Le dilemme canadien : options et "solutions" face à l'oncle Sam

 Par Suzy Wong 

Ah, les options du Canada ! La belle histoire d'un petit pays face à l'éléphant, qui, au lieu de nous écraser, nous fait l'honneur de nous donner des "choix". C'est un peu comme si un ami musclé venait chez vous, vous prenait votre chaise préférée et vous demandait : « Alors, tu préfères t'asseoir par terre, ou tu veux que je te vende la chaise à un prix d'ami ? »

Nos options sont aussi nombreuses que séduisantes. On a le choix, voyez-vous, entre le "bon" et le "moins bon".

1. L'option "Je me rebelle, mais pas trop" (la rétorsion tarifaire)

Le Canada a déjà prouvé sa bravoure avec cette stratégie. Dans le passé, face à des tarifs sur l'acier et l'aluminium, nous avons fièrement imposé nos propres tarifs sur des produits américains. Des produits qui ne sont pas tombés du ciel, attention ! On a ciblé le whisky du Kentucky, les bateaux de plaisance de la Floride, le jus d'orange... des produits qui, par pur hasard, ont une importance politique dans des États clés. C'est comme si on lançait une petite boule de neige sur la tête de l'éléphant en espérant que ça le dérange assez pour qu'il s'arrête. Le résultat ? Une "guerre commerciale" où les dommages sont, évidemment, partagés. On se fait mal mutuellement, mais au moins, on a le sentiment d'avoir un peu de fierté. Et puis, la facture pour les consommateurs canadiens ? Un détail...

2. L'option "Je m'en vais jouer avec d'autres amis" (la diversification des marchés)

C'est le plan à long terme, la solution noble, celle qu'on affiche fièrement sur des affiches publicitaires. "Moins dépendants des É.-U. !" qu'on lit. Pour y arriver, le Canada a mis en place des accords commerciaux avec l'Europe (AECG) et tente de faire de même avec les pays du Pacifique. L'idée est brillante : si 75 % de notre commerce est avec les États-Unis, on n'a qu'à trouver de nouveaux marchés pour le reste. On va vendre nos produits à des pays à des milliers de kilomètres, avec des cultures, des langues, des normes et des fuseaux horaires différents ! C'est juste un petit effort logistique, de rien du tout. Et même si ça prend 20 ans pour que l'accord ait un impact significatif, au moins, on pourra dire qu'on a essayé.

3. L'option "Si tu ne peux pas les battre, fabrique tout chez eux" (l'adaptation)

Face aux tarifs qui pourraient monter à 150 %, 250 %, voire 500 % sur certains produits, le Canada pourrait toujours dire à ses entreprises : "Bon, écoutez, je sais qu'on a une belle usine ici, mais l'avenir, c'est l'Amérique !". On pourrait les encourager à délocaliser leur production chez nos amis du Sud, pour qu'ils profitent des "avantages" d'être dans l'arrière-cour de l'éléphant. Imaginez le scénario : on perd des emplois ici, mais au moins, nos entreprises ne paient pas de tarifs douaniers ! Et les produits qui reviendront, fabriqués avec de la main-d'œuvre américaine, seront peut-être un peu plus chers, mais c'est le prix de la "coopération", n'est-ce pas ?

4. L'option "S'asseoir et négocier" (la diplomatie)

C'est la technique du "parler pour ne rien dire". On dépêche nos ministres, nos ambassadeurs, nos lobbyistes. On parle à des gouverneurs d'État, on fait la cour à des membres du Congrès. On leur explique, avec des graphiques et des statistiques, que le libre-échange, c'est bon pour tout le monde ! On leur dit qu'un camion qui passe la frontière sans tracas, c'est bon pour leur économie aussi. Sauf que face à une administration qui base sa politique sur le slogan "America First", c'est un peu comme si on expliquait les bienfaits du végétarisme à un lion.

En conclusion, le Canada n'est pas à court d'idées. Il est juste à court de bonnes idées. Face à un voisin qui semble avoir un agenda très clair, la marge de manœuvre est mince. Mais il y a une chose que nous n'avons pas encore essayée : prier. Après tout, ça ne peut pas faire plus de mal.


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