L'Éducation Parentale : Le Parent Pauvre de la Formation Scolaire?

 Par Suzy Wong

Grève des élèves contre l’interdiction du cellulaire: «C’est pas une raison pour manquer l’école» - Bernard Drainville


Inspirée par @Eagle

Ah! On dirait que l'éducation, pour certains parents, c'est comme le beau service de vaisselle qu'on sort juste pour les grandes occasions, pis que l'école, c'est les assiettes de tous les jours pour apprendre à manger sans en mettre partout... enfin, en théorie!

C'est vrai que les parents sont censés être les grands gourous des «valeurs». On les imagine, le dimanche matin, en train de réciter des mantras sur le respect pendant que pitou essaie de gruger la table. Pis le «savoir-être» ? C'est quand le mioche arrive à dire «s'il-vous-plaît» sans avoir l'air d'être torturé. Et le «développement global», cette patente un peu magique qui fait qu'un jour, miracle, l'enfant cesse de mettre ses orteils dans son assiette.

Pendant ce temps, l'école, la pauvre, est reléguée à la «formation». Là, on bourre le coco avec des dates de guerres oubliées et des théorèmes obscurs qui serviront, soyons honnêtes, à épater la galerie... peut-être. On apprend aux jeunes à aligner des chiffres et à conjuguer des verbes, des compétences tellement «de base» qu'on se demande parfois si ça vaut vraiment la peine de se déplacer.

Bien sûr, les parents sont les «premiers modèles». On les voit, stoïques, ne jamais piquer de bonbons à la caisse du supermarché et toujours remettre leur chariot à la bonne place. C'est là que germe le « respect », paraît-il. «L'autonomie» ? Le summum, c'est quand boulette réussit à lacer ses souliers... après six mois d'efforts acharnés. Et les «règles de vie en société»? C'est l'art subtil de ne pas commenter à voix haute la coiffure douteuse de la voisine. Des fondations solides, on vous dit!

Mais l'école, dans sa grande générosité, a aussi un «rôle éducatif». Entre deux examens et la surveillance de la cour de récré, on essaie d'inculquer des «valeurs civiques». On leur explique, par exemple, qu'en théorie, on ne devrait pas taguer les murs de l'école avec des dessins de monstres baveux. On les «sensibilise» à l'environnement en leur montrant des photos de poubelles qui débordent (un avant-goût de la vie adulte, peut-être?). Et la «pensée critique»? C'est quand ils osent demander si le poisson pané du vendredi est vraiment du poisson. «L'ouverture d'esprit»? C'est tolérer que certains préfèrent la poutine sans fromage. Quelle audace!

Alors oui, «complémentaires», c'est le mot à la mode. Un peu comme un duo comique où un essaie de rattraper les gaffes de l'autre. Les parents font ce qu'ils peuvent entre le trafic et les lunchs à préparer, et l'école essaie de colmater les brèches avec des ressources souvent aussi minces qu'un régime à l'eau. L'idéal d'une «collaboration étroite» ? On en rêve tous, un peu comme de gagner à la loterie en trouvant un billet par terre.

Bref, je crois que d'apprendre à ne pas juger les autres à la première impression, ou à comprendre que le monde ne tourne pas uniquement autour de leur écran de tablette, ça, c'est une job qui devrait commencer à la maison. Parce qu'espérer que l'école transforme un petit égocentrique en être empathique du jour au lendemain, c'est un peu comme croire au père Noël... après l'âge de dix ans, ça devient un peu gênant, non? 

Si je ne suis pas assez précise : En somme, cette division du travail entre les parents, champions de l'éducation «douce» et l'école, forteresse de la formation «dure», ressemble un peu à une équipe de hockey junior : beaucoup d'enthousiasme des deux côtés, mais parfois un manque flagrant de coordination et quelques joueurs qui semblent plus intéressés par les bancs de punition. On espère juste que le résultat final sera un citoyen à peu près fonctionnel, capable de faire la différence entre une fourchette et une truelle, et qui ne croira pas que les impôts servent uniquement à payer les décorations de Noël de la ville. Après ça, on pourra dire «mission accomplie»... ou presque!


Pour comprendre le rôle que peut avoir un parent responsable ou irresponsable, c’est selon ! Clique dessus le lien : Mon Fils, la Grève et le Code de Conduite : Une Tragédie en Trois Actes (et un Haïku)

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