La Dure Réalité du Karma et les Sacrés Cas de Conscience

 Par Suzy Wong

Ben voyons donc ! Hier, j'me suis tapé le même manège matinal, scroller mes criss d'applications pour lire les nouvelles, pis v'là-t-y pas que je tombe sur la photo d'un p'tit gars que je reconnais illico. J'l'ai connu au centre de réadap' l'été passé, après qu'y'ait fait un bon petit tour à l'Hôpital du Sacré-Cœur, section traumatisme médullaire. Comme moi, d'ailleurs ! Sauf que moi, c'tait pas mal moins pire, faut dire.

Ce jeune-là, il a le même âge pis le même prénom que mon neveu. J'me rappelle encore, j'voulais le rassurer, y'ai raconté que 25 ans plus tôt, exactement à son âge, j'avais aussi pogné un accident pis que j'avais passé quasiment une année complète à l'hôpital, pis après ça, dans un centre de rééducation. J'voulais l'encourager, ce p'tit, sans me douter une seconde qu'il s'était "enrichi" grâce à une p'tite, qui lui refilait tout le cash qu'elle faisait en "offrant des services sexuels". Vous m'voyez venir, hein ? J'ai eu de l'empathie pour un proxénète ! Calvaire !

Pis depuis hier, j'vous l'dis, j'me sens tout croche. J'ai beau avoir trouvé ce jeune attachant, je suis presque contente que son karma l'ait ramassé. Au moins là, pour avoir exploité une fille, il fait réellement de la prison pis il va pas pouvoir recommencer ses saloperies. Ça, c'est clair !

Mais en même temps, j'me souviens qu'il disait qu'il se prenait en main, qu'il faisait du "bureau" dans sa chambre pour gagner sa vie... C'est à se ficher en l'air, non ? Je suis fichtrement mêlée entre un gros "qu'il aille au diable !" pis un "on a tous le droit à une deuxième chance". C'est pas simple, la vie, quand ça brasse les valeurs de même. C'est le genre d'affaire qui te fait geler le sang en plein mois de juillet, ça !

Pis si je mets sa photo et que je vous en fais part, c'est qu'il est déclaré coupable, hein. Et franchement, c'est pas clair de quoi a l'air un proxénète, pas vrai ? La série Fugueuse et la réalité, là, c'est vraiment très différent. On dirait bien que les stéréotypes, ça tient la route juste à la télé !

Pour lire l’article de VALÉRIE GONTHIER

Le 30 juin