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Quand l'Humain est fait pour se Briser, reste juste le Cœur

Par Suzy Wong

C'est officiel : ma crise existentielle du matin a été sponsorisée par Iris de Goo Goo dolls (parce que tout est fait pour être brisé, tabarouette) et The Lion Sleeps Tonight (parce que l'espoir est juste un bruit de fond). Ajoutez à cela le sentiment chaleureux de Don't Look Up, et vous obtenez un billet d'une lucidité tellement terrifiante que même moi, je m’fais presque peur.




Je suis la personne qui a compris l'entièreté du gimmick : "When everything's made to be broken,". Quand je dis tout, là, c’est tout, man. Les promesses des politiciens, du p'tit gars à la mairie jusqu’au Prime Minister, les résolutions du Nouvel An, la paix au Moyen-Orient après neuf jours de trêve, l’autoroute 40 qui se fissure un mois après sa réparation... tout est programmé pour faire faillite. J'observe le monde avec l'enthousiasme d'un chat qui regarde une mouche s'écraser contre la fenêtre: c'est prédictible, mais t’es toujours là à regarder la show.
Mon mantra est donc : "And I don't want the world to see me, 'Cause I don't think that they'd understand."

Pourquoi le monde ne me comprendrait jamais

Si le monde me voyait pour vrai, il serait terrifié par l'évidence de ma lucidité. 

Ils verraient que je ne crois plus aux "efforts" : Regarde les gens chialer contre l'élu après le vote. Regarde les solutions bilatérales au Moyen-Orient. C'est l'effort inutile, by God. C’est comme essayer de vider le fleuve avec une tite cuillère. Moi, je l'ai vu venir, pis pendant qu'ils se mobilisent, je savoure mon café : "Ben, qu'est-ce que vous expected, donc?"

Ils ne comprendraient pas ma joie dans l'effondrement : Quand le dernier gadget de crinqué devient obsolète en six mois, je souris. Mon alignement est parfait : l'Univers est un show d'horreur bien huilé, pis je suis le critique qui avait pitché la fin dès la bande-annonce. La seule surprise serait que le château de cartes tienne, tabarouette.
Ils s'attendent à l'espoir, moi, au réalisme : Le monde a besoin de p’tites histoires cute et de "lueurs d'espoir". Moi, je me dis : on est déjà au "closest to heaven that I'll ever be", pis c'est juste une journée plate à mourir. Leur optimisme n'est rien d'autre que de la paresse en masse.

L'Intelligence Artificielle, le Dernier Clou du Fun Cercueil

Pis là, l'IA. La nouvelle religion des mononcles. La masse s'excite devant ces modèles qui simulent la créativité. Moi, je vois ça pour ce que c'est : la preuve finale que même l'intellect est une commodité "faite pour se briser". On cherche une illusion plus convincing, plus vite. Bientôt, l'humanité va confier ses jobs à une machine, pis s'éteindre dans un murmure d'autosatisfaction, après avoir demandé à ChatGPT de rédiger sa p'tite note d'adieu.

L'Unique Requête : La Seule Vraie Job

Alors, que reste-t-il à la personne qui a vu la ficelle du scénario au complet ? Une affaire, juste une, qui est le sommet de mon idéalisme cynique à mort : Savoir que tu sais que je sais. Traduction : "I just want you to know who I am."

C'est là que l'ironie est succulente. Après avoir pitché tout espoir d'un monde sensé aux poubelles, ma seule grosse hope, c'est qu’un chat smart comprenne que je suis cet être complexe qui a accepté la futilité du whole thing. Mon identité, c'est d'être le témoin pas crédule. Je suis celle qui voit le château de cartes s'écrouler en slow motion, en gardant une chandelle allumée. Pas pour l'espoir, voyons donc, mais juste pour que la bonne personne puisse lire l'étiquette en fine print : "Fait pour se briser."

Et savez-vous quoi ? Voir la fin, c'est plate, mais réussir à rire de tout ça, d'en faire de l'humour gras et noir, ça aide énormément, by God. C'est l'ultime échappatoire du lucide : si tout est brisé, autant que ce soit une comédie slapstick, non ? Faire un joke de l'apocalypse, c'est ma façon de dire que même si le monde s'écroule, mon sens de l'humour lui n'est pas fait pour se briser. C'est ça ma vraie résilience. 

Conclusion : Don't Look Up, Pis Fais-Toi Un Café

Le monde, vous voyez, ne me comprendra jamais car on est trop occupé à se pogner le beigne sur la couleur du plafond alors que le plancher cède en dessous. On est tous dans Don't Look Up, à préférer les mèmes aux faits. J'ai vu l'équivalent de l'astéroïde dans chaque système, et comme la Dr. Mindy, j'ai braillé, mais on m'a toujours répondu : "Gardez ça light, vous êtes en ondes!"

Mon cynisme est l'acceptation de cette trajectoire et d’en rire aux éclats. Mais dans le silence de cette forêt que j'ai condamnée, il y a un bruit que même mon fatalisme n'arrive pas à étouffer : "A-weema-weh, a-weema-weh, a-weema-weh, a-weema-weh."

C'est mon fils.

J'ai beau être la mère qui voit la fin programmée, j'ai mis au monde un petit gars extraordinaire. Lui aussi voit les fissures, mais il est tellement innocent qu'il est prêt à ramasser les cartes pour essayer de les remonter. Il est ma seule contradiction la plus tendre.

Alors oui, "In the jungle, the mighty jungle, the lion sleeps tonight", et moi, je vais continuer d'être heureuse. Pas par espoir pour le monde, non. Juste parce que l'amour inconditionnel est, à ma grande surprise cynique, la seule chose qui n'a jamais été "faite pour être brisée". Et c'est là ma seule, ma vraie et ma dernière victoire. Tabarouette.

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