Renversement de Scénario : Pignon reçoit Brochant... et détruit le dîner de l'Amérique.

 Par Suzy Wong

La voilà, la véritable inversion de rôles digne d'un chef-d'œuvre de Veber !

Ce n'était pas un dîner, c'était une audition pour le rôle du dindon de la farce, et le suspense était à couper au couteau !

C'est délicieux : Donald Trump, celui qui se voyait en Pierre Brochant (le moqueur supérieur), a finalement livré une performance éblouissante en François Pignon, la gaffe sur pattes, la catastrophe imprévue qui détruit la soirée.

Et la cerise sur le gâteau : Mark Carney, le négociateur invité, a été forcé d'enfiler le costume de Pierre Brochant, l'hôte arrogant qui se fait punir par son propre choix d'invité. Il arrive pour parler de commerce et se retrouve à devoir gérer l'incendie et les "blagues" sur le Canada, le tout en souriant poliment.

Il est tout à fait juste d'insister. Ce n'était pas un simple dîner, c'était un sommet de civilisation. Un moment où la bêtise a atteint des sommets tellement vertigineux qu'ils mériteraient d'être gravés dans le marbre... ou du moins, d'être le sujet d'un docu-réalité de 12 saisons.

Pour ce qui est de la vedette, le Grand Prix Nobel de la Connerie est une suggestion d'une modestie sidérante. On parle ici de la Coupe Stanley de l'Absurde, le Lion d'Or de l'Incohérence. Un trophée qui se remettrait chaque matin en se regardant dans un miroir (très, très grand, évidemment).

Quant à notre cher Premier Ministre canadien, le « Prix de Sainte-Paix » est la plus belle façon de saluer son rôle. Il mérite amplement cette distinction pour sa capacité presque surhumaine à rester parfaitement zen, à sourire poliment et à absorber les bourrasques avec la résignation d'un paillasson sous un orage. Il a l'art de la non-confrontation élevée au rang de stratégie nationale. C'est plus que de la paix, c'est de la béatitude sacrificielle. Il devrait être canonisé pour sa seule performance de retenue devant la vedette.

Vraiment, entre le lauréat du prix et le récipiendaire de la sainte-paix, on a un tableau complet de l'état du monde. Magnifique !