Le bilan Dubé Capitation ou capitulation?

 Par Suzy Wong

Ah, la réforme Dubé! Quel chef-d'œuvre de la pensée administrative moderne. Après des années à nous promettre de révolutionner le réseau comme un Steve Jobs de la santé, le gouvernement est arrivé avec une montagne d'annonces, un budget plus gros que la dette d'un petit pays... et le résultat?

Le Vrai Tableau de Bord:

• Retrait des pastliies: 

On a enlevé le système de couleurs parce que les délais étaient trop gênants. Maintenant, le temps d'attente est simplement... mystérieux. Moins de stress pour le ministère!

• Capitation:

Ah, enfin! On a réussi à convaincre les médecins de se faire payer un montant fixe par patient inscrit, peu importe combien de fois on les voit. C'est la seule chose concrète qui force les GMF à gérer leur propre liste. Félicitations, vous avez réinventé l'abonnement!

• Le demi-milliard en primes:

On a acheté le droit de demander aux médecins de peut-être travailler un peu plus. On n'a pas réussi à négocier d'obligation de résultat, alors on a payé un pot-de-vin géant. C'est l'art de la négociation à la québécoise: on cède tout, puis on se félicite d'avoir trouvé une solution.

• La priorité aux CMS (Privé):

On a décrété que le privé allait nous sauver. Quand on ne réussit pas à gérer son propre réseau, on externalise la misère et on appelle ça de l'innovation.

En fin de compte, la réforme, c'est un peu comme donner une fusée à un enfant: il fait beaucoup de bruit, dépense énormément d'énergie... et tout ce qu'on retient, c'est qu'il a réussi à ne pas se cogner la tête contre le mur en installant une petite roulette (la capitation).

À part la capitation – ce système où les médecins ne sont plus payés à l'acte, les obligeant à prendre en charge un volume – absolument rien n'a tenu la route.

On a retiré l'outil (les pastilles), mais pas le problème (les délais). On a payé le prix fort pour la bonne volonté (les primes), au lieu d'exiger une obligation de service.

Bravo la CAQ! Vous avez dépensé des milliards pour prouver que, face aux médecins, la seule stratégie gagnante est d'ouvrir le portefeuille, et que la seule vraie innovation de la décennie est de payer un forfait annuel. Tout ça pour ça, effectivement.