une autre galaxie ?

Alex : (Les yeux écarquillés, comme s'il avait vu un OVNI) Je sais pas, mais elle avait l'air riche comme si elle avait inventé l'argent ! Et cette voiture ! On dirait qu'elle sort d'un film de super-espions, avec des missiles cachés et un majordome robot dans le coffre.

Xavier (voix off) : Riche comme Crésus ? Elle avait l'air de posséder sa propre planète privée.  Et la voiture ? Un engin supersonique, avec des portes qui s'ouvrent en ailes de papillon et un système de téléportation, j'en suis sûr.

Alex : (Riant, mais avec une pointe d'envie) Tu crois qu'elle va emmener maman dans un palace flottant ? Ou sur un yacht avec des requins apprivoisés ?

Xavier (voix off) : Un palace ? Un yacht ? Frère, tu es d'un ennui mortel ! Elle va l'emmener dans une base secrète, cachée sous l'Atlantide, où elle complote pour dominer le monde.

Alex : Je me demande ce qu'elle fait, maman. C'est bizarre de la voir partir comme ça, sans même nous dire au revoir.

Xavier (voix off) : Bizarre ? C'est un euphémisme ! C'est le début d'une saga épique, digne des plus grands romans d'aventures, où maman est l'héroïne, la James Bond au féminin, la Lara Croft des temps modernes.

(Pierre les rejoint sur le perron, brusquement, les yeux brillants d'excitation enfantine.)

Pierre : Hé, j'ai une idée de génie ! On devrait les suivre, comme de vrais détectives !

Maxime : (Hausse les sourcils, dubitatif) Les suivre ? Mais pourquoi faire ? On a une vie, tu sais ? Toi, des impôts à payer, des factures à régler...

Alex : (Les yeux brillants de l'excitation de l'aventure) Pour savoir où elles vont ! Pour voir ce qu'elles font ! On pourrait découvrir un complot mondial !

Xavier (voix off) : Un complot mondial ? Frère, tu regardes trop de Marvel. Mais bon, je dois avouer que l'idée de jouer les espions me chatouille.

(Ils montent en trombe dans la vieille voiture familiale, une berline poussiéreuse qui contraste fortement avec la décapotable rouge, comme une tortue essayant de rattraper un faucon. Papa démarre en trombe, faisant crisser les pneus et laissant un nuage de fumée derrière eux, comme s'ils étaient en plein tournage d'un film d'action à petit budget.)

Xavier (voix off) : Et voilà ! On est partis pour une filature digne des plus grands détectives, sauf qu'on a un papa qui se prend pour un agent secret, un frère qui rêve de gloire et de fortune, et moi, avec mon bloc-notes et mon stylo, prêt à immortaliser chaque instant de cette aventure rocambolesque. On dirait qu'on est en train de tourner un film d'action, version familiale, avec maman dans le rôle principal. Et le meilleur, c'est qu'on a l'impression d'être les personnages secondaires les plus ringards de l'histoire du cinéma.


Scène 2 : Les inspecteurs twits

(Pierre, Maxime et Alex suivent la voiture de Marie, à bord de la vieille voiture familiale.)

On aurait dit qu'on était dans un film d'attente. "En attendant Marie", le prochain chef-d'œuvre du cinéma d'auteur. Ou peut-être un documentaire sur la patience, avec trois cobayes volontaires. Papa avait même commencé à organiser des paris sur la durée de l'attente.

Maxime : J'ai l'impression qu'on la suit depuis une éternité.  On dirait qu'on est dans un film d'espionnage.

(La voiture de Marie s'arrête devant un spa de luxe. Marie et son amie entrent.)

Pierre : (Déçu) : Un spa ? C'est tout ?

Xavier (voix off) : Papa avait l'air déçu. Il s'attendait à une rencontre clandestine, à un rendez-vous secret. Il avait probablement imaginé une scène digne d'un film d'action, avec des explosions et des cascades. 

(Pierre, Maxime et Alex attendent devant le spa, pendant des heures.)

Maxime : (Regardant sa montre) : On attend depuis trois heures.

Alex : (Bâillant) : Si elle prend un massage aux pierres chaudes, ça peut durer des heures...

