Quand Ma Langue Démange : Les Aventures Diplomatiques (et Silencieuses) d'une Lavalloise Sarcasmeuse

 Par Suzy Wong

« Ayoye ! Des fois, y'a rien de mieux que de se fermer la boîte, tsé. » Surtout quand j'ai le goût de dire à mon voisin que sa façade avec son daim et sa statue en gros plastique ressemble à un Walt Disney bon marché qu'il a sûrement trouvée en solde au Dollarama. Mais bon, la paix du quartier vaut bien un petit effort de retenue, n'est-ce pas ?

« J'ai déjà eu le feeling, pas vous ? » Oh que oui ! Cette envie irrépressible de hurler ma vérité au monde entier, comme quand je réalisais que le nouveau « chef » au bureau avait des idées aussi brillantes que des lucioles mortes. Des réunions en costumes de superhéros ? Sérieusement ? Je me retenais de lui suggérer un costume de clown, mais la diplomatie, vous comprenez. Fallait bien payer le loyer de mon appart avec vue sur le Tim Hortons, où au moins, le café avait un certain bon sens.

« C'est comme quand un mononcle saoul commence à parler de politique au souper de famille... » Ah, les joies des réunions familiales ! Tante Jeannette qui dégaine son latin quand les esprits s'échauffent, c'est un spectacle en soi. Moi, je préfère stratégiquement me réfugier près du ragoût. Au moins, lui, il ne risque pas de comparer Trump à un sauveur alors que c’est un Cheeto sous acide.

« Et parlant de ça, mon chum Jean-Pierre m'a fait écouter sa nouvelle toune l'autre jour. » Mon Dieu... on aurait dit que des chats se battaient sur un piano désaccordé pendant un tremblement de terre. Mais quand il m'a regardé avec ses yeux de cocker battu en demandant mon avis « honnête », j'ai opté pour un « C'est... original ! ». Originalement horrible, oui. Mais l'amitié, c'est sacré, même quand l'ouïe en prend un coup.

Alors oui, « j'ai raison en maudit ». Des fois, mon silence est d'or massif. Ça m'évite des migraines et ça préserve des relations qui, soyons honnêtes, tiennent parfois à un fil de soie très fragile. C'est ça, être « fin finaud »... ou juste lâche, c'est selon le point de vue.

«C’est pas ça qu’on appelle de la diplomatie par hasard ?» Si c'est le cas, mon ancien prof de sciences politiques doit se retourner dans sa tombe (enfin, j'espère qu'il n'est pas encore là). Il m'aurait vue, moi, Suzy, négociant la paix entre mon ami et ses ambitions musicales douteuses, ou survivant aux brainstormings lunaires de mon patron. Une vraie étoile de la diplomatie, que je suis ! 🥹😁

Alors oui, je suis une personne diplomate. C'est de la diplomatie, ni plus ni moins ! De la diplomatie de survie, je dirais. Savoir quand se taire pour éviter le chaos, c'est une compétence que j'ai perfectionnée au fil des ans, même si je reste encore avec les opinions parfois aussi tranchées qu'un couteau à beurre rouillé. Mon professeur de sciences politiques aurait dû voir mon potentiel !  Il aurait vu surtout mon talent inné pour l'évitement stratégique.

Finalement, c'est souvent une question de gros bon sens et de maturité émotionnelle. Ou juste une bonne dose de fatigue et l'envie de ne pas gâcher ma fin de semaine à argumenter avec des gens qui ont des idées... disons... différentes des miennes. Garder le silence, ce n'est pas de la lâcheté, c'est parfois de la sagesse. Et ça nous évite bien des « ayoye ! » bien sentis. Alors oui, je continue comme ça, en experte de la diplomatie du quotidien... et du sarcasme bien senti, évidemment. 😁


Mon fils et mon chum viennent de lire le texte et ils sont crampés de rires : « Toi, Suzy, Experte en Diplomatie (Par Nécessité et Gêne Occasionnelle)? Pas vraiment! »



Commentaires

Anonyme a dit…
Dans le texte la diplomatie fait davantage référence au savoir être, le respect de l’autre et le civisme. Toutefois, il met en lumière que dans nos interactions sociales l’absence de proximité relationnelle nous oblige à garder un filtre sur notre appréciation de l’autre (décoration, musique, écrits, etc). Ça prend une confiance établie avec la personne avec qui on est en relation pour se permettre de s’exprimer sans filtre. Sans diplomatie dans les relations sociales, on assisterait davantage de violence psychologique et physique.
suzy wong a dit…
Ah, la bienveillance, l'honnêteté et la politesse... un trio de choc aussi rare qu'un yeti qui ferait du tricot en mangeant des carottes! Mais oui, bien sûr, vous avez absolument raison... sur toute la ligne!

Merci