Paraît, que l'amour, même s'il est né en dix secondes et demi, ça ne se marchande pas !

Sollicitation intègre, je dois reconnaître. Pas d’approche hypocrite qui s’apparenterait à un ridicule marivaudage, juste une proposition qui pourrait sembler répréhensible à première vue, mais qui est en fait assez fréquente si je me fie à mon expérience.  Eh oui !  C’est la troisième fois qu’on veut négocier ce type d’engagement avec moi!

D’ordinaire je pouffe de rire et me dérobe expéditivement avec un stoïcien “non”; je me débarrasse en règle générale de cette incommodante situation, et bien sûr du réclamant, sans me justifier et sans délicatesse.
Mais au jour d’aujourd’hui, j'ai choisi de sophistiquer un brin mon attitude en répondant  au monsieur en question :

«Comment pourrais-je agréer à une telle association? N’ai rien à gagner là-dedans car je devrai pendant plusieurs années être garante de tes faits et gestes au cas où tu serais un renégat et que tu trahirais ton serment de foi avec le Canada. Alors, pourquoi mettrais-je en jeu consciemment ma postérité pour un individu --toi en l’occurrence -- que je ne connais pas et qui pourrait me faire subir bien du désagrément? Seulement afin que tu puisses obtenir un visa? Une citoyenneté canadienne? Un poste que tu convoites? Dis-moi quels sont mes avantages à moi là-dedans et, par la suite, je te dirai si oui ou non j'accepterai de t'épouser...  25 000$ U.S. serait un bon accueil!»

L'ai super insulté.  Comme le dit si bien mon titre : «Paraît, que l'amour, même s'il est né en dix secondes et demi, ça ne se marchande pas !»