(Pierre, les yeux rivés sur la porte du spa, a sorti ses jumelles.)

Pierre : Chut ! Je crois qu'elles sortent... Non, c'est juste une dame avec un peignoir. Fausse alerte.

(Soudain, un chien errant se met à aboyer bruyamment, attirant l'attention de tous les passants.)

Xavier (voix off) : On aurait dit que le chien était de mèche avec maman, pour nous faire repérer.

(Pierre, paniqué, essaie de faire taire le chien en lui lançant un biscuit.)

Pierre : Chut! Silence, s'il te plaît !

(Le chien, ravi, se met à remuer la queue et à lécher les mains de Pierre.)

Xavier (voix off) : Papa avait l'air d'un dresseur de fauves débutant. Le chien, lui, semblait apprécier le spectacle.

Pierre : (Le regard concentré) : Chut ! Elle va nous repérer.

Xavier (voix off) : Papa était à fond dans son rôle de James Bond du dimanche. On aurait dit qu'il avait oublié qu'il conduisait une voiture familiale avec un autocollant "Bébé à bord".

Alex : (Bâillant) : Je commence à avoir faim.

Pierre : (Impatient) : Elle va bien finir par sortir.

(Marie et son amie sortent du spa, détendues et souriantes.)

Marie : (Voyant Pierre, Maxime et Alex) : Oh, mes chéris ! Qu'est-ce que vous faites ici ?

Pierre : (Hésitant) : On... on passait par là.

Marie : (Riant) : Vous m'avez suivie ? Mais c'est adorable ! Vous vous inquiétez pour moi ?

Xavier (voix off) : Maman avait réussi à les prendre à leur propre piège. Elle était plus rusée qu'ils ne le pensaient. On aurait dit qu'elle avait un doctorat en "Comment retourner la situation à son avantage", avec une spécialisation en "Comment faire passer son mari pour un détective amateur".

(Noir)

Scène 3 : Un rêve littéraire

(De retour à la maison, Marie prépare un cocktail exotique. Pierre la regarde avec un air pensif.)

Pierre : (S'approchant de Marie) : Marie, je veux savoir. Qui est cette femme ?

Marie : (Sourire énigmatique) : Une amie, Pierre. Une amie qui m'aide à réaliser un rêve.

Pierre : (Le regard soupçonneux) : Quel genre de rêve ?

Marie : (Riant) : Un rêve... littéraire.

Xavier (voix off) : Un rêve littéraire ? Papa avait l'air perplexe. On aurait dit qu'il essayait de résoudre une équation mathématique en lisant un poème.

( Marie sort un manuscrit de son sac, et le tend à Pierre.)

Marie : (Sourire) : J'ai écrit un roman, Pierre. Et cette femme est mon éditrice.

(Pierre feuillette le manuscrit, l'air surpris.)

Pierre : (Lisant à voix haute) : "La pantoufle devenue escarpin"... C'est... c'est toi ?

Marie : (Riant) : En quelque sorte. C'est une fiction inspirée de ma vie. Votre maman, reine des fourneaux et des lessives, transformée en auteure. 

 Maman avait écrit un roman ? On aurait dit qu'on était dans un épisode de "La Quatrième Dimension", où les femmes au foyer se transforment en auteures à succès.  On est passés de « La Petite Maison dans la Prairie » à « Sex and the City ». Si vous ne comprenez pas mes références, je vous éclaire : on est passés du rayon   « pyjamas pour mamies » à la section « robes de soirée pour femmes fatales ».  Clairement, maman a troqué son tablier contre une carte de membre VIP chez les créateurs.   Papa avait sorti le détecteur de mensonges, le radar à infidélités, et le microscope à soupçons. Finalement, il n’était pas cocu.  Mais je crois qu'il avait peur bien plus peur de voir maman devenir ce qu’elle est en train de devenir que de découvrir un amant caché dans le placard.  On aurait dit qu'il avait peur de perdre sa reine.

(Pierre lit le roman, fasciné. Maxime et Alex le rejoignent, curieux.)

( Pierre lit un passage à voix haute, les sourcils froncés.)

