La rhétorique de la paix (qui a l'air d'une maudite guerre)
Par Suzy Wong
Si le vice-président des Zétats-Unis dit que ce qui se passe à Gaza, c'est juste une escarmouche, c'est que tout est sûrement sous contrôle, non? Ben oui! Un petit accrochage, une chicanne de ruelle, comme quand le voisin te vole ton bac de recyclage, mais avec des roquettes, pis des crisse de frappes aériennes. C'est l'équivalent militaire de: «On s'obstine, mais c'est pas grave, on va pas appeler la police... juste l'armée.»
On devrait calvairement donner le Prix Nobel de la Paix non pas à la personne qui réussit la paix, mais à celle qui a réussi à nous faire croire que le carnage, c'est juste une escarmouche de rien.
On devrait calvairement donner le Prix Nobel de la Paix non pas à la personne qui réussit la paix, mais à celle qui a réussi à nous faire croire que le carnage, c'est juste une escarmouche de rien.
C'est une manœuvre sémantique tellement géniale qu'elle démontre à quel point la paix est solide ! J'imagine les manuels d'histoire: «En 2025, y'a eu un p'tit pétage de coche, vite réglé par un cessez-le-feu tellement tight qu'on l'a rebaptisé: le Cessez-le-feu-qui-ressemble-à-un-feu-de-brousse-mais-que-le-monde-riche-appelle-Escarmouche!»
Faque, si le Président est arrivé à nous vendre un «merveilleux cessez-le-feu», malgré les petites chicanes qui éclatent à chaque heure, ostie, qu'il le mérite, son Nobel ! C'est facile d'avoir la paix quand t'as la paix. Le vrai talent, c'est d'être récompensé pour la paix quand le monde est en train de sauter au frette!
Bravo à l'administration américaine pour cette leçon de diplomatie: pour choper le Prix Nobel de la Paix, il faut juste changer la définition d'une tabarnouche de guerre.




Commentaires
La vérité alternative.
Je suis dans les paroles de chansons, ce matin:
"...we gotta stop, we gotta turn it all off
We gotta rewind and start it up again
Because we fell across the fall line
Ain't there nothing sacred anymore"
-Jack Johnson