Le Butsukari Otoko vs. Le Butsukari à Roues : La Course à la Lâcheté Urbaine

 Par Suzy Wong 

L'homme qui bouscule... Pis c'est tout ?

Ah, j'ai lu ça, l'affaire du Butsukari Otoko au Japon. L'Homme qui Bouscule. Avouez, c'est spécial en maudit. Le Japon, le pays de l'efficacité, des trains qui arrivent à la seconde, et là, leur nouvelle mode, c'est de courir après le monde juste pour leur rentrer dedans, puis de sacrer leur camp.

Voyons donc! Ça, c'est-tu pas une preuve que le monde est rendu trop stressé? T’es tellement plein de marde que la seule façon de te défouler, c’est d’aller donner un coup d'épaule à une madame dans le métro, pis de te sauver comme un voleur de liqueur? C'est une performance de virilité de gars qui ont peur de leur ombre! On dirait un enfant de quatre ans qui fait une crise, mais avec un suit pis une cravate.

Pis là, on se demande si c'est rendu à Montréal. J'espère que non! Même si on a notre lot d'agresseurs en tout genre, faut avouer que le B.O. est pas mal petit bras comme technique. À Montréal, on a le sens du spectacle, nous autres! Si on te cherche, c'est pas pour te bousculer en douce, c'est pour te challenger ou te faire une run de char de cave!

Notre version locale: Le Cycliste Anarchiste (Le Butsukari à roues)

Non, à Montréal, on n'a pas besoin d'importer ces niaiseries-là. On a déjà le Cycliste Anarchiste! Lui, c'est notre propre champion du monde de l'intimidation par le mouvement.
Le Butsukari Otoko, il fait juste te frapper avec son corps. C'est cheap. Le C.A., lui, c'est la version améliorée, écolo-frustrée!

• Le B.O. court et disparaît.
• Le C.A. roule à 50 km/h sur une rue piétonne, vous oblige à sauter sur le côté, puis il vous lance un regard de mépris intense du genre: «Regarde-toi, le pleumone, t'es juste pas assez vite pour la planète!»

C'est ça, le raffinement québécois dans l'agression: on te stresse, on te fait sentir coupable d'être là, on t'oblige à te tasser parce qu'on a le droit moral d'être en vélo, pis on te laisse avec le feeling que c'est toi le tata!

La bousculade japonaise, c'est une affaire de choc physique. Le cycliste montréalais, c'est le choc psychologique et la terreur du guidon qui frôle. Le même fond de rage et de feeling d’impunité, mais avec un casque et des leggings de spandex.

Non, le Butsukari Otoko, c'est trop simple pour nous autres. On préfère l'agression qui vient avec une petite dose de vertu auto-proclamée. On a déjà nos guerriers de l'asphalte qui s'arrangent pour que vous ayez l'impression d'être l'obstacle dans leur vie.