Pierre : (Lisant) : "Elle dégaina son fouet à sauce, l'arme secrète de toute femme au foyer, et terrassa l'ennemi d'un coup de poignet expert..." Un fouet à sauce ?

Marie : (Riant) : C'est une métaphore, Pierre.

Xavier (voix off) : Une métaphore ? Bien sûr, maman. Comme si les fouets à sauce étaient des armes de destruction massive. Prochaine étape : les rouleaux à pâtisserie lance-roquettes ?

Maxime : (Lisant par-dessus l'épaule de Pierre) : "Chapitre 1 : La Transformation de la vieille ménagère"... C'est génial !

Alex : (Renchérissant) : C'est toi, maman ! 

Marie : (Sourire) : Oui, mes chéris. Et vous êtes mes personnages secondaires préférés.

Xavier (voix off) : Maman avait réussi son coup. Elle avait transformé sa vie en roman, et elle avait transformé notre vie en une comédie familiale. On aurait dit qu'on était les acteurs d'une série télévisée, avec maman dans le rôle principal.  Papa avait l'air perplexe. On aurait dit qu'il essayait de résoudre une très difficile équation mathématique.

(Noir)

Scène 4 : Une auteure est née

(Marie signe un contrat avec son éditrice, dans un restaurant chic.)

Éditrice : (Sourire) : Votre roman va faire un carton.

Marie : (Sourire) : Merci. C'est un rêve qui devient réalité.

Xavier (voix off) : Un rêve qui devient réalité ? On aurait dit qu'on était dans un conte de fées, avec maman qui troque ses pantoufles de phentex contre un stylo plume. Et l'éditrice, c'était la bonne fée, j'imagine. Ou peut-être un agent secret du monde de l'édition, venue recruter une nouvelle recrue. Et papa, Maxime, Alex et moi dans le rôle des... euh... des sujets fidèles ?

Éditrice : (Sourire éclatant) Et bientôt un livre de recettes sur la cuisine moléculaire, Marie.

Marie : (Rougit légèrement) Oh, Isabelle, vous êtes trop gentille. C'est... c'est un rêve qui se réalise.

Xavier (voix off) : Maman, c'était plus qu'un rêve, on aurait dit que Cendrillon avait troqué son balai contre un clavier d'ordinateur. Et Isabelle, là, avec son sourire Colgate et son tailleur griffé, c'était quoi ? La fée marraine ? Ou une espionne du KGB de l'édition, venue dénicher un nouveau talent ?

(Flash-back : Marie, en pyjama, les cheveux en bataille, écrivant frénétiquement sur son ordinateur portable, une tasse de café fumante à portée de main. Maxime, son mari, entre en douce.)

Maxime : (Chuchotant) Chérie, il est 3 heures du matin. Tu devrais dormir un peu. Tu ressembles à un zombie qui a gagné le gros lot.

Marie : (Sans lever les yeux de l'écran) Chut ! 

(Retour au restaurant)

Éditrice : (Riant) Ne soyez pas modeste, Marie. Ce roman a tout pour plaire : de l'émotion, des rebondissements... et cette scène de la course-poursuite dans le supermarché, avec les chariots de légumes qui revolent... C'était génial !

Marie : (Gênée) J'avoue, je me suis un peu laissée emporter. 

Xavier (voix off) : Des carottes volantes ? Maman, tu as un don pour les scènes épiques. Papa disait que tu devrais écrire des scénarios pour des films d'action. Imaginez : « Marie Dupont, l'auteure qui fait exploser les légumes ! »  Maman, tu as une imagination débordante. On aurait dit que tu avais mélangé Jules Verne avec un épisode de Bob l'éponge. Et nous, pendant ce temps, on était les cobayes de ton expérience littéraire. 

(Retour au restaurant)

Éditrice : (Levant sa coupe) À votre succès, Marie ! 

Marie : (Sourire) À nous ! Et merci encore. Sans vous, je serais encore en pyjama, à me battre avec des bas dépareillés.

Xavier (voix off) : Et nous, on va sûrement bientôt manger des plats préparés, parce que maman sera trop occupée à écrire. Mais bon, si ça peut faire d'elle une star de la littérature, je suis prêt à sacrifier quelques repas faits maison. Après tout, on a bien le droit d'avoir une maman célèbre, non ? Même si elle écrit un peu à notre propos.

(Noir)

Scène 5 : Le couronnement

(Marie, Pierre, Maxime et Alex célèbrent la sortie du roman, lors d'une soirée de gala.)

Admirateur 1 : (Admiratif) : Votre style est si... original !

Admirateur 2 : (Enthousiaste) : J'adore le personnage de Madame Mystère ! C'est vous, n'est-ce pas ?

Marie : (Sourire énigmatique) : Peut-être...

Xavier (voix off) : Maman, star de la soirée ? On aurait dit qu'elle avait suivi un stage intensif de "Comment devenir une auteure mystérieuse et séduisante en 10 leçons". Et papa, Maxime et Alex, ils avaient l'air de gardes du corps, essayant de protéger leur précieuse auteure des fans en délire.

(Pierre, un verre de champagne à la main, regarde Marie avec un mélange d'admiration et de perplexité.)

Pierre : (À voix basse à Xavier) : Je n'arrive toujours pas à y croire.

Xavier (voix off) : Papa avait l'air de se demander si sa femme était toujours la même personne. Et moi, je me demandais si le buffet était illimité.

(Soudain, un silence se fait dans la salle. Une femme élégante, à l'allure assurée, entre dans la pièce. C'est Isabelle Rivière, l'auteure préférée de Marie, celle qui a inspiré son amour de la littérature.)

Marie : (Les yeux écarquillés) : Isabelle Rivière ?

(Marie est stupéfaite, incapable de prononcer un mot. Isabelle Rivière s'approche d'elle avec un sourire chaleureux.)

Isabelle Rivière : (Sourire) : Marie, je suis ravie de vous rencontrer. 

Marie : (Voix tremblante) : Madame Rivière, je... je suis votre plus grande fan. 

Isabelle Rivière : (Riant) : Appelez-moi Isabelle. Et je suis ravie de voir que mon travail a inspiré une auteure aussi prometteuse que vous.

(Marie et Isabelle Rivière se mettent à discuter avec passion, échangeant des idées sur la littérature, les personnages et les intrigues.)

(scène suivante : Isabelle Rivière prend la parole devant l'assemblée, levant son verre.)

Isabelle Rivière : (Voix forte) : Je voudrais porter un toast à Marie, une femme qui a su transformer sa vie en une histoire captivante. À votre succès, Marie !

(Gros plan sur Marie.  Toute la salle applaudit, levant ses verres en l'honneur de Marie. Marie, les larmes aux yeux, regarde sa famille avec un sourire radieux.)

Marie : (À voix basse à Pierre) : Ma cinquantaine est prometteuse.

Pierre : (Sourire) : Aucun doute, mon amour. On dirait que tu as troqué ton tablier contre une baguette magique.

Marie : (Riant) : Et toi, tu as troqué ton scepticisme contre un costume de fan numéro un.

Pierre : (Hausse les sourcils) : Je suis un homme de goût, Marie. Je reconnais le génie quand je le vois.

Pierre : (À Xavier, à voix basse) : Elle a l'air d'une groupie qui a rencontré son idole.

Xavier (voix off) : Papa, toujours aussi romantique.

(Marie et Isabelle Rivière, de nouveau en train de discuter.)

Isabelle Rivière : (Riant) : J'adore votre passage ou Madame Mystère se fâche contre elle-même. Elle me rappelle un peu moi, à mes 35 ans.

Marie : (Sourire) : Vraiment ? 

Pierre : (À Marie, à voix basse) : Tu vas finir par écrire la bio d’Isabelle Rivière, à ce rythme-là.

Marie : (Lui lance un regard noir) : Ne sois pas jaloux, Pierre.

Xavier (voix off) : Maman, la reine du sarcasme. Papa, le roi de la jalousie. Un couple parfait.

(Pierre, soudainement,  prend la parole devant l'assemblée.)

Pierre : (Voix forte) : À Marie, une femme et une mère fabuleuse.  (Levant son verre) : À ma femme, l'auteure à succès !

Maxime, Alex et moi aussi : (Levant leurs verres) : À maman !

Marie : (Sourire) : À ma famille, mes plus fidèles lecteurs !

(Toute la salle applaudit.)

Xavier (voix off) : On aurait dit qu'on était dans un rêve. Maman, en train de discuter avec son idole, comme si elles étaient amies de toujours. C'était un moment magique.  Maman était devenue une auteure à succès, et elle avait rencontré son idole. Un vrai conte de fées moderne, où les femmes au foyer se transforment en princesses de la littérature. Et nous, on était les témoins privilégiés de cette transformation magique.

(Gros plan sur Marie, entourée de sa famille et de son idole. Un sourire de bonheur illumine son visage.)

(Noir.)

Scène 6 : Le Règne de la Pantoufle et la révélation au Coin du Feu)

(Scène : Le chalet en bois rond, la même nuit étoilée. Le feu de camp crépite, mais l'atmosphère est plus chargée d'émotion. Marie, assise sur une bûche, regarde les flammes avec un air pensif. Pierre, Maxime, Alex et Xavier l'observent en silence.)

Xavier (voix off) : On est passés de « La Petite Maison dans la Prairie » à « Les Aventuriers », mais en version introspection. Maman a troqué sa cape de super-héroïne contre un pull en laine, et son regard s'est perdu dans les flammes.

Marie : (Brisant le silence) : Vous savez, avant, ces expéditions... elles me rendaient triste.

Pierre : (Surpris) : Triste ? Mais tu n'as jamais rien dit.

Marie : (Sourire amer) : Je n'osais pas. C'était votre moment, votre aventure. Et moi... j'étais la femme qui préparait les sandwichs et qui rangeait les sacs.

Maxime : (Coupable) : On ne voulait pas t'exclure, maman.

Alex : (Renchérissant) : On pensait que tu préférais rester à la maison.

Marie : (Secouant la tête) : C'est là où je me suis trompée. J'ai laissé les choses se faire. Je me suis laissée effacer.

Xavier (voix off) : Maman était en colère. Mais pas contre nous. Contre elle-même.

Marie : (Les yeux brillants) : Je me suis oubliée. J'ai oublié que j'avais des rêves, des envies, une vie à vivre.

Pierre : (Prenant sa main) : Tu n'es pas oubliée, Marie. Tu es là, avec nous.

Marie : (Sourire) : Oui, je suis là. Et je compte bien y rester. Mais à ma façon.

(Elle se lève et se dirige vers le feu, attisant les braises avec un bâton.)

Marie : (Le regard déterminé) : Ces deux mandats... ils n'étaient pas juste une série de changements. C'était une renaissance. Un réveil.

Xavier (voix off) : Maman était une lionne qui sortait de sa cage. Et elle avait faim de liberté.

Marie : (Se retournant vers eux) : J'ai appris que je pouvais être tout ce que je voulais être. Une mère, une femme, une aventurière... et même une reine de la forêt.

(Elle sort une paire de pantoufles en phentex tricotées à la main de son sac à dos et les enfile.)

Marie : (Sourire) : Et n'oubliez jamais, messieurs : une femme en colère avec une paire de pantoufles en phentex, c'est une force de la nature, même au milieu des ours.

(Elle se dirige vers le chalet, sifflant joyeusement.)

Xavier (voix off) : Maman avait raison. On avait tous changé. On avait appris que les expéditions, c'était mieux à plusieurs. Que les rêves, ça se partage. Et surtout, que maman était une force avec laquelle il fallait compter, même en pantoufles.

(Maxime, Alex et Pierre se regardent, un sourire complice aux lèvres.)

Maxime : (À voix basse) : On devrait peut-être lui proposer un trek dans l'Himalaya pour son prochain mandat.

Alex : (À voix basse) : Ou un safari en Afrique.

Pierre : (À voix basse) : Ou une croisière dans les fjords.

Xavier (voix off) : On avait compris la leçon. Maman était la reine de la forêt, et on était ses explorateurs dévoués. Ou presque.

(Gros plan sur les pantoufles en phentex, tricotées avec amour et détermination, reposant sur la neige.)

(Rideau.)


Fin